Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Au volant de son camion, un énigmatique saxophoniste parcourt la géographie folle des routes secondaires de la Patagonie et subit les caprices des vents omniprésents.
Perdu dans l'immensité du paysage, il se trouve confronté à des situations aussi étonnantes et hostiles que le paysage qui l'entoure. Saline du Désespoir, La Pourrie, Mule Morte, Indien Méchant et autres lieux favorisent les rencontres improbables avec des personnages peu aimables et extravagants : un journaliste qui conduit une voiture sans freins et cherche des sous-marins nazis, des trinitaires anthropophages qui renoncent à la viande, des jumeaux évangéliques boliviens gardiens d'un Train fantôme, un garagiste irascible et un mari jaloux...
Au milieu de ces routes où tout le monde semble agir avec une logique digne d'Alice au pays des merveilles, Parker tombe amoureux de la caissière d'une fête foraine. Mais comment peut-on suivre à la trace quelqu'un dans un monde où quand on demande son chemin on vous répond : « Vous continuez tout droit, le jeudi vous tournez à gauche et à la tombée de la nuit tournez encore à gauche, tôt ou tard vous allez arriver à la mer » ?
Ce fabuleux premier roman est un vrai voyage à travers un mouvement perpétuel de populations dans un paysage dévorant, auquel le lecteur ne peut résister.
Parker est chauffeur poids lourd pour une société qui n’a pas l’air très clean puisqu’il transporte des marchandises non déclarées qu’il livre d’un bout à l’autre de la Patagonie. Il sillonne les routes les moins fréquentés, pour éviter les barrages de contrôle, croisant surtout des nandous ou des guanacos.
Il vit dans son camion et souvent décharge tout un mobilier pour recréer un appartement en plein air quand il fait des haltes plus longues. Il a aussi un rendez-vous plus ou moins régulier avec un ami journaliste qui lui aussi sillonne les routes en voiture car il mène une enquête sur des nazis exilés et un sous-marin de la seconde guerre mondiale.
Un jour que son camion connaît une panne, Parker se distrait en allant à une foire aux manèges où une femme lui tape dans l’œil.
Mayten, la femme convoitée, est exploitée par son mari Bruno le chef de plusieurs attractions.
Parker amoureux va enlever Mayten et l’embarquer dans sa vie d’errance.
Un road movie en Patagonie où nos anti- héros traversent des paysages irréels et des lieux perdus. Un huis clos dans un camion où chacun se confie et se raconte.
C’est étrange comme il ne se passe pas grand chose et, en même temps, tout est aventure et tension que ce soit entre ce paysage changeant ou entre les personnages.
Des jeux de langage entre réalité et fiction provoquent des dialogues absurdes entre des personnages qui se croisent dans les petits villages et qui peuvent être drôle comme déstabilisant, Parker s’en agace souvent de ne pas savoir exactement quel nom de village sera le suivant et où trouver un téléphone qui fonctionne.
Plusieurs événements vont interférer qui permettent de tenir en haleine cette histoire de routiers.
Une soif de continuer et un vent de liberté soufflent dans ce roman original qui m a plu malgré certains passages très lents et répétitifs.
Il y a le pays où l’on n’arrive jamais, et il y a celui que l’on ne quitte jamais : la Patagonie.
Parker, chauffeur routier, n’abandonnerait pour rien au monde ces immensités arides et désolées, inhospitalières et sublimes, « son plaisir à traverser des villages et des hameaux où les gens étaient destinés à croupir jusqu’à la mort et à les abandonner à leur sort« . Au volant de son camion dont la cargaison n’est pas toujours réglo, il sillonne en tous sens les routes secondaires de Patagonie pour éviter la police. Son camion est son refuge, ces espaces infinis sa zone de confort. Solitaire, il limite au maximum les contacts avec les autres représentants de l’espèce humaine, jusqu’à ce que sa route croise celle de Mayten, la jeune et belle épouse d’un forain brutal.
Mayten, elle, rêve de s’échapper de ce désert et de vivre dans une grande ville : « En observant l’espace qui l’entourait, elle se dit que la cage qui l’emprisonnait était vaste, sans barreaux, ni portes, ni fenêtres, infinie. Une cellule où elle pouvait se mouvoir à volonté, mais d’où elle ne pourrait jamais s’échapper. C’était la plus terrible des prisons, dont les murs s’étendaient à perte de vue et au-delà. Elle se demanda ce qu’étaient devenus ses rêves et ses espoirs, son ambition de quitter pour toujours ces solitudes et de vivre dans une ville avec de vraies rues et des immeubles, des gens marchant sur les trottoirs sans devoir se protéger des bourrasques et toujours chercher un abri« .
La rencontre, l’amour, la fuite. Voilà les deux tourtereaux embarqués dans un road-trip surréaliste, dont le seul but semble être d’échapper à la vengeance d’un mari jaloux. Mais pour aller où, et pendant combien de temps ? Entre Mayten qui rêve de Buenos Aires et Parker agrippé à sa vie d’ermite, il y a l’amour et la fuite, mais ensuite, la séparation ou les concessions ?
