"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Revenir au meilleur de nous-mêmes.
Ne baisse pas la tête, ne t'excuse jamais de ce que tu es.
Ne renie pas ta jeunesse, n'étouffe jamais tes émotions.
Cesse de critiquer les autres : fais mieux qu'eux.
Cesse de convoiter ce que tu n'as pas : donne-toi les moyens de le posséder.
Ne refuse pas le malheur : affronte-le et profites-en pour t'aguerrir.
Ne contourne pas la difficulté : prends plaisir à la résoudre.
N'attends rien des autres : ils finiront par te suivre.
Qu'est-ce qui, à un moment de leur vie, conduit certains à renverser la table ?
À prendre la main que personne ne leur tend ?
L'essentiel est d'être plus fort que la masse, plus grand que la meute. Pour vivre, il faut savoir courir le risque de déplaire.
Il ne tient qu'à nous d'être ivres de bonheur, de rage, ou d'excès. Ce serait là notre génie, comme le fut celui de Molière.
Francis Huster
Cet ouvrage, signé Francis Huster, me laisse perplexe. Quel sens du verbe ! Il écrit les mots comme des portes qui claquent. Les idées se suivent, se poursuivent, s’opposent et s’unissent pour nous conter la vie, la comédie de celle-ci et le drame de nos existences si nous renions l’homme complexe, complet et inachevé qui sommeille en nous… Et cependant, au terme, le contenu est décevant, peu productif ! A quoi sert ce livre ? Quel en est la visée ultime ? ‘A qui profite le crime ?’’
L’auteur puise les titres de ses chapitres dans le banal répertoire des ouvrages ‘feelgood’ (Ce mot doit faire hurler l’académicien que l'auteur se réclame d’être !) Je suis inquiet : ce « N’abandonnez jamais, ne renoncez à rien » ne serait-il qu’un de ces bouquins qui pullulent et polluent le terrain pseudo-psychologique de l’accomplissement serein de tout être humain ?
Jugeons sur pièces : ‘Oser la vérité, vivre à l’excès, aimer plus fort, chérir ses échecs, combattre les règles, en découdre avec les tyrannies, crever de rire, cultiver ses ennemis, défaire et refaire et, bien sûr, se libérer de soi !’ Tout un programme, non ? La panoplie complète des injonctions – souvent paradoxales – que tout gourou de l’âme humaine se doit de décliner de séminaires en formations, de bouquins bourre-crâne en pensées aussi grandiloquentes que superficielles, de séances de yoga du moi profond en livres égocentrés comme l’est celui qui m’inspire cette chronique.
Car, derrière ce titre qui laisse croire que Francis Huster pense avant tout au lecteur et à son développement, l’auteur, comédien que par ailleurs j’apprécie, se centre avant tout sur lui-même et sur ce Molière pour qui – c’est lui qui le dit – il a tant fait durant toute sa carrière. Sous le couvert de bons conseils à donner, il se drape de la dignité de qui a tout compris de la vie de Molière, vrai Dieu des tréteaux valant tellement plus que le petit Poquelin qu’il fût ! Et, in fine, le livre se résume à magnifier ce Molière, sa capacité à traduire la puissance de la vie et la magie du théâtre tellement mieux que ses contemporains nommés Shakespeare, Corneille, Racine ou autres plumitifs à qui les études classiques reconnaissent quelques mérites sans grande importance.
Le ton choisi par l’auteur et l’arrogance de son discours ont eu le don de m’horripiler au long des pages. Comme si l’auteur était le seul homme de théâtre à avoir tout compris du Maître au point d’instituer son serviteur en donneur de leçon pour l’éternité et laisser entendre qu’il est le seul digne de réincarner Molière sur scène. Gonflée, la plume Huster ! Gonflante aussi !
J’ai néanmoins poursuivi ma lecture avec de moins en moins d’enthousiasme, me forçant à une analyse de contenu froide mais stricte. Résultat : pas mal d’incohérences d’un chapitre à l’autre : Appel à l’amour et à la haine d’autrui ; chute répétée dans le cliché qu'il prétend surligner en écrivant 'La dénonciation parisienne du cliché est le top du snobisme intellectuel. L'arme éculée de ce noeud de vipères qui se croit suffisamment singulier pour dénoncer ce qu'il y a de commun chez l'autre' ... dont acte, M. Huster! Et, même si j’ai été subjugué par le plein du verbe et l’amplitude de la verve, je suis sidéré par l’abîme contradictoire des oppositions, non-sens et pirouettes du jeu théâtral qui est le vôtre.
Ce livre nous grandit-il ou nous engonce-t-il dans notre médiocrité ? On se sait trop ‘il nous ‘Molièrise’ ou s’il nous ‘poquelinise’… Mais, à la Huster, on saute dedans, dessus, on s'enivre de bons mots, de tournures de phrases, d'idées et de vue de l'esprit pour, au fond, passer peut-être à côté des valeurs glissées entre les lignes, valeurs à mes yeux indéfendables sauf à être fortement imbu de soi-même.
Le lecteur de cette chronique l’aura compris : selon ma lecture de la harangue de Francis Huster, cet auteur avait envie de crier à l’humanité qu’il possède toutes les qualités pour se prétendre la réincarnation de Molière en nos jours. Avec ou sans son chapeau d’Académicien a-t-il convaincu ? Pas sûr, loin s’en faut !
Un bel ouvrage de philosophie moderne tout en étant plongé dans l'univers de Molière. La voix de l'acteur résonne à chaque phrase lue. Un livre original entre le coaching, la bienveillance/la quête du bonheur et la littérature de la cour de Versailles. La fascination de l'auteur pour Molière donne des arguments solides pour le transposer dans le monde actuel. Un ouvrage très bien écrit, d'une grande élégance qui correspond à celle de l'auteur.
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