"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est une enfant, et ses parents n'ont pas de temps à lui consacrer.
Charlie, quinze ans est engagé. Il sera le précepteur.
Charlie vient d'arriver dans la vie de l'enfant de six ans. Il va la séduire.
Il va la détruire.
Moutchi, c'est l'histoire d'un prédateur et de son pouvoir.
Depuis l'âge de six ans et jusqu'à l'âge adulte, Corinne va subir ce pouvoir, seule, plongée dans un entourage familial jet-set et délétère, abandonnée par ces adultes, qui par confort, par lâcheté, ferment les yeux sur ce qui est criant. Charlie est gentil, plus gentil que papa et maman, et d'ailleurs, papa et maman aimeraient tant avoir eux aussi les faveurs de Charlie, Charlie est amoureux de Moutchi (C'est le surnom dont il l'a affublée) et les autre sont jaloux, Charlie est présent quand les autres sont absents, Charlie est normal quand tout le monde est fou.
Corinne Goodman raconte avec sobriété et intensité, l'histoire d'une aliénation. Elle analyse les mécanismes de destruction mis en place par la folie de Charlie.
Violée, isolée, personne n'est venu au secours de la petite fille, personne n'a voulu reconnaître la terrible vérité, celle qu'elle a tenté de dire une fois adulte.
Double peine.
Ce roman autobiographique pose à nouveau des questions sur la protection de l'enfance, sur le rôle des adultes face aux violences, sur l'aliénation psychologique.
Décapant, dérangeant mais indispensable. Et servi par une écriture de haute tenue.
Moutchi est un premier roman glaçant, qui raconte l'emprise d'un jeune homme sur une petite fille délaissée par ses parents, emprise qui demeurera vivace des décennies plus tard, en dépit des souffrances que la relation malsaine entre ces deux personnages a engendré pour la fillette toute sa vie durant.
L'auteur se centre sur l'analyse de cette emprise, ses ressorts, et le personnage trouble de Charlie, sur sa duplicité.
Moutchi est un roman instructif et intéressant, qui aborde un sujet complexe et important.
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2016/02/moutchi-corinne-goodman.html
Lecture éprouvante, c’est difficile d’encaisser un récit pareil, comment se faire une opinion sur de tels faits tirés d’une histoire vraie. Une enfant victime de l’emprise et la malchance d’avoir eu des parents complètement irresponsables.
Nous sommes dans les années 60, en France, Corinne dès sa plus tendre enfance est happée dans la spirale infernale de la débauche, de la violence, de l’indifférence, certaines scènes sont vraiment dérangeantes, des détails insupportables quelquefois répétitifs mais pour l’enfant, les jours se suivent et se ressemblent.
« Moutchi » est un récit mais surtout une auto-biographie. L’auteure relate son enfance, née dans une famille Franco-Américaine très aisée et du milieu de la jet-set…
Charlie, un jeune homme de seize ans, l’affuble d’un nom « MOUTCHI » et devient son baby-sitter mais aussi son abuseur physique et moral.
Comme la fillette (6 ans) n’a que lui au monde (et une sœur plus petite), elle s’accroche à lui comme le lierre sur l’arbre ; puis de l’autre côté, il y a les parents, égocentriques, qui ne pensent qu’à la belle vie et Corinne est là, elle subit, elle observe et elle souffre.
Ce récit est un traité enfantin de survie en milieu tumultueux dans une famille où les esprits affolés et désaxés prennent toute la place.
Une autobiographie touchante et révoltante, comment peut-on être à ce point aveugle à la détresse de son propre enfant ? C’est aussi le premier roman de l’auteur qui est thérapeute et cela se ressent dans la manière dont elle se raconte. J’ai lu bon nombre de livre sur le sujet de la pédophilie et des pervers narcissiques mais jamais raconté comme cela. Pas d’apitoiements, de larmoiements ni de misérabilisme, juste une histoire comme tant d’autres racontées à la manière d’un polars ou d’un bon policier. J’ai été embarquée dès les premières pages et j’avais envie de savoir si on allait écouter Moutchi, lui donner enfin l’importance qu’elle mérite.
Ce livre sur la maltraitance et sur les dégâts que peut faire la rencontre d’une personne mal attentionnée, le style est direct et enlevé et l’écriture légère et la combinaison des deux confère à ce témoignage un quelque chose en plus comparé aux livres déjà lus sur le même sujet. On suit Moutchi de ses six ans à l’age adulte avec les diverses phases qui accompagne chaque age. Corinne alias Moutchi, surnom que lui a donné son bourreau, nous montre que le malheur peut frapper à toutes les portes et que l’argent et le milieu social ne sont pas une protection. Elle qui vient d’une famille aisée est complètement oubliée et laissée pour compte par ses parents ce qui laisse le champ libre à son babysitter qui va être son malheur. On sent que l’auteur a eu besoin de se livre pour enfin se libérer de cette emprise et que soit reconnu sa souffrance et l’anormalité de la situation qu’elle a vécu.
On ne dira jamais assez combien il est important de dialoguer avec ses enfants, de les aimer, les mettre en valeur et les entourer afin que le pire ne puisse jamais arriver. J’ai été bouleversée et la lecture ne fut pas aisée. Je n’ai pas pu le lire d’une traite, non pas par manque d’intérêt ou parce qu’il est mal écrit ce n’est absolument pas le cas, mais parce qu’il a remué des choses en moi que j’avais enfoui, parce que je ne supporte pas que l’on vole l’innocence d’un enfant.
Un livre qui ne laisse pas indifférent et qui résonne encore des semaines après l’avoir fini.
VERDICT
Une autobiographie qui sort de l’ordinaire et qui saura vous touchez en plein coeur. Un livre dur mais nécessaire, une libération.
https://revezlivres.wordpress.com/2015/11/08/moutchi-goodman-corinne/
Une histoire vraie mise en roman à la première personne, "dans l'ordre des faits".
Une enfant de six ans qui raconte son babysitter attentionné, affectueux, péremptoire, omnipotent, autojustifié, abusif, mais comment reconnaître l'abus quand on est enfant et plus ou moins négligé par ses parents ? Une adolescente qui dit ,de même, l'isolement, l'enfermement mental du secret, le décalage des situations, et la prise de conscience progressive de l'"anormalité", mais aussi l'impossibilité de la révolte, et le déni, l'absence de ceux qui devraient écouter, aider (parents, adultes).
L'adulte, enfin, à qui l'on demande "en interne" encore de tout trouver normal... la justice et le désolant nombre des victimes finissant par "rééquilibrer" la donne...
Lourde lecture-témoignage, qui met en lumière les mécanismes d'enfermement mental, d'aliénation, rappelle la totale vulnérabilité des enfants, et nous enjoint à la vigilance et à l'écoute...
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