"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Sur le quai de la gare Saint-Lazare, entre trois grosses valises et une poignée de pigeons, je reste étourdie.
Après des dissertations de sept heures, une maîtrise imparable de l'exophore mémorielle, une science sans faille de l'évolution des sons [aü] et [eü] au XVIIIe siècle, une acquisition sûre de la notion de valence et d'analyse actancielle, une compréhension intime des hypotyposes, une fréquentation assidue du Canzionere de Pétrarque, l'Éducation nationale m'expédie dans les tréfonds de l'Ouest, au coeur de la Haute-Normandie, entre les départementales D32 et D547, à Saint-Bernard de l'E., au collège des 7 Grains d'Or, au beau milieu des champs de maïs.»
La question de l'enseignement dans les « zones urbaines sensibles » a été maintes fois traitée. Mais qu'en est-il dans ces déserts modernes que sont les zones rurales ? Molière à la campagne raconte le parcours héroï-comique d'une jeune enseignante, débordée par les réactions cocasses et bruyantes de ses élèves, mais aussi par les impératifs ineptes de l'Éducation nationale... Portrait d'un monde finissant qui se cherche un nouveau modèle.
Grandeur et misère d'une jeune prof démunie.
Un récit de vie ou plutôt de survie en milieu inhospitalier .
Celui d'une jeune prof de Lettres, Emmanuelle Delacomptée, fraîchement émoulue de l'université, envoyée pour son premier poste dans un collège rural d'une modeste bourgade dans « les tréfonds de l'Ouest » : le collège des 7 grains d'Or, « au beau milieu des champs de maïs »
Un endroit étranger à cette parisienne issue d'un milieu intello et favorisé, censée enseigner les Lettres à des élèves de 14 ans dont le langage, les goûts et les préoccupations sont très éloignées des oeuvres aux programme.
Quant au jargon abscons des instructions officielles et les vagues conseils de ceux qui sont censées l'aider, ils ne sont d'aucun secours à cette jeune prof démunie plongée dans la fosse aux lions .
Son épopée quotidienne, à la fois burlesque et pathétique est construite sur une succession de petits chapitres et forme une comédie bouffonne, souvent digne d'un album de BD .
Si les séquences portant sur l'administration et les consignes pédagogiques m'ont semblé vraisemblables, celles qui relatent l'enfer du quotidien de la classe face à des élèves qui n'en ont rien à cirer de l'école m'ont paru caricaturales.
Signalons qu'après avoir enseigné 1 ans dans ce collège, puis en Seine-Saint-Denis, Emmanuelle Delacomptée s'est tournée vers le monde de l'édition et est devenue éditrice chez Robert Laffont .
Molière à la campagne est le récit d’une jeune enseignante qui nous raconte sa première année de stage dans une classe de 4ème, au cœur de la Haute-Normandie, dont elle a la charge en français. Elle partage son temps entre cette classe et ses élèves aux prénoms de « série télévisée » et la formation à l’IUFM. Le constat est difficile pour cette jeune femme qui pensait pouvoir enseigner la littérature et le français correct et qui se retrouve face à des élèves qui parlent plus le langage « SMS » que la langue de Molière... Le deuxième constant difficile pour elle est cette formation qui n’est vraiment pas adaptée à la réalité du terrain et à ce qu’elle vit tous les jours face à ces jeunes.
L’idée était bonne, la difficulté du métier d’enseignant et le thème aurait pu être intéressant si Emmanuelle Delacomptée n’avait pas systématiquement caricaturé les élèves d’aujourd’hui, beaucoup trop également d’éléments négatifs même si le milieu scolaire n’est pas le monde des « Bisounours », il n’y a sûrement pas que du « mauvais ». Toutefois ce récit a le mérite de mettre en lumière les difficultés du système éducatif entre la formation réduite, des jeunes fonctionnaires lâchés avec peu de formation et le manque d'implication des parents, rien d’encourageant pour les futures générations d’enseignants. En ce qui concerne les passages par rapport à sa formation, sûrement réalistes mais qui m’a laissé perplexe par rapport à son absurdité car en décalage complet par rapport à la réalité du terrain. Certaines parties étaient même « marrantes » et « cocasses » mais ne m’a pas permis de trouver ce récit intéressant.
Comment ? ENCORE un livre de jeune prof débutante confrontée aux difficultés du métier d'enseignant ?! me direz-vous. Et vous aurez raison.
Rien d'étonnant, rien de surprenant, rien qui n'ait déjà été vécu, raconté, écrit, publié sur le sujet dans ce récit qui vient seulement s'ajouter à l'énorme pile des articles, tribus et bouquins qui l'ont précédé.
Et l'on retrouve donc notre jeune prof intello, inexpérimentée, tout juste sortie de sa fac et de son concours, parachutée non pas cette fois-ci dans un établissement de banlieue (ce sera pour l'année suivante) mais dans un collège normand perdu au milieu de nulle part. Qu'importe, les désillusions et les galères seront les mêmes, les élèves de la "campagne provinciale" n'étant guère différents de ceux du 9-3. Même niveau catastrophique, mêmes problèmes de vocabulaire, de culture et de discipline, mêmes parents démunis et démissionnaires.
Sans oublier bien évidemment l'inévitable chronique des cours à l'IUFM, institution surréaliste s'il en est, tellement plus proche d'une pièce de Ionesco que de la réalité d'une salle de classe, avec son lexique délirant et abscons, ses "conseils" totalement décalés et impraticables, ses ateliers inutiles et verbeux. Là non plus rien de détonnant, d'original ou de révolutionnaire, juste une série de constats largement partagés et vainement répétés. Contrairement à la quatrième de couverture, je n'ai perçu dans ce livre ni héroïsme ni comique ni espoir. J'y ai lu de la résignation, les efforts désespérés pour se raccrocher à une amitié ou un élève touchant "malgré tout", l'attente que l'année passe et se termine enfin, l'aspiration à changer d'établissement l'année suivante.
On comprend qu'Emmanuelle Delacomptée ait eu besoin d'écrire ce qu'elle a vécu, comme thérapie, pour ne pas devenir aussi déjantée que l'institution dans laquelle elle exerce, pour elle-même. Mais les vies de jeunes profs se suivent et se ressemblent, et celle-ci ne fait pas exception. Mêmes causes, mêmes constats, même inanité.
Affectée en Haute-Normandie dans un collège difficile, Emmanuelle Delacomptée raconte dans « Molière à la campagne » ses premiers pas hésitants de professeur-stagiaire de français en zone rurale. Difficile de s’imposer devant des élèves dissipés, qui ne croient pas en leur avenir et se moquent bien de Molière. Un récit qui insiste sur l’accès inégal à la culture mais également sur une formation des maîtres totalement inadaptée. Autorité ou complicité, quel jeu faut-il jouer quand on veut rester digne face à une classe prête à tout pour vous faire défaillir ?
Un livre intéressant qui pose les bonnes questions mais n’apporte rien de nouveau dans le paysage dévasté de l’Education Nationale, peu en phase avec les évolutions de la société.
Les tribulations d'une prof de français fraîchement nommée entre centre de formation des profs très théorique, avec des formateurs planqués ignorant les réalités du métier, et premier poste dans un collège de campagne où les élèves n'ont pas vraiment envie de s'imprégner des beautés de la langue. Ce bouquin se lit vite et bien, et est un petit recueil d'anecdotes. Ceux qui connaissent le milieu y retrouveront des choses qu'ils connaissent déjà, les autres découvriront. On reste un peu sur sa faim cependant.
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