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Ce volume de Dion Chrysostome, qui contient les Discours XXXIII à XXXVI (Premier Discours à Tarse ; Second Discours à Tarse ; Discours à Célènes de Phrygie ; Discours borysthénique), est un événement. Il s'agit en effet du premier de cet auteur à paraître dans la « Collection des Universités de France ». Eugnio Amato achève actuellement le premier tome de la série, où se trouvera une introduction générale sur l'homme et sur l'oeuvre - raison pour laquelle le présent volume ne comporte pas de telles présentations.
Dion Chrysostome (ou Dion de Pruse, en Bithynie), né vers 30 apr. J.-C. et mort vers 116, est l'une des personnalités intellectuelles les plus éminentes de son temps. À la mort de Domitien, qui l'avait contraint à se réfugier chez les Gètes, il intervint directement pour faire proclamer Nerva. Il jouit des faveurs de ce prince et de son successeur, Trajan. C'est un auteur important de la seconde sophistique dont l'oeuvre est composée de quatre-vingt discours très variés, mais importants aussi bien pour les realia que pour la politique et la philosophie.
Le présent volume, à travers ces quatre discours, donne un aperçu de la diversité des sujets abordés par cette oeuvre polymorphe, et du brio parfois déconcertant avec lequel Dion les traitait : le Discours XXXIII est en effet une dénonciation ironique du « ronflement » (encore très discutés parmi les commentateurs) de la cité de Tarse, tandis que le Discours XXXIV, beaucoup plus sérieux, a retenu l'attention des historiens pour la précision avec laquelle il y décrit le fonctionnement des cités grecques de l'Orient romain dans leurs relations entre elles, dans leur politique interne et dans leurs rapports avec le pouvoir impérial. Le Discours XXXV, d'inspiration cynico-stoïcienne, se présente comme un éloge ambigu de Célènes de Phrygie (Apamée de Phrygie), notamment grâce à l'usage d'une comparaison subtilement dépréciative avec l'Inde et ses sages brahmanes. Enfin, le Discours XXXVI, point d'orgue de ce volume, voit le développement, dans un style platonicien, de quatre logoi philosophiques successifs, sur la cité humaine, sur la cité céleste, puis, sous la forme de deux mythes différents, sur l'image de Zeus aurige. Il se clôt sur une vision cosmologique grandiose, mêlée de platonisme, de stoïcisme et d'influences orientales, qui a justement, depuis des siècles, passionné les commentateurs.
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