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Diplômée de HEC au début de la guerre, Odile Benoist-Lucy est arrêtée en novembre 1942 pour faits de résistance puis déportée dans un camp de concentration en Allemagne (janvier 1943). Elle est libérée en mai 1945. En janvier 1950, elle entre à la Banque d'Etat du Maroc à Rabat comme attachée auprès du directeur général. Elle intègre ensuite la Commission CEE et occupe différentes hautes fonctions publiques.
Née en 1926, Michèle Moet-Agniel entre en Résistance dès le discours du maréchal Pétain du 17 juin 1940. Elle commence par transporter et diffuser des tracts, puis intègre un réseau d'évasion, et convoie des aviateurs alliés. Arrêtée, internée à Fresnes, elle est déportée à Ravensbrück le 15 août 1944. Elle échappe avec sa mère à la marche de la mort et rentre en France le 11 juin 1945. Après la guerre, elle devient institutrice et témoigne à partir de l'émergence du négationnisme en 1980.Ces deux femmes se connaissent : elles avaient l'habitude de se réunir avec d'autres Résistantes déportées, notamment la soeur de Simone Veil, Denise Vernay.
Deux femmes, Résistantes, internées, déportées. Deux parmi les dernières survivantes, qui confient à Sophie Carquain le témoignage de leurs combats.
L’une, Odile, a 19 ans lorsqu’elle entre en Résistance. Arrêtée, emprisonnée et condamnée à mort elle verra sa peine transformée en travaux forcés et découvrira les prisons allemandes.
L’autre, Michèle, a 14 ans quand elle s’engage. Elle aussi arrêtée, elle sera déportée à Ravensbrück avec sa mère en 1944.
Aujourd’hui, l’une comme l’autre sont engagées dans un travail de mémoire d’une importance capitale. En allant, notamment, dans les écoles à la rencontre des adolescents pour leur raconter leurs expériences, elles effectuent un indispensable travail de transmission. C’est aussi dans ce but qu’elles se sont confiées à la journaliste Sophie Carquain dans un livre à la fois plein d’émotions mais aussi rempli de lumière et d’espoir grâce aux mots de ces deux femmes courageuses qui se sont battues pour la liberté et continuent d’œuvrer pour que l’engagement de ces hommes et de ces femmes dans des réseaux de Résistances ne soient pas oublié.
Sophie Carquain a choisi la forme de l’entretien pour ce livre, donnant ainsi la parole alternativement à Odile et Michèle qui, si elles ont vécu des expériences un peu différentes, ont en commun cette force incroyable qui les habite encore aujourd’hui à plus de 90 ans.
De leurs premiers pas dans la Résistance jusqu’à leur libération en passant par les terribles épreuves qu’elles subissent en captivité, les deux femmes déroulent le fil de leurs souvenirs. Il semble que pour elles, le fait d’entrer dans un réseau pour résister aux allemands n’ait même pas été une question et que cela soit venu tout naturellement. Comme leur est venu naturellement le besoin de témoigner pour que les actions de tous les Résistants soient reconnues à leur juste valeur et ne soient pas oubliées. Leur arrestation, les souffrances qu’elles endurent, ne leur feront jamais regretter de s’être engagées.
Si aujourd’hui encore, elles refusent d’être considérées comme des héroïnes, on ne peut être qu’admiratif devant tant de force de caractère et tant de volonté.
C’est un magnifique hommage que Sophie Carquain rend à ces deux femmes et à travers elles à tous ceux qui se sont mobilisés face à l’ennemi quitte à risquer leur vie.
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