"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De quoi parle Partout les autres ?
D'amours inaccomplies.
De folie destructrice.
De lieux chéris.
De violences qui laissent de marbre.
De cleptomanie, d'un rat philosophe et de noyaux de cerises.
Ici, l'humanité accepte sa complexité et son imperfection.
Elle se montre comme on se regarde dans la glace, comme on s'écoute dans le noir. Sans manières ni faux-semblants.
David Thomas est l'auteur de plusieurs romans et recueils d'instantanés,parmi lesquels La Patience des buffles sous la pluie, Un silence de clairière, Le poids du monde est amour. Son dernier recueil, Seul entouré de chiens qui mordent (L'Olivier, 2021), a reçu le prix de la Nouvelle de l'Académie française.
Elles se dégustent, sans aucune indigestion, comme une boîte de macarons, elles parlent de la vie avec ces joies, le temps qui passent, les gens qui changent d’avis, l’amour, …
J’ai passé beaucoup de bons moments avec ce livre.
Page 157: « en littérature t’as pas chronomètre ou de ligne d’arrivée, t’as pas de score à la fin du match, alors t’as pas de meilleur. »
Prix Goncourt de la nouvelle 2023, David Thomas avait déjà reçu le prix de la Nouvelle de l’Académie française en 2021 pour son recueil « Seul entouré de chiens qui mordent », également publié à L’Olivier. J’ai dévoré ces nouvelles qui font une demie-page à 9 pages pour certaines. Le ton est souvent drôle voire cinglant. Ce sont des histoires très différentes où des êtres humains sont en proie à la folie, aux doutes ou malmenés par l’amour. Il y a souvent des rendez-vous ratés. Les personnages font de petits arrangements par amour ou par surprise. Les chutes sont particulièrement réussies. Des situations de la vie qui peuvent parler à tout un chacun.
Sur le blog, vous pouvez lire la nouvelle « Nouveau genre littéraire » qui je trouve représente bien le style de l’auteur qui se met en scène avec autodérision. Les nouvelles servent de mesure de temps d’attente lors des rendez-vous médicaux. Deux ou trois textes d’attente ça passe, mais davantage, c’est un motif pour changer de médecin !
Un recueil à placer dans toutes les salles d’attente bien évidemment ! Et si vous n’aimez pas les nouvelles, c’est peut-être l’occasion de vous réconcilier avec elles ! En tout cas ce serait dommage de passer à côté de cet excellent moment de lecture. Pour ma part, je lirai assurément d’autres recueils de David Thomas.
« La patience des buffles sous la pluie » m’avait séduite et j’ai retrouvé le même plaisir à la lecture de « Partout les autres ».
Une fois de plus, David Thomas explore la nature humaine avec ses imperfections, ses angoisses et ses faiblesses à travers une soixantaine de nouvelles.
Il suffit de quelques pages, voire d’une seule à l’auteur pour railler l’autre, les autres et par là même nous autres. C’est drôle, parfois acerbe, et on sourit, on frissonne aussi car la violence s’invite parfois. Ces petites scènes de la vie ordinaire suscitent nos réflexions et nous surprennent par leur chute. Si les hommes sont nombreux à se raconter dans ces instantanés à la première personne, quelques femmes s’y glissent aussi pour mieux épingler leurs travers. On y parle d’amour bien sûr, mais surtout des amours qui finissent mal, on y croise la solitude et le rêve, la tendresse de l’enfance mais aussi la violence et la cruauté. L’auteur se moque aussi des écrivains et de lui-même et c’est jubilatoire.
Pas si facile que de concentrer en si peu de phrases une histoire entière, c’est un travail de précision où chaque mot compte et c’est cette concision qui donne toute sa valeur au texte.
Si l’homme ne sort pas grandi de ces courtes histoires, le lecteur, lui, passe un bon moment de lecture en riant beaucoup, même si c’est de ses propres faiblesses.
Que recueille-t-on dans ce recueil de nouvelles ? David Thomas nous offre ce qui rapproche les êtres : l’amour, l’amitié, l’ennui, le désir, le sexe, un trajet en voiture, l’écriture, une maison, une dispute, un meurtre. Mais il nous présente des solitudes aussi. Des séparations qui ne font même pas mal, des coups de foudre avortés, des histoires d’amour fanées. “Ici, beaucoup de destins finissent dans une impasse.”
Quelques lignes, jamais plus de quelques pages, pour raconter des histoires de filles ou des types sans histoire, des maisons qui brûlent et des passions qui s’éteignent. Une poignée de mots suffisent pour saisir l’intimité des personnages : on s’abreuve de leurs imperfections, leurs hontes, leurs angoisses, leurs fuites, avec tantôt le sourire aux lèvres, tantôt une grimace de dégoût. On croise beaucoup de petits textes sur le statut d’écrivain gentiment moqué, intitulés “Lettre de lectrice”, “Réponse d’auteur” ou encore “Poème qui se fout de la gueule du monde”.
Des nouvelles toutes à la première personne pour observer ces autres, partout, qui s’inventent des vies qui pourraient être les nôtres.
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