"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Heredia, le détective privé des quartiers populaires de Santiago, vient de se décider à mettre fin à sa solitude de célibataire : il va enfin se marier - à reculons. C'est alors qu'Alfredo, son ami avocat, est retrouvé mort. Depuis peu, il avait été engagé par les habitants d'un village du nord du Chili, aux prises avec une exploitation minière polluante bien décidée à exproprier tout le monde.
Entouré de ses complices de toujours, Simenon, son chat et confident, Anselmo, le kiosquier turfiste, et la commissaire Doris qui aimerait tant trouver une place auprès de lui, Heredia découvre l'ampleur des problèmes environnementaux au Chili, et leurs dénouements souvent tragiques : soif de lucre des entreprises, contamination des sols, indulgence coupable des autorités, spoliation des paysans.
Heredia, c'est l'âme nostalgique d'un Santiago qui n'existe plus, les rêves brisés d'une génération sacrifiée, mais c'est aussi l'histoire chilienne revue et corrigée par un justicier mélancolique et intègre. Et toujours aussi allergique aux ordinateurs...
Avec "Negra Soledad", je découvre Ramón Diáz Eterovic et son héros, Heredia, détective privé des quartiers populaires de Santiago, au Chili. Enfin, héros, il faut le dire vite, Heredia est plutôt du genre désabusé et plus très fringant. Quoique, dans cet épisode, il a décidé de se marier avec Doris, mais il ne le sait pas encore. En attendant, il lui joue une valse-hésitation qui a le don de tendre l'atmosphère entre eux. Et il confie ses états d'âme à son chat Simenon (qui lui répond!), écoute de la grande musique et lit de la poésie.
Et puis une enquête lui tombe sur les bras en même temps que le ciel sur la tête : son ami, l'avocat Alfredo Razetti a été assassiné. L'enquête mène Heredia dans le nord du Chili, dans une petite ville dont les eaux sont polluées par l'entreprise minière voisine, et dont un comité d'habitants avait engagé Razetti pour les défendre et porter plainte. Avec menaces et intimidations, l'entreprise ne reculait devant rien pour préserver ses profits, mais voilà que les cadavres s'accumulent et que les langues se lient d'autant plus... Heredia aura bien du mal à remonter la chaîne jusqu'au commanditaire du meurtre de son ami.
Rien de bien nouveau sous le soleil, du Chili ou d'ailleurs : l'écologie et le bien-être des populations locales ne font guère le poids face aux enjeux financiers colossaux agités par les multinationales devant les yeux avides de politiciens corrompus. Mais il suffit parfois d'un juge courageux pour renverser la tendance.
Malgré la noirceur du thème et de l'histoire, je suis tombée sous le charme de ce roman sombre, de son anti-héros bourru au coeur tendre et loyal, et du chat Simenon, bavard pince-sans-rire à la fois pertinent et impertinent. Et au-delà de l'enquête, il y a une histoire de solitude émouvante, de nostalgie d'un passé annonciateur de lendemains chantants, de choix à poser et de destin qui se joue et se moque de tout.
Je reprendrai bientôt rendez-vous avec Mr Heredia.
Heredia, pour moi, c’est le poète José-Maria de Heredia dont j’apprenais les poésies (récitations à mon époque) à l’école.
Celui-ci est un privé qui vit dans le Santiago populaire. Particularité de ce détective, il écoute du jazz, Mahler, lit, n’a pas de portable, converse avec son chat Simenon qui, bien sûr, lui répond. Comme beaucoup de privés, il aime taquiner la dive bouteille.
Un jour, la femme de son ami avocat lui demande d’enquêter sur la mort de son mari Alfredo Razetti.
Opportunément, le second de l’avocat vient proposer son aide, un peu trop zélé pour moi ce jeune homme !! Mais bon, il peut être une aide pour résoudre l’énigme de la mort d’Alfredo.
Heredia n’oublie de contacter son ami et policier Ruperto Chacón dont la chef est Doris.
Doris, le rayon de soleil dans la grisaille du livre et de la vie d’Heredia. Le projet d’une vie commune se concrétise petit-à-petit.
Mais, retour à l’enquête. Heredia se rend à Cuenca où une exploitation manière de cuivre pollue le village. C’est sur cela qu’était l’avocat. Arrivée dans un village propret, bien bitumé mais silencieux. Et apeuré. Le consortium a le bras long et arrose bien les plantes de ce village (maire, curé…). Les draps sales de cette affaire ne flottent pas au vent de Cuenca et l’atmosphère est un brin spéciale.
Ne voulant pas divulgâcher la trame je n’en dirai pas plus, si ce n’est que Heredia va payer cher, très cher.
Sachez qu’il y a de l’écologie dans l’air, une exploitation minière, de gros intérêts financiers contrariés et les businessmen n’aiment pas être contrariés
Ce que j’ai aimé dans ce polar ? Sa nonchalance apparente, l'atmosphère qui se dégage. J’ai aimé suivre Heredia dans les rues de Santiago, dans les coins reculés aussi bien du pays que de son âme.
Bien sûr, vous allez me rétorquer, alors, si c’est lent… Oui, mais, vous aimerez mettre vos pas dans ceux de Heredia.
Cette nouvelle enquête du détective Heredia aidé de son chat Simenon (!) Va l' entraîner dans le nord du Chili et le confronter a une société corrompue qui ne hésite pas à polluer les sols pour réaliser des profits. Plus qu un polar ce roman nous fait decouvrir toute l'âme du Chili post dictature avec de très belles descriptions de Santiago. Un très beau voyage...
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