"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Regarde-toi, tu n'es rien d'autre qu'une pierre décharnée, perdue dans le troupeau des hommes bons. » Western argentin, road story initiatique, Monstres à l'état pur ne fait pas de cadeaux aux laissés-pour-compte.
Estero del Muerto, province du Chaco, un village délaissé des dieux, ignoré des hommes. Jusqu'au jour où trois coups de feu claquent à la ferme de la famille Hordt. Miro, adolescent fragile, vient d'assister à l'assassinat de ses parents. Paniqué, il s'enfuit puis est pris en stop par Hansen, un trafiquant d'armes, qui va l'utiliser pour sa prochaine livraison et entreprendre son éducation criminelle, tandis que Lucrecia l'initiera au sexe. Le jeune homme, en proie à des crises de dédoublement, s'accuse du meurtre de ses parents et devra faire un choix : rester un fermier pauvre toute sa vie ou devenir un hors-la-loi. Pendant ce temps l'ignoble inspecteur Évaristo Velarde enquête et se rapproche...
Porté de bout en bout par une prose limpide et de toute beauté qui parvient à allier précision cinématographique et fulgurances poétiques, Monstres à l'état pur est un roman noir initiatique aussi fascinant qu'envoûtant. Ici, pas d'énigme à résoudre ou d'intrigue au cordeau - celle-ci servant davantage de fil rouge au récit - mais un texte magnétique qui nous fait voyager dans une Argentine méconnue et rurale : « Les épisodes relatés dans ce livre se sont déroulés en 1968 dans la province du Chaco, en Argentine. »
Malgré la beauté des paysages, c'est un soleil de plomb qui sculpte ici, avec le dur labeur des terres, des hommes durs, travailleurs, secs comme des lianes. Certains paysans ont pu hériter de ces lopins de terre qui se transmettent de père en fils, uniques moyens de subsistance : c'est le cas du père de Miro. Pour les autres, ceux qui ne sont ni gros propriétaires terriens ni même paysans, seuls les combines et les petits trafics leur permettent de survivre. Confrontés à une police gangrénée par la corruption et capables des pires crimes, mieux vaut avoir la carapace dure.
Pour Miro, adolescent solitaire, rêveur et fragile, ce n'est pas un endroit pour vivre. Maltraité par un père aigri par la vie, frustré de ne pas avoir eu un fils digne de lui et capable de reprendre à sa mort la petite exploitation familiale, il ne trouve guère de réconfort auprès d'une mère qui l'aime mais qui a malheureusement fui dans l'alcool. Après le meurtre de ses parents, conscient qu'il va être recherché par la police, il se décide une nuit à faire du stop et se retrouve dans la voiture d'un étrange personnage, Hansen. Celui-ci, trafiquant d'armes, le voit avant tout comme une aide provisoire, un bouclier humain pour la livraison à hauts risques qu'il s'apprête à faire, et dont il se débarrassera ensuite. Mais au fil de la route et des préparatifs à effectuer, il va découvrir peu à peu la personnalité complexe et les multiples facettes de Miro, lequel, de son côté, apprend à goûter à cette nouvelle liberté et à cette nouvelle vie d'aventurier qui s'offre à lui.
Noir mais lumineux, un roman qui transporte littéralement le lecteur dans une Argentine aussi belle que sauvage, à travers un récit sinueux mais bien agencé qui permet d'en découvrir les plus sombres facettes. À travers une galerie de personnages hauts en couleurs, une atmosphère pleine de contrastes merveilleusement bien restituée et de somptueux paysages, Molfino signe un très beau texte, riche en images fortes et envoûtantes que le lecteur n'est pas prêt d'oublier...
L'auteur nous présente son premier roman, un récit burlesque, poétique, un western argentin contemporain. Edité par Ombres Noires, un jeune éditeur de roman noir qui publie des romans étrangers spécialisé dans le polar.
Monstres à l'état pur se déroule dans un petit village d'Argentine, Estera del Muerto, pauvre où vit Miro et sa famille dans une ferme. Il assiste au meurtre de ses parents et pris de panique, il fuit. Il est recueilli par Hansen, un traficant proche de la retraite qui le prend sous son aile.
L'histoire possède une trame assez simple mais pleine de rebondissements permettant au lecteur de ne pas s'ennuyer du début jusqu'à la dernière ligne. On y découvre un milieu pauvre confronté à la pègre, dirigé par de vrais traficants, mais aussi par les représentants de la loi qui n'hésitent pas à osciller vers la délinquance la plus violente et la plus basse. Certains passages sont très cinématiques, on imagine aisément l'inspiration que l'auteur aura eu pendant l'écriture de son roman, visionnant quelques films de mafia.
Les personnages sont aux premiers abords dans leur élément, idéalisé, donnant une impression de souveraineté dans leur domaine, mais cette image se ternie au fur et à mesure, pour ne laisser la place qu'à une ribambelle de personnages à la vie pathétique, au vernis craquelant.
Finalement, il y présente comment la vie, si désespérée qu'elle puisse être peut tourner, et devenir en un instant encore plus misérable ou éblouissante. Le personnage de Miro en est le parfait exemple.
Un roman inspiré, un road movie envoûtant, Monstres à l'état pur est un polar réussi.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !