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Oradour-sur-Glane est un village paisible près de Limoges. Mais le samedi 10 juin 1944, la vie des Radounauds va basculer. En début d'après-midi, près de 200 soldats allemands encerclent le bourg et rassemblent la population sur la place du Champ-de-Foire, prétendant un simple contrôle d'identité. Confiants, les habitants obéissent. Les SS séparent les hommes qui sont répartis en groupes dans diverses granges tandis que les femmes et enfants sont regroupés dans l'église. Commence alors le plus grand massacre de civils que la France ait connu durant la Seconde Guerre mondiale. En quelques minutes, les hommes sont abattus puis brulés puis c'est au tour des femmes et enfants de subir le même sort et d'être brulés dans l'église. Les SS pénètrent dans toutes les maisons pour vérifier qu'il ne reste plus personne et ceux n'obéissant pas aux ordres sont abattus...
C'est grâce aux témoignages de Robert, l'un des survivants et d'Albert, un habitant des hameaux voisins d'Oradour, que l'on suit les évènements tragiques de cette journée. Robert a survécu à l'exécution menée par les Allemands en se faisant passer pour mort et en restant caché sous les corps de ses camarades. Albert gardait son troupeau de vaches quand il voit une épaisse fumée obscurcir le ciel. Le vent dépose devant lui une feuille à demi calcinée : une page de catéchisme... C'est l'église d'Oradour qui brûle. Albert a vu sur les visages, les interrogations et les peurs des habitants des alentours qui assistent de loin aux évènements sans comprendre vraiment ce qui se passe et qui s'inquiètent pour les leurs qui sont au bourg.
Ce roman va plus loin que les évènements du 10 juin puisqu'il aborde la vie des survivants jusqu'à aujourd'hui et aussi le procès de Bordeaux, qui s'ouvrait il y a 65 ans, avec le jugement de ceux qui ont perpétré ce crime.
J'avoue que ce livre est resté longtemps sur mon étagère avant que je ne me décide à l'ouvrir. Et c'est une belle surprise. L'auteure a su alléger ce massacre en nous rapportant le témoignage d'un rescapé.
Dans les premiers chapitres nous faisons connaissance avec les protagonistes de cette histoire, on les suit dans leur vie quotidienne un peu loin de la guerre qu'ils suivent malgré tout grâce aux voyages à la ville et aux journaux.
Puis nous vivons cette triste journée du 10 juin 44 avec Robert et surtout à travers ses yeux, minute après minute avec toute l'incompréhension de ce qui se passe. Du coup nous sommes focalisés sur ce qu'il vit et voit et non sur ce qui vit le reste de la population.
Ce récit est vivant, on y ressent la fraternité, la cohésion et l'entraide mais aussi les interrogations, les inquiétudes des familles et des habitants plus éloignés du bourg qui interprètent les bruits et les feux.
Comme toujours dans cette collection, un dossier ouverture sur le monde rappelle les grands éléments du moment.
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