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Tim est protestant. Pas n'importe quel protestant : il est le fils de Frankie Brown, héros de la lutte unioniste, mort au combat à la fin des années 90. Mary est catholique, fille d'un ancien activiste de l'IRA, Patrick Pearse, qui a déposé les armes il y près de 20 ans, avant même les accords de paix du Vendredi Saint, signés le 10 avril 1998 entre les partisans de l'union avec la Grande-Bretagne et les nationalistes du Sinn Féin.Ces deux-là n'avaient aucune chance de se rencontrer. Mais ça leur est tombé dessus, comme ça. Tim et Mary. Mary et Tim. Alors ils se sont fait l'amour comme une dernière nuit avant la guerre. Sans voir qu'ils allumaient la mèche.Une histoire d'amour magnifique et tourmentée dans le Belfast tout aussi tourmenté d'aujourd'hui, entre Brexit et retour des tensions identitaires. Kris et Vincent Bailly reviennent en Irlande du Nord douze ans après le succès du récit complet Coupures irlandaises.
Elle s’appelle Mary, il s’appelle Tim. Elle est barmaid au Yeats, un pub de Belfast, il vient de s’installer au comptoir. Elle lui semble hostile, il sent instantanément qu’il va tomber amoureux d’elle. Tim Ginger et Mary la fière sont faits l’un pour l’autre. Seraient plutôt faits l’un pour l’autre si elle n’était pas catholique et lui protestant. Nous sommes dans la capitale de l’Irlande du Nord, les souvenirs sont encore vivaces. Et les rancœurs encore plus.
Mais leur histoire paraît possible. En effet, bien que Tim le protestant soit le fils d’un unioniste mort au combat, il semble déterminé à tourner les pages sanglantes de son histoire et à prendre le chemin que lui seul a choisi. Mary la catholique semble, elle aussi, prête à oublier la douleur qui a frappé en plein cœur sa famille pour être heureuse.
À l’occasion d’un match de football gaëlique gagné grâce à lui, Tim fait son entrée dans la famille de Mary. Pour la première fois, le jeune homme a l’impression de faire enfin partie d’une vraie famille. Et non pas une famille politique où la lutte a remplacé les sentiments. Mais une fusillade devant chez Mary va faire ressortir les démons qui sommeillaient en chacun d’eux.
Comment ne pas avoir été marqués par le conflit, je devrais plutôt dire les conflits irlandais qui ont ensanglanté le 20e siècle et l’Ulster ? Unionistes contre loyalistes, protestants contre catholiques, Irlandais contre Anglais. Cette guerre civile, une révolution d’après les uns, du terrorisme d’après les autres, aura mis à dos, pendant plus de trente ans, deux populations avec des conflits quotidiens. Une ségrégation voulue, une ségrégation subie, selon les points de vue, qui aura fait couler trop de sang avant que l’accord du Vendredi Saint en 1998 ne vienne mettre fin aux hostilités.
Mais le retour à une certaine normalité n’est pas toujours évident et c’est ce que Partitions irlandaises montre parfaitement bien. Les auteurs Vincent Bailly au dessin et Kris au scénario, en situant ce récit en 2019, prouvent que la réconciliation n'empêche pas le passé d’être toujours présent.
Une très belle, mais également douloureuse histoire à découvrir.
Kris aime mêler la petite histoire à la grande (Un homme est mort, un maillot pour l’Algérie…). Ici il retrouve Vincent Bailly 14 ans après « Coupures irlandaises » comme pour une nouvelle photographie de ces territoires meurtris.
Un territoire que Kris connait bien et dont il nous propose une nouvelle chronique en passant cette fois par le prisme d’une histoire d’amour…
Belfast d’aujourd’hui ou presque, le Brexit s’annonce, la paix est officielle mais les tensions subsistent. Tim rencontre Mary, serveuse dans un bar… l’amour arrive sans prévenir. Mais tu l’as senti venir, tout ne sera pas facile, Tim est protestant, fils d’un héros unioniste, Mary est catholique, fille d’un ancien activiste de l’IRA.
Ce « Romeo et Juliette » à la sauce irlandaise sonne juste. On s’attache à ces 2 personnages et on a envie que leur relation survive… Le dessin vivant et les couleurs directes font mouche. Les touches d’humour bienvenues font du bien dans un récit tendu entre désir et angoisse.
Ce premier volet très réussi se termine sur une terrible envie de lire la suite… c’est vous dire à quel point ces partitions irlandaises jouent une musique à savourer sans modération !
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