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" Il y a du givre et ci et là (...) près des terres graves étonnamment distribuées.
Cela s'étend jusqu'au rideau de l'ombre portée aux premiers nuages. Tout près à l'horizontale sans ouate, clair, simple, à l'immobile, nuages. Au-dessus la valse des roses, tous les roses. C'est très joli chaud clair pompon praline peau de fille duvet cocotte sublime le ciel quoi, le ciel. Ce serait à faire presque tel avec à peine plus d'ordre sur terre [...] quelle histoire vous voyez cela, le paysage prêt à chavirer sans poids à la limite de l'incertitude.
" Nicolas de Staël (Londres, février 1952). Reconnu comme un des tout premiers peintres de son temps, Nicolas de Staël a-t-il été aussi le dernier chaînon d'une longue histoire qui aurait commencé avec les mosaïques de Ravenne pour s'achever avec la peinture abstraite des années cinquante ? C'est la thèse que soutient Guy Dumur dans cet essai qui analyse l'oeuvre de Staël à la lumière de sa brève existence.
Il se pourrait bien, nous dit-il, que Staël se soit suicidé à quarante et un ans, en pleine maîtrise de ses moyens et en plein succès, parce qu'il savait que la peinture ne pouvait plus lui donner la réponse qu'il avait posée avec angoisse et violence. Pourtant, Staël n'avait vécu que pour elle. L'amitié entre Guy Dumur et Nicolas de Staël est ici restituée à travers quelques lettres du peintre (décembre 1951-juin 1954), qui prennent un relief particulier puisque moins d'un an après cette dernière lettre, imprévisiblement, il se suicide en se jetant du haut de son atelier, sur les remparts d'Antibes.
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