« Patagonie route 203″ est un roman onirique et envoûtant, qui nous immerge dans un voyage erratique, absurde et improbable. Au coeur d’une région à la fois infinie et oppressante, balayée par un vent invraisemblable, on suit des personnages tourmentés mais peut-être pas aussi égarés qu’on pourrait le croire, on assiste à des rencontres improbables dans des villages aux noms tout aussi surréalistes, à des dialogues et situations absurdes et savoureux. Solitude et promiscuité, noirceur et humour, le mélange est lui aussi improbable, mais réussi. Un magnifique premier roman.
Depuis qu’il a fui son ancienne vie à Buenos Aires, Parker sillonne la Patagonie à bord d’un camion dont il n’a pas les papiers, transportant des marchandises non déclarées pour le compte d’un obscur patron qui l’emploie illégalement. Sa vie errante s’écoule désormais au jour le jour, libre, solitaire et sans avenir, à éviter rencontres et axes fréquentés, si tant est que ce dernier terme puisse s’appliquer à ce territoire parmi les moins peuplés du monde. Contre toute attente, la route de Parker finit par croiser celle de la belle Maytén, malheureuse épouse d’un peu commode forain…
La grande originalité de ce roman vient d’abord de son atmosphère très particulière. Avec une ironie qui confine à l’absurde, l’auteur s’amuse à amplifier les caractéristiques de cette terre du bout du monde, nous la décrivant plus habitée par les vents que par les hommes, soumise à d’inimaginables caprices météorologiques et naturels, chichement parsemée de villages perdus aux noms grotesques. Les distances s’y expriment en jours de route. Les habitants, rudes et inhospitaliers, y gèrent imperturbablement le vide de leur existence, qu’ils remplissent d’occupations délirantes autant que de rumeurs et de légendes. Cadre, personnages secondaires, dialogues : tout concourt à créer un contexte surréaliste, où le lecteur, autant que Maytén et Parker, devra consentir à perdre ses repères pour pouvoir avancer.
Dans cette désolante immensité où rien n’a guère de sens et tout n’est qu’ineptie, les personnages principaux différent des autres en ce que, dépouillés de leur existence passée et perdus dans leur errance, ils continuent à chercher leur chemin et à s’accrocher à leurs rêves. Parker étreint son idéal de liberté, Maytén aspire à une vie de famille stable et paisible, et l’ami journaliste qu’ils croisent et recroisent ne cesse de se passionner pour une nouvelle chimère. Dans leurs trajectoires solitaires, ils se rencontrent parfois et par hasard, s’accompagnent un bout de chemin pour mieux se perdre ensuite, à la poursuite de destins aveugles que l’auteur rend par ailleurs cruellement ironiques.
Dès lors l’on comprend que derrière cette histoire de quête errante et désespérément solitaire dans un univers écrasant aux multiples vents contraires, c’est tout l’arbitraire et l’ineptie de la vie humaine que nous laisse percevoir l’auteur : une absence de sens que seuls viennent contredire, parfois, ces brefs et miraculeux instants où des êtres réussissent à se rencontrer pour de bon, ou, par chance, parviennent à réaliser le rêve d’une passion.
Voici donc un livre original, admirablement écrit et doté d’une vraie profondeur, où seuls un humour désespéré et quelques rares éclats de bonheur sporadique viennent éclairer une représentation bien sombre de la destinée humaine. Autant de qualités qui rendent cette lecture remarquable, malgré ce qu’il m’a parfois paru de longueurs ennuyeuses : il n’est pas si facile d’accepter de se perdre au royaume d’absurdie.
Fuyant son passé turbulent, à la recherche de solitude et d'anonymat, Parker transporte pour le compte d'une entreprise douteuse des chargements de fruits depuis les vallées fertiles jusqu'aux ports de l'océan Atlantique avec pour seul compagnon un saxo posé sur le siège avant. Dans un road trip complètement déjanté nous le suivons le long des routes inhospitalières de la Patagonie, là où le temps n'existe plus.
Des personnages loufoques, des situations burlesques. Un roman sur l'amitié, la misère de la solitude, les grands espaces, une histoire d'amour singulière aussi. Nous suivons ces éclopés de la vie dans un récit complètement débridé et c'est vraiment cela qui m'a gêné dans cette lecture. Je ne suis pas très fan de ces romans qui essayent de nous entraîner dans des histoires sans queue ni tête.
C'est bien dommage, car le sujet, le cadre, le personnage tout paraissait intéressant. Je me suis un peu ennuyé le long des routes de Patagonie.
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Bonjour. Votre critique et la couverture du livre me donne envie de le lire. Ce roman est en lice pour le Prix du meilleur roman Points 2024. Vous faites partie du jury ?
J’avais postulé pour devenir juré mais ma candidature n'a pas été retenue. J'étais vraiment déçu.
Livres en lice : https://www.babelio.com/liste/39913/Prix-du-meilleur-roman-Points-2024