"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rosie Pinhas-Delpuech se lance à la rencontre de sa mère qui, depuis la Turquie d'Atatürk, tient à distance les traumatismes de guerre familiaux et reste attachée à la langue allemande de sa jeunesse. C'est cette distance entre mère et fille - géographique, linguistique, intellectuelle... - que tente d'entamer cette entreprise têtue.
Dans la tête d'une petite fille-transistor hyper- sensible à la rumeur du monde, ce livre est la traversée d'une enfance captée comme une valse d'ondes et d'influences, la bande originale d'un voyage dans le temps, la tentative de renouer une conversation interrompue.
khitem C <khitem.coyard@gmail.com>
18:01 (il y a 6 minutes)
À romanvf
Bonjour,
Naviguer à l'oreille de Rosie est un récit captivant où l'histoire familiale se mêle à l'Histoire. À travers la figure de sa mère, Greta, née à Istanbul en 1919, l'auteure nous plonge dans une époque fascinante : la fin de l'Empire ottoman, la montée du nazisme, l'exil, la guerre et la Shoah. Ce livre, riche en références historiques et littéraires, explore les langues comme des témoins vivants de ces bouleversements. La mère de Rosie, fidèle à l'allemand malgré les horreurs de la guerre, et Rosie elle-même, amoureuse des mots, naviguent entre plusieurs langues : turc, français, hébreu et allemand. La radio Blaupunkt, omniprésente dans leur foyer, devient le symbole de cette époque troublée, entre musique, propagande et vérités cachées.
À travers son regard d’enfant, l’auteure interroge la langue, la mémoire et les choix de vie. Un texte dense, où la musique des mots résonne puissamment, et où la Shoah, dans son horreur et sa transmission, occupe une place centrale. Un récit bouleversant, érudit et intime qui éclaire l’histoire d'une famille et d’un monde en pleine mutation.
Une lecture poétique et intellectuellement stimulante.
Ce livre n'est pas vraiment un roman mais plutôt un récit biographique et autobiographique. L'auteure part sur les traces de sa mère qui vit dans la Turquie d'Atatürk et reste très attachée à la langue allemande malgré la guerre, malgré les traumatismes de cette période pour les réfugiés.
Son père préférera le français. Et, cette petite fille, tiraillée par les langues mais amoureuse des mots leur préfèrera l'Hébreu.
Le livre remonte dans les souvenirs, dans ses années troublées. Il fourmille de détails denses, de références historiques liées aux petits et grands acteurs de l'histoire. La musique, les mots, les langues, la Shoah forment les prismes de ce récit qui marque aussi par son érudition et sa pudeur. La pudeur de comprendre mieux sa mère et ses choix , la pudeur de tisser les mots avec elle.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !