"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Essentiellement urbain, beaucoup moins romantique, ce troisième mouvement offre une couverture bien plus angoissante que les deux premiers. Deux hommes armés, Max et Clarence, au regard déterminé, sur fond d’immeubles d’une grande artère de Chicago… le Mexique est bien loin car nos héros se sont laissés entraîner dans la folie étasunienne.
Cette fois-ci, Kris sert un scénario loin des montagnes mexicaines avec toujours beaucoup de sang versé, des explosions, des coups de feu – L’été sera rouge - et une police efficace et déterminée à défendre les intérêts des puissants et des riches.
Martin Leclerc, dit Maël continue à dessiner avec toujours autant d’expression et garde les tons sépias qui vont si bien à l’histoire. Il y a aussi un naufrage afin de respirer l’air marin, quand même, et Mina, la narratrice est bien présente.
Clarence Norris, militant de la National Association For the Advancement of Colored People, est un ancien boxeur, engagé dans la Légion étrangère en 1914, blessé à la jambe en 1916 et devenu un excellent pilote d’avion pour l’armée française afin de continuer à se battre. Lorsqu’il se décide à rejoindre l’armée étasunienne, le choc est rude car il est aussitôt confronté au racisme. Lui, le pilote émérite, sera cantonné au rôle de mécanicien, comme ses frères de couleur… Sans coup férir, il fuit et rentre aux USA.
Ce terrible racisme contre lequel nous devons lutter encore et toujours au XXIe siècle, Clarence le subit encore dans le tramway, à Chicago (Illinois). Rêvant de renverser l’ordre établi, ils sont nombreux à se jeter dans la violence présente à tous les niveaux comme dans les immenses abattoirs de la ville où Christophe Goret, dit Kris, se demande si les bêtes qui hurlent avant de mourir, ne gueulent pas leur nom pour qu’on se souvienne d’elles…
C’est avec la jolie narratrice que je referme cette série de trois albums superbes que Simon m’a permis de lire et d’apprécier. Cela me donne envie de lire Notre Mère la guerre, précédente production en quatre volumes, chez Futuropolis, signée aussi Maël et Kris.
À suivre ? J’espère…
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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