"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
2216, la montée des eaux et la pollution ont transformé le monde actuel et augmentent les clivages entre la population. Elle ne doit sa survie qu'à la transplantation de bombonne d'oxygène avec différente autonomie selon la catégorie sociale à laquelle on appartient.
Mais comment vivre ses rêves quand l'air lui-même se vend et s'achète comme un vulgaire bien de consommation ?
À Toronto, la rébellion commence. Maïa et Naos, en quête de vérité, devront choisir entre y participer ou subir le diktat de la société.
Le titre de ce roman jeunesse, simple et efficace, m'a sauté aux yeux et la quatrième de couverture a fini de me convaincre de le placer dans ma PAL. Le lecteur va ici plonger dans un Toronto post-apocalyptique peu réjouissant dans lequel les humains doivent désormais respirer grâce à des bonbonnes d'air à recharger suite à la Catastrophe survenue une centaine d'années plus tôt. En fonction de la réserve d'air disponible, la population est divisée en trois classes sociales : les Irons, les Pewters et les Gold, qui bénéficient de 48h d'autonomie. J'ai trouvé cette idée de départ très originale, même si elle fait froid dans le dos !
Dans ce futur peu enviable, le lecteur suit la jeune Maïa, médecin en devenir et une Pewter assez privilégiée. Elle vit avec sa mère et sa soeur malentendante, son père étant mort dans des circonstances floues qu'elle va tenter d'éclaircir tout au long du récit aidé par son ami Naos. le roman est certes orienté ado à l'image de son héroïne mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, d'autant qu'il fut fini en quelques jours. Sans nous noyer dans moult détails, l'autrice nous décrit avec précision ce monde irrespirable en imaginant tout un système d'approvisionnement en air souterrain, les circonstances qui ont mené à cette situation et les solutions mises en place par les humains pour survivre. L'air est devenu une denrée marchandable comme l'eau ou la nourriture contrôlée par la milice du gouvernement. le lecteur découvre les détails de tout cela petit à petit au fil du roman avec étonnement et c'est vraiment passionnant. C'est aussi l'occasion pour l'autrice d'aborder de thèmes forts et actuels comme le réchauffement climatique, la paupérisation des classes sociales les plus lésées ou encore les nouvelles technologies. le tout est écrit de manière simple mais très efficace, sans réel temps mort et la tension augmente jusqu'au twist final. Je regrette juste les quelques questions laissées en suspens et les révélations trop rapides tout comme le dénouement.
Je ne peux que vous conseiller cette dystopie à l'angle très original qui m'a passionnée jusqu'à la fin en me donnant quelques frissons dans le dos à la découverte de ce monde post-apocalyptique angoissant. N'oubliez pas de reprendre votre souffle !
Retrouvez d'autres chroniques sur mon blog : https://lesfantasydamanda.wordpress.
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--- Une seconde chance pour un premier roman ---
L’an dernier, j’ai eu la chance de découvrir Johanna Marines grâce à ma lecture de Cendres. Bien que ce one-shot ne m’ait pas totalement convaincue, j’ai eu un réel coup de cœur pour la plume de l’auteure. C’est pourquoi Airstronomy, son roman précédent, se trouve depuis lors dans ma wishlist.
Ce roman a toutefois été réédité sous le titre Oxygen par les éditions Snag, qui m’ont gentiment fait parvenir un exemplaire. Je les remercie donc pour l’envoi !
--- Parce que le synopsis n’est pas très explicite… ---
Il met surtout en avant l’univers post-apocalyptique dans lequel le lecteur s’apprête à plonger. Mais Oxygen, c’est aussi l’histoire de Maïa, jeune médicinaute bien décidée à percer le mystère qui entoure le décès de son père, scientifique de renom. S’agit-il vraiment d’un suicide ? Dans ce cas, pourquoi sa mère refuse-t-elle de la voir fouiner dans ses affaires ?
En compagnie de son ami Naos, Maïa mènera l’enquête au sein de l’Unité Technologie Santé, le service hospitalier dédié aux dysfonctionnements de l’oxycaptor – cette machine qui permet de réguler le flux d’oxygène dans le sang. Bien vite cependant, la réalité la rattrape ; au dehors, le mécontentement est partout, la rébellion gronde. Les citoyens de Toronto exigent un monde plus juste !
