"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Partir ! Plein nord, entre Islande et Groenland... C'est là que Sandrine Pierrefeu a choisi de faire ses premiers pas de capitaine. Trois mois d'aventure qu'elle livre dans un récit plein d'humour et de poésie.« Ils ont l'air de mauvais poil, les glaçons. Ils halètent, soufflent, plongent et ressortent, tout dégoûtants et si puissants. "On va mourir ?" demande un passager livide. J'aurais bien fait demi-tour et contourné ce manège à manger les bateaux si nous n'avions avec nous cette tigresse de Teresa. »Moitié chronique locale, moitié carnet de mer, Partir 66° Nord évoque un nord drôle, rugueux et tendre à la fois. À bord des voiliers Arktika et Aurora, aux côtés de Siggy, le « Père Noël » armateur et de Sandrine, aux prises avec son nouveau métier de capitaine, on navigue, bonnet capelé, du quotidien des Westfjords islandais aux tempêtes de sable sur l'île volcan Jan Mayen, jusque dans les communautés inuits de la côte est du Groenland.Sandrine Pierrefeu raconte ici trois mois de voile entre l'Islande et le Groenland sur des bateaux islandais. Ou comment elle parvient à survivre au jour perpétuel, au régime ultra-carné, aux moustiques, à l'abstinence et à l'espièglerie mutique des marins nordiques grâce à l'amitié d'une Anglaise apprentie Inuit, aux bains glacés, à l'infusion citron gingembre et à l'époustouflante beauté des lieux. Mise en bouche :On dirait qu'une tornade est passée sur Aurora. Le sol est couvert de miettes et de papiers froissés. Les coffres sont ouverts. Des outils, des canettes et des boîtes de biscuits traînent partout. Les cabines passagers sont en vrac, la moquette bleue pleine de plumes (les duvets et les doudounes des clients en laissent partout), de cheveux, de débris. Quand il retrouve la parole après son second café, le skipper, amical mais comme lassé d'avance, lâche : « Pour apprendre à connaître un bateau, la meilleure manière, c'est de le nettoyer de fond en comble. L'aspirateur est là. Les produits ménagers et les gants ici. Il y a à manger dans le frigo, sers-toi et jette ce qui n'est plus bon. J'ai à faire en ville. »Minute ! Nous allons vivre deux mois ensemble. Nous partons dans quatre jours avec des clients dont nous avons la responsabilité, dans un coin mal famé de l'océan glacial Arctique et il me lâche ? J'ai un milliard de questions. Il est à demi dehors quand je retrouve mon souffle et réussis à lui demander où trouver le moteur. Pourquoi le moteur ? Aucune idée mais l'information, d'un coup, me paraît vitale.
Périple au Groenland
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Notre avenir se joue au Pole Nord. Cette phrase se lit partout. On entend tellement parler de cette fonte des neiges démarrant à partir des icebergs du Groenland. Aujourd'hui je ne vous parlerais pas de cette question climatologique surmédiatisée.
Ce recueil édité par Glénat, dans la collection "Hommes et océans" a toute sa place ici pour nous donner un aperçu sur la grandeur et l'immensité de ce continent. Par l'entremise d'une jeune capitaine française, Sandrine Pierrefeu, ce carnet de bord informe et permet de découvrir ce paysage et ses traditions inuites.
Sandrine chronique jour par jour, son expédition de 3 mois de voile. Démarrant en Islande pour caboter plein nord sur le littoral du Groenland, elle effectue trois traversées accompagnant des clients (touristes, sportifs) et surtout d'un équipage bienveillant et très pro.
Le récit est truffé de citations poétiques, de réflexions humoristiques et d'une sérénité que je lui envie :)
Car il faut bien du courage, de la ténacité et de la diplomatie pour pouvoir vivre aux côtés de rugueux Islandais, clients parfois exigeants, de conditions climatiques capricieuses.
Et cette humilité devant la Nature et les Inuits est réelle. le ton est sympathique (on a l'impression de lire les confidences d'une copine), poétique et espiègle.
La description de ces paysages glaciaux et cristallins donne cette envie de s'y immerger avec elle. Quelques informations ethnologiques (notamment sur l'habitat, spiritualité, nourriture inuit) apportent un plus à ces chroniques. On sait tout de suite que Sandrine est tombée amoureuse de ce coin inhospitalier mais fascinant.
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Je regrette juste le format trop court de ce livre. 3 mois c'est peu finalement....et beaucoup de souvenirs.
Merci aussi pour le lexique marin et technique en fin d'ouvrage (essentiel pour la compréhension de navigation maritime).
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Petite anecdote : c'est sur ce voilier que le célèbre auteur islandais Jon Kalman Stefansson a commencé à rédiger sa trilogie Entre ciel et terre et s'est inspiré de ces lieux.
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