Les Notes sur la Capitale de l'Ouest (Xijing zaji) offrent, sous la forme fragmentaire de brèves scènes et de descriptions sans organisation apparente, une vision éclatée, précise et étrange à la fois, de la glorieuse cité de Chang'an, capitale des Han occidentaux.
Ces notes sont traditionnellement considérées comme le « reste » de notes historiques rédigées par l'un des plus brillants lettrés de l'époque des Han, Liu Xin (46 av. J.-C.-23 ap. J.-C.), c'est-à-dire l'ensemble des notes qui, s'écartant trop de l'écriture orthodoxe de l'histoire, ne furent pas intégrées dans le Livre des Han (Han shu) rédigé par Ban Gu. Ce texte inclassable se situe d'emblée à michemin entre l'enregistrement des faits, soucieux de véridicité et de détail, et l'anecdote, plus portée vers l'exagération, la déformation, voire le fantastique, à tel point qu'il constitue l'une des sources du genre romanesque. Ces notes sont aussi celles d'un monde au bord du gouffre. En effet, au sein de la description fascinante des richesses et des fastes de la capitale percent sans cesse la disparition et la mort, comme dans les scènes évoquant la vie dans le gynécée impérial. Prise dans les tourments politiques de l'époque, la capitale de l'Ouest sera détruite en 23 de notre ère, l'année même de la mort de Liu Xin, et les Han orientaux déplaceront leur capitale plus à l'est, à Luoyang.
Grâce à sa traduction, Jacques Pimpaneau rend pour la première fois ce texte accessible au lecteur occidental, invité à parcourir les palais, les jardins et les tombes de la capitale disparue.
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