--- Un futur dans lequel l’air se monnaie ---
C’est avec un soin tout particulier que Johanna Marines décrit les répercussions environnementales, sociales et économiques liées à l’absence d’oxygène dans l’air. Elle revient ainsi sur les raisons qui ont poussé l’humanité à se greffer des bonbonnes dans le dos pour pouvoir respirer et ce, dès la naissance.
Alors, surtout, rassurez-vous : elle ne nous noie pas sous un flot d’informations scientifiques, bien au contraire. Les indications sont facilement compréhensibles et disséminées dans le récit de manière à le rendre fluide. Et que c’était crédible !
Lorsque je lisais ces passages, je ne savais plus si j’avais envie de poursuivre ma lecture ou de m’arrêter afin de fermer les yeux sur cet avenir plausible. Certes, il ne s’agit que d’une possibilité parmi tant d’autres, mais elle m’a fait froid dans le dos.
--- Quand l’intrigue s’éparpille ---
Pour moi, il s’agit d’un inconvénient, mais cela devrait plaire à d’autres lecteurs.
Au départ, je pensais simplement suivre Maïa, tandis qu’elle se renseigne discrètement sur son père en vue de comprendre les raisons de son suicide. Mais, rapidement, elle se jette à corps perdu dans d’autres batailles, toutes très différentes les unes des autres.
Bon, je me doutais que les chemins empruntés par l’intrigue finiraient par se rejoindre. Mais un tel procédé est généralement mis en œuvre par le biais de plusieurs points de vue. Ce n’est pas le cas ici, puisque Maïa fera toutes les découvertes. Et… cela m’a semblé trop ! J’ai même eu l’impression que Johanna Marines usait de raccourcis afin de permettre à son héroïne de faire le lien entre les événements, au point de rendre la toile générale légèrement floue.
Autre conséquence : comme l’auteure n’hésite pas à explorer plusieurs pistes à la fois, j’ai ressenti comme des longueurs. Toutefois, je doute de ce dernier point. Je crois que j’ai été frustrée de ne pas avoir de fil rouge, tout simplement !
Enfin, et c’est le plus dérangeant, Johanna Marines ne va pas toujours au bout de ses révélations, se précipitant bien trop souvent vers la suivante.
--- Une héroïne prête à tous les combats ---
Maïa est une jeune femme que l’on ne peut qu’admirer pour sa détermination. Certes, elle commettra des erreurs, mais se relèvera toujours. Le hic, c’est que je l’ai parfois trouvée trop forte, justement. C’est comme si elle s’intéressait à toutes les causes, comme si elle prenait la responsabilité de tous les malheurs du monde. Et, surtout, c’est comme si elle savait naturellement quel camp choisir, alors que la frontière entre Bien et Mal est floue. Résultat : elle a un peu perdu en crédibilité à mes yeux, même si elle a bien joué son rôle.
Quant à Naos, son compagnon de toujours, il m’est apparu geignard et inconstant, du moins dans la première partie. Par exemple, il changera trop rapidement d’avis au sujet des cryogénisés, ces personnes que l’on réveille après un sommeil de plusieurs siècles, car elles ont décidé de fuir la réalité qui était la leur. Ce sujet passionnant prend d’ailleurs forme grâce à Jade, une jeune fille qui a expérimenté cette approche. Cependant, Johanna Marines a rapidement délaissé ce personnage. Quel dommage !
Dernier bémol : la romance qui survient au plus mauvais moment, sans même s’annoncer. Heureusement, cela ne dure que le temps d’un chapitre, et j’ai bien vite oublié ce désagrément.
--- Un final qui va crescendo ---
Même si l’intrigue se disperse sans cesse, elle réserve suffisamment de surprises pour entraîner le lecteur durant les 100 dernières pages. En dépit de quelques facilités, j’ai grandement apprécié le dénouement. Il m’était impossible de m’arrêter avant de tourner la dernière page ! J’ajouterai également que Johanna Marines nous offre toutes les réponses, et même plus encore, ce qui est appréciable.
En conclusion, comme pour Cendres, j’ai adoré les idées de l’auteure, mais un peu moins leur réalisation.
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