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Les proses de Papillon de Dinard frappent par la variété de leur inspiration : on y trouve successivement des évocations de l'enfance et de l'adolescence au soleil ligure, des chroniques florentines, des portraits de femmes ainsi que les pages d'un carnet de voyage comme arrachées à un bottin mondain.
Et pourtant, au fil de cette cinquantaine de récits, on entend monter la voix du poète, de plus en plus intime, de plus en plus étrange, de plus en plus énigmatique. On ne met pas longtemps à se convaincre que l'un des plus grands poètes du siècle (prix Nobel en 1975) fut un prosateur hors pair et parfaitement singulier. L'écriture épouse la circonstance comme le poème les " occasions " : parfois elle concentre tout dans une pure potentialité qui intrigue, parfois elle a la netteté du symbole.
On ferait volontiers de ces petits poèmes en prose un " spleen d'Italie " s'ils n'étaient aussi traversés par l'humour, par la drôlerie et le gag - on découvrira notamment comment un couple lutte contre une chauve-souris ou comment une comparaison malheureuse rend difficile une soirée en gondole. Enfin il y a ici tant d'animaux, du gros rat à la soubuse, de la limace à l'okapi, qu'il n'est pas faux de lire cette étrange phénoménologie de la mémoire comme un zodiaque que dominerait un étrange effet papillon.
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