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Musique adorable : Chabrier malgré lui n'est ni une biographie au sens académique, ni un roman, et pourtant c'est un texte qui participe de ces deux genres. Il emprunte sa rigueur au premier - tout ce qu'il relate de la vie du compositeur Emmanuel Chabrier (1841-1894) est avéré et toutes ses citations scrupuleusement exactes - et sa liberté au second, dans sa manière d'agencer les faits, de les éclairer, de les couler dans le rythme d'une prose dont le souci majeur est d'être plastique et musicale. De ces deux genres, par ailleurs, il néglige certains aspects : l'exhaustivité de la biographie, l'imagination du roman. En effet Musique adorable n'invente presque rien, sinon sa façon, elliptique, légère, amoureuse, de raconter une histoire vraie, l'histoire gaie et poignante d'un musicien original, aussi doué pour la vie que peu gâté par elle (or ce sont les malheurs qui l'accablent, indifférence, faillite, incendie, maladie, outre sa position marginale dans la vie artistique très bourgeoise du XIXe siècle, qui en font tout le romanesque). Il s'agit là d'une « interprétation », dans toute l'ambiguïté lyrique et subjective du terme. Ainsi pourrait-on dire que le texte se divise en 38 « chants », 38 brefs chapitres qui retracent chronologiquement les grandes étapes de la vie et de l'oeuvre hautes en couleur de Chabrier. De nombreux extraits de la correspondance de Chabrier, prolixe et réjouissant épistolier, émaillent le texte, lequel espère se montrer à la hauteur de sa verve. Car ses lettres comme sa musique, si elles ont leurs mélancolies, respirent la joie ; et Musique adorable se veut joyeux et enlevé, quand bien même il chemine vers une fin navrante, quand bien même vise-t-il par-dessus tout la compassion et l'émotion du lecteur. C'est un rire étranglé par un sanglot ; c'est aussi et d'abord, sans doute, un exercice d'admiration pour un « outsider » magnifique.
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