"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y a dix-sept mille ans, sous une colline de Dordogne, un homme dessine une des plus belles énigmes de l'histoire humaine.
En 1919, deux rescapés de la Grande Guerre vont se glisser sous terre, poser leurs yeux sur d'impressionnantes fresques plus que millénaires.
De nos jours, emmurés par accident sous les roches de Lascaux, une capitaine de Gendarmerie secondée d'un préhistorien chevronné vont mettre à jour une bien ancienne et mystérieuse scène de crime...
Dans ce roman mi-préhistorique, mi-polar contemporain, l'auteur nous offre un voyage fascinant au coeur de toutes ces énigmes. Nous conte la décision d'un homme ; transcender sa condition d'humain en celle d'artiste.
Je fais une double découverte avec ce roman, celle d'un nouvel auteur, et celle d'une maison d’édition, et notamment sa collection « Du noir au sud » spécialisé dans le polar avec des histoires se passant souvent dans le sud de la France. C’est le résumé qui m'a tout de suite intéressée, j'aime beaucoup les histoires se passant dans des périodes différentes, et j'ai toujours été fascinée par la grotte de Lascaux. J’ai d'ailleurs lu récemment un roman sur l'un des découvreurs de la grotte, Simon Coencas ( Le dernier inventeur de Héloïse Guay de Bellissen). J'étais donc très contente de retrouver ce lieu pour une nouvelle histoire.
Et je n'ai franchement pas été déçue du tout. Je me suis même régalée, c’est un roman assez court, un peu moins de deux cents pages. On va se retrouver plongés dans trois périodes différentes, mais toujours dans le même lieu. Il y a 17000 ans, au temps des hommes préhistoriques, lorsque l'un des hommes arrive à faire des dessins sur les parois de la grotte où il se trouve. On est ensuite en 1919, lorsque deux soldats de la première guerre mondiale, Jean Delbos et Noël Bouillon, vont trouver un trou et se faufiler dedans et ainsi trouver des dessins sur les murs d'une grotte. Et enfin, à notre époque, une lieutenant de police, Frédérique, part faire son jogging, mais il pleut tellement qu'elle va être victime d'un accident qui fait qu’elle va se trouver emmurée dans la grotte de Lascaux, suite à un éboulement, avec un historien, Léo, qu'elle avait appelé à la rescousse. En attendant que les secours arrivent, ils vont découvrir le corps d'un homme mort il y a très longtemps, le nom trouvé sur celui-ci fera remonter des souvenirs et ses secrets de famille enfouis pour l'historien.
On va ainsi naviguer entre chacune de ces périodes, chaque chapitre alternant entre elles. Cela a donné beaucoup de rythme à la lecture, lorsque je quittais les personnages d'un temps, j’étais déjà pressée de les retrouver deux chapitres plus loin. J'aime beaucoup cette forme de construction dans un roman. À chaque période, nous suivons deux personnages qui sont ensemble. J'ai apprécié ce point commun. Je ne peux pas parler d’attachement spécial comme cela se passe lorsqu'il n'y a qu'un personnage principal. Mais j'ai aimé suivre chacun d’eux et ils m’ont tous touchée à leur façon. Il a été intéressant de suivre cet homme préhistorique découvrir le dessin, les couleurs données par les plantes, arriver à les appliquer sur les murs. Il a été aussi très intéressant de suivre ces deux hommes qui auraient ainsi découvert la grotte de Lascaux avant tout le monde, juste après la guerre, mais de vouloir la garder précieusement secrète. Et enfin, de nos jours, le suspense est bien présent dans cette grotte où la lieutenant est prise au piège. Il y a une double tension, celle de l’enfermement des personnages et celle provoquée par la découverte de ce cadavre qui serait mort il y a bien longtemps.
La lecture s'est faite rapidement et avec une certaine addiction. J'avais tellement envie de savoir qui était ce mort, quel lien il pouvait avoir avec l'historien, s'ils allaient arriver à s'en sortir. Envie aussi de savoir ce qui allait se passer dans les différentes époques traversées. Comme je l'ai dit plus haut, l’alternance de chapitres qui en plus sont assez courts, donne beaucoup de rythme et je n'ai pas vu passer les pages. Tout est finement travaillé par l'auteur, tout est aussi très bien imaginé car on se doute bien qu’il est difficile d'avoir des renseignements précis sur les hommes préhistoriques. Et j'aime bien l’idée que cette grotte ait été découverte et gardée secrète avant celle officielle des quatre jeunes adolescentes en 1940.
Le style très fluide de l'auteur a aussi permis de rendre cette lecture facile. Les décors et les scènes sont bien décrits, comme si on y était, et ce, sans apporter de lourdeurs au texte. Je découvre totalement cet auteur que je ne connaissais pas, et il m'a beaucoup séduite, je prendrai plaisir à le lire à nouveau. Et en regardant sur le site des éditions Cairn, j'ai vu que d’autres livres de lui étaient publiés, je pense que je les lirai, en tout cas je note Gilles Vincent dans mes auteurs à suivre.
Je pense que vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce livre, j'ai passé un excellent moment en compagnie de l'auteur et de ses personnages. Une lecture très intéressante, passionnante, que je vous recommande. Si vous aimez le suspense, les énigmes, vous verrez que vous serez gâtés avec ce roman. Pour ma part, pour une première fois avec cette maison d'édition et cet auteur, c’est une belle réussite, je pense que vous entendrez à nouveau parler d'eux sur mon blog.
La Vézère, Gilles Vincent nous y entraîne à trois époques différentes.
Il y a 17 000 ans, au moment où des hommes ont commencé à peindre de merveilleuses fresques sur les murs de la Grotte de Lascaux. L’auteur pose la question et tente de comprendre pourquoi à un certain moment l’homme préhistorique a eu l’idée, tout à fait extravagante sans doute pour ses contemporains, d’une part d’offrir une sépulture à ses morts, et d’autre part de peindre sur les parois des grottes le panthéon d’animaux auxquels il devait se confronter. Comme une introduction à la naissance d’une démarche créatrice et d’un sens artistique.
Puis en 1919, à la fin de la guerre de 14/18. Deux hommes, un lieutenant et son acolyte de retour au pays découvrent incidemment la grotte de Lascaux. La beauté du lieu, la majesté des fresques vont les submerger et donner à l’un d’eux le désir fou de garder cette merveille secrète.
Enfin, de nos jours, avec un paléontologue et une jeune gendarme, à Lascaux. Un violent orage va perturber les lieux, provoquant un accident géologique souterrain qui ne sera pas sans conséquences. Ensemble, ils pénètrent dans le saint des saints, la grotte originelle. Là, ils vont découvrir une scène qui va les bouleverser.
Un roman court qui aborde ces trois époques avec une justesse de ton qui emporte immédiatement le lecteur.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/09/13/noir-vezere-gilles-vincent/
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