"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Professeur brillant, fantasque et séducteur, Ben Halfman a disparu. Le doyen de l'Institut où il enseigne donne une semaine à Jacques, chercheur sans talent et stérile, pour le retrouver. Et demande à sa secrétaire, Mauricette, fausse blonde au physique très changeant, de faire équipe avec lui. Errant d'abord dans les rues d'un Paris très en désordre, au gré d'inspirations improbables, ce duo gagne bientôt d'étranges lointains, maritimes ou désertiques, et croise sur sa route une foule de personnages insaisissables : universitaires loufoques, rabbins atypiques, espions, anges et fantômes, garçons de café, hôteliers, serveuses... Sans compter une sénatrice. Et peut-être Dieu lui-même.
Point de Ben, pourtant, à l'horizon. Jusqu'au jour où...
Aaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhh… mais quel CALvaire, ce bouquin ! Un universitaire érudit ne fait pas forcément un bon romancier. Ce livre en est la démonstration. Le début est prometteur. Un style gentiment désuet avec de belles formules pour parler du physique des femmes (« sa tenue légère et simple rendait sa silhouette fort lisible et son joli collier rose et bleu attirait l’œil sur une partie de son anatomie qu’elle aurait peut-être pu rendre plus discrète » et du couple « Du donjon branlant que forme notre couple, je suis de toute évidence la moitié effondrée, celle qu’on ne visite pas ». Un peu comme si Beigbeder avait cessé de ricAner pour se concentrer sur son écriture. Les propos de l’historien Jean-Christophe Attias sont parfois luMIneux : « les synagogues pour prier, les églises pour se recueillir et les mosquées pour rêver ». Mais son intrigue est abracadabrante, construite sur une fausse énigme, sur de pseudo mystères que l’auteur justifie involontairement page 253 : « Voilà bien un truc de prophète, ça vous balance un message soi-disant codé, qui n’a ni queue ni tête, que personne ne comprend, ça fait sérieux, ça fait profond, et il se trouve toujours un tordu d’exégète pour donner un sens à l’absurde… ». L’absurde ? Parlons-en. Attias abuse des rêves boiTEUX pour justifier ses égarements narratifs. Au final, il ne sait plus de quoi il parle, il en fait même l’aveu dans son exergue final, avouant que tous les personnages lui ressemblent et qu’il s’agit surtout de lui. Merci pour les lecteurs ! À propos d’énigme, si vous lisez les caractères en majuscule les uns après les autres, vous saurez ce que je pense de ce livre.
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