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Se présentant comme un « texte terroir tout terrain », le recueil d'Aurélie Olivier développe une poésie de l'agroalimentaire, en forme de retour sur son enfance dans une ferme d'élevage. À l'histoire de l'industrialisation de la campagne se mêle celle, plus intime, de sa famille. À l'aune de son histoire particulière, Aurélie Olivier examine ce que l'industrie agro-alimentaire et les fermes qui en sont à la base disent du monde. Catholicisme, genre et sexualisation des corps, consommation, Aurélie Olivier dissèque l'enfance rurale qui a été la sienne dans une langue propre à son milieu d'origine : pudique, parcimonieuse, tout en étant chargée de références et de double-sens.
Aurélie Olivier, qui a vécu dans une ferme bretonne, nous livre dans ce premier recueil son vécu paysan et cela donne un texte incisif, mordant et sans détour.
La première page s’ouvre sur une mort programmée, celle du cochon « dans le hangar devenu boucherie ».
La vie paysanne suit les saisons, les rites. La femme, elle, a son rôle bien assigné, coincé entre patriarcat et religion.
« Les femmes servent à manger
Les hommes servent à boire »
Et qu’elle n’espère pas avoir les mêmes droits que celles de la ville, comme par exemple la durée du congé maternité.
« En 1986, le congé est allongé
16 semaines pour les salariées
Contre 8 semaines pour les paysannes.
A minima, l’élevage s’annonce intensif. »
Loi d’une campagne idéalisée, Aurélie Olivier dénonce l’élevage intensif : « Après six vêlages la vache disparait / l’abattoir assure sa traçabilité. » Elle évoque le remembrement et le recours aux pesticides : « Harnaché pulvérisateur dorsal/ le rond up élimine les tentations. »
Implacable, elle livre, chiffres à l’appui, la triste réalité d’une agriculture intensive et capitaliste avec une motorisation toujours en augmentation.
Cette Bretagne idéalisée pour attirer le touriste a vécu. Le présent, c’est cette toxicité des engrais, des épandages qui déclenchent de maladies. Et que dire des suicides.
« Pour réparer le mensonge par omission
Rendre visible les morts dans l’année
Un agriculteur a ajouté 600 croix blanches
Devant un monument aux morts 14-18. »
La maladie, Aurélie Olivier n’en sera pas épargnée. Elle va se battre, contre la maladie et pour que son « corps de ferme s’effondre ».
L’écriture d’Aurélie Olivier est brute, sans affèteries pour dénoncer les graves problèmes auxquels se frotte l’agriculture bretonne. Sa poésie brandie comme un combat qui taille dans le vivant, dissèque l’enfance, les traditions et le rôle des hommes et des femmes.
C’est mordant, ça gratte et ça pique comme une botte d’orties, mais ça questionne et ça secoue les consciences.
Une autrice à lire et à suivre, sans modération !
Une blogueuse m'avait recommandé ce livre, très court (55 pages), mais elle l'avait qualifié de percutant, ce qui a attisé ma curiosité.
Bien que je ne sois pas familière avec la lecture de poésie, l'aspect féministe m'a intriguée, donc j'ai décidé de le découvrir.
Certains poèmes m'ont vraiment plu, tandis que d'autres m'ont moins touchée.
Ce livre, mêlant essai et poésie, m'a plongée dans un monde rural difficile, surtout pour les femmes et les enfants, mais j'ai trouvé cette expérience enrichissante.
Il aborde aussi la vie des animaux dans les fermes, révélant les réalités du monde agricole moderne : le traitement des animaux, l'agriculture intensive, la place des femmes, le sexisme persistant, les dettes et la surconsommation.
La lecture de ces poèmes est à la fois étonnante et pertinente, proposant les mots de l'auteure qui s'est inspirée de son vécu et de son expérience dans ce milieu agricole.
"En 1976, 67 ans après les salariées,
les paysannes ont un congé maternité
14 semaines pour les salariées
contre 14 jours pour les paysannes"
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/
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