Un hymne à la tendresse et à la liberté, oeuvre posthume de Kent Haruf
Addie, soixante-quinze ans, fait une étrange proposition à son voisin : voudrait-il bien passer, parfois, la nuit avec elle, simplement pour parler, se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure... Bravant les cancans de la petite ville de Holt, Addie et Louis se retrouvent chaque soir. Mais si nos deux tourtereaux n'ont que faire de l'avis des autres, en sera-t-il de même pour leurs proches ?
Ce livre testament, publié quelques mois après la mort de l'auteur, est une somptueuse célébration de la joie, de la tendresse et de la liberté.
Un hymne à la tendresse et à la liberté, oeuvre posthume de Kent Haruf
« Vous vous demandez sans doute ce que je fabrique ici, dit-elle.
— Eh bien, je ne pense pas que vous soyez venue me dire que j’ai une jolie maison.
— Non. Je veux vous proposer quelque chose.
— Ah ?
— Oui. Une sorte de demande. »
Addie Moore à Louis Waters.
Une demande assez surprenante.
Addie aimerait que Louis vienne de temps en temps dormir avec elle. Les nuits lui semblent longues, elle a du mal à trouver le sommeil. Puisqu’ils sont seuls tous les deux, pourquoi ne pas partager ces moments-là ? Rien de grivois dans sa démarche, à soixante-dix ans passés, Addie dit avoir perdu le goût de la bagatelle. Non, ce qu’elle demande à Louis, c’est de venir dormir à ses côtés.
Aussi étrange que puisse paraître l’invitation, Louis ne se fait pas prier : le lendemain, rasé de frais et le cheveu bien coupé, il se présente chez Addie, son pyjama sous le bras – ils habitent le même quartier.
Il revient la semaine suivante (le temps de soigner une méchante infection) et la nouvelle habitude s’installe : Louis arrive chez Addie, il prend une bière, elle un verre de vin et ils se mettent au lit. Pas de silences gênants entre eux, ils s’allongent côte à côte, se questionnent sur le passé et apprennent à se connaître.
Se pose le problème des commérages du voisinage – ils ont toujours vécu dans la petite ville de Holt, Colorado. On a remarqué que Louis découchait et cela l’ennuie un peu d’être au centre de l’attention. Mais Addie prend les choses avec plus de détachement. Qu’ont-ils à se reprocher ? Ils n’ont pas de comptes à rendre.
Pas aux autres, en tout cas, mais à eux-mêmes ? Sont-ils au clair avec leur conscience ? Et s’ils remontent plus loin dans leur histoire, ont-ils mené la vie dont ils rêvaient ?
Soir après soir, la relation d’Addie et Louis se renforce. En jetant un œil sur le passé, chacun trouve l’occasion de se confier sur des questions douloureuses.
Tandis que les mauvaises langues continuent de faire leur office – mais que font donc ensemble ces deux veufs qu’on croyait respectables ? –, Louis, d’ailleurs réprimandé par sa fille qu’il a envoyée sur les roses, s’affranchit de la considération des autres. À son initiative, le couple le plus en vogue du moment décide de se montrer en plein jour, et en pleine ville. Contre toute attente, les regards de biais cessent et leur complicité fait de gentils envieux. Addie et Louis ont osé ce qui en fait rêver d’autres. Mais le fils d’Addie ne l’entend pas de cette oreille et est résolu à leur mettre des bâtons dans les roues…
[la suite sur le blog : Le Kilomètre Manquant]
De petits chapitres , des phrases coutes pour cette histoire d'amour qui m'a touchée .
Vaincre la solitude en invitant son voisin , que c'est beau !
Douceur , tendresse sont mes deux mots pour qualifier cette histoire .
Addie, veuve septuagénaire fait la proposition à son voisin veuf également, de venir passer la nuit avec elle de temps en temps, juste histoire de se tenir compagnie, de contrer les angoisses de la solitude. De ces rencontres font naitre une belle histoire d'amitié ou d'amour chacun se fera son idée mais ce ne sera pas du gout ni des voisins ni des enfants respectifs.
C'est une belle histoire pleine de tendresse, de surprises, de confidences, d'abandon que nous propose Kent Haruf, qui sait décrire les sentiments, les doutes, en toute simplicité et sans tabou, avec une pointe d'humour et de dérision et sans fausse pudeur sur les soucis liés à l'âge.
Tout est juste aussi bien dans ces sentiments naissants que dans les réactions de l'entourage, le quand dira t-on... même si j'ai trouvé la réaction du fils un peu exagérée ce roman sonne juste et l'on passe vraiment un bon moment.
Addie a 75 ans et est veuve depuis de nombreuses années. Elle a du mal à trouver le sommeil la nuit dans la solitude de son lit. Elle va donc faire une drôle de proposition à son voisin Louis, veuf également : elle lui suggère de passer toutes les nuits avec elle. De cet accord naîtra une complicité entre ces deux là, vous vous en doutez. Mais les commérages vont bon train et tout le monde ne voit pas cette relation, quelle qu'elle soit, d'un bon oeil.
La thématique originale de 'Nos âmes la nuit' m'a attiré. On ne traite pas assez souvent de l'amour naissant chez les personnes âgées. Mais je dois dire que j'ai été déçue par ce court récit que j'ai trouvé lent et qui m'a ennuyé. Je ne peux clairement expliqué ce qui m'a manqué car je suis sûre que l'étincelle n'était pourtant pas si loin. Un livre doux un peu trop mou à mon goût.
Un petit format qui ne paye pas de mine mais incontestablement une pépite !!
Le texte est court, concis, mais il se suffit à lui-même ; on n’en demande pas plus.
Addie et Louis sont voisins, âgés et seuls. Et la solitude n'est jamais aussi prégnante que le soir ou la nuit…
Addie va proposer à Louis qu’elle ne connaît pourtant pas, de venir passer la nuit chez elle quelques fois, pour s'allonger à côté d'elle, pour parler, lui tenir la main… et contrer ainsi ce moment du coucher et de l'endormissement seule.
« C’était une surprise agréable. Je ne dis pas le contraire. Mais je ne comprends toujours pas comment tu as eu l’idée de me proposer ce marché.
Je te l’ai dit. La solitude. L’envie de discuter la nuit.
ça paraît courageux. Tu prenais un risque.
Oui. Mais si ça n’avait pas marché je ne serais pas plus mal lotie. A part l’humiliation d’avoir été rejetée. (…) »
p153
C'est magnifique de délicatesse, de bienveillance, d'écoute évidemment. Deux âmes vont se rencontrer… Même s’ils ne tiennent aucun compte du « qu'en dira-t-on ? », ils ne pourront malheureusement pas faire fi des exigences et de l’avis du fils d’Addie.
Le sujet de l'amour qui renaît entre deux êtres qui ont eu une vie, un conjoint, des enfants et qui se retrouvent veufs est souvent dénié. Il ne leur est pas accordé de « 2è chance ». Comment, à cet âge, reprendre un amant ? Cela deviendrait même question taboue alors qu’il n’est aucunement question de sexe… Comme si à l’aube de la vieillesse, il n’était plus possible d’aimer.
Très beau roman que l’on gardera en mémoire longtemps !
Merci aux Editions Robert Laffont et à Lecteurs.com de me l’avoir offert à lire !
Avis : FORMIDABLE
C’est un de ces petits bouquins qui ne payent pas de mine mais qui vous font grande impression. Pas vraiment séduite par la couverture ni le format, j’ai pourtant eu le coup de foudre pour la quatrième de couverture qui a éveillé ma curiosité. J’aime comme ici, la littérature dans laquelle les mots chantent, les notes sont justes, où l’élégance est au cœur du récit.
Addie, soixante-dix ans est veuve. Louis l’est aussi. Ils habitent le même quartier mais ne se connaissent pas vraiment, n’ayant jamais été proches quand ils étaient mariés chacun de leur côté. Alors quand Addie frappe à la porte de Louis pour lui demander s’il accepterait de passer la nuit avec elle de temps en temps, elle crée la surprise et un léger malaise dans la conversation. Mais pourquoi pas, après tout, ils n’ont plus à demander la permission à qui que ce soit... Mais est-ce vrai ?
Les blessures de l’âge et les affres du vieillissement sont au cœur de ce roman mais vues à travers le regard d’un couple qui pourrait se rapprocher de celui de Clint Eastwood et Meryl Streep dans « Sur la route de Madison », et c’est tout ce qui fait la différence. C’est aussi le roman posthume de l’auteur puisque publié juste après son décès en 2014. On en sort la gorge serrée et le cœur plein d’espoir de connaître les émotions du crépuscule. Et je ne vais pas résister longtemps à regarder le film dans lequel Jane Fonda et Robert Redford se donnent la réplique.
Je n’ai trouvé aucun moins à ce livre, tout est dans l’élégance, la finesse, les plus de l’écriture la plus humble et la plus splendide. Pas de tiret cadratin pour les dialogues, au début cela surprend, ensuite je me suis sentie dans la même boucle d’humanité qu’eux.
Beaucoup connaissent déjà ce livre testament, mais pour moi et peut-être pour vous, c’est une découverte publiée en « Poche » chez Robert Laffont que je remercie pour l'envoi.
Je fais « court », à vous de choisir si vous voulez me suivre. Pour 8 euros, il serait dommage de vous priver de belles et courtes heures de lecture, de celles qui comptent.
Un superbe roman. Addie et Louis sont deux voisins âgés, veufs et seuls tous les deux. Un jour, Addie fait à Louis une étrange proposition : elle l’invite à passer de temps à autre la nuit avec elle, pour parler, se tenir compagnie, se tenir la main… pour tromper la solitude, si difficile la nuit. Une belle histoire d’amour naît de cette proposition… mais la famille des héros ne la voit pas d’un bon œil.
J’ai adoré ce roman. Le scénario, servi par une écriture une simplicité désarmante, est tout simplement beau, empreint de douceur et de poésie. Kent Haruf met en scène, avec délicatesse, l’amour des personnes âgées. J’ai aimé suivre les relations de Louis et Addie, leur chemin vers un bonheur à la fois simple et lumineux, la reconstruction du petit-fils d’Addie, et même, leurs péripéties face à des voisins et des proches hostiles. Nos âmes la nuit est l’histoire de deux personnes seules qui veulent se sentir vivantes, deux âmes en quête d’instants de bonheurs. Une pépite et une lecture magnifique.
Voici un roman court, moins de 150 pages, on peut le qualifier de court mais pas de petit. Kent Haruf nous offre, comme il l'avait déjà fait avec Le chant des plaines ou Les gens de Holt County, une histoire pleine d'émotions. Impossible de rester insensible à la relation qui se noue entre Addie et Louis qu'une solitude mutuelle va pousser l'un vers l'autre. Et comment ne pas craquer devant Jamie, le petit-fils d'Addie qui vient compléter le tableau. En quelques pages, l'auteur nous touche au coeur en nous parlant de solitude, de vieillesse, de mort, d'abandon mais aussi de tendresse, de confiance, de plaisir et de bonheur. C'est un livre plein d'humanité, avec ces bons et ces mauvais côtés, qu'il faut lire en ayant une boîte de mouchoirs à porter de main.
Un roman que vous lirez d'une traite, tantôt en souriant tantôt le coeur serré, avec des personnages que vous n'aurez pas envie de laisser.
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