"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Découvrez la mythologie racontée par les monstres eux-mêmes !
Et si ce n'étaient pas eux les méchants ?
Je suis Astérios, Prince de Crète. Je vis dans un grand palais et mon lit est en or. Mais tout le monde me fuit ! Je viens de découvrir ma véritable apparence : celle d'un enfant à tête de taureau ! On m'appelle désormais le Minotaure.
Comment cela a-t-il pu arriver ?
Voici mon histoire...
Une façon originale de revisiter la mythologie et ses créatures monstrueuses. Cette nouvelles collection de Scrinéo prend le partie pris de faire parler les monstres, de nous montrer un autre visage d'eux. Il y a une approche très psychologique et contemporaine de ces créatures. Moi le minotaure nous touche. Ce jeune garçon blessé par sa différence et sa monstruosité est mis de côté par sa famille, il n'a pas d'amis, il n'est pas regardable, fréquentable. C'est sa propre famille qui le fait devenir un monstre. Dans son labyrinthe, il n'aspire pourtant qu'à la liberté, simple : courir dans la campagne, regarder les étoiles. Une vie de jeune garçon, pas de monstre. On est ému par le destin de ce garçon, cette légende peut tellement s'apparenter à celui d'un jeune mal dans sa peau car différent des autres qui le transforment en monstre, qui le harcèle.
La partie documentaire est très intéressante ainsi que les jeux. Cela en fait un livre complet à mettre dans tous les CDI et bibliothèque pour l'étude mythologique.
Retrouvez d'autres chroniques sur mon blog : https://lesfantasydamanda.wordress.com
--- La mythologie vue par les monstres, une nouvelle collection signée Scrineo ---
Plus jeune, j’aimais beaucoup lire des histoires inspirées de la mythologie. D’ailleurs, je me souviens avoir dévoré la saga Everworld de K. A. Applegat à plusieurs reprises. Mais en vérité, rien n’a vraiment changé depuis…
Et oui, quand j’ai pris connaissance des futures parutions de Scrineo, j’ai aussitôt été intriguée par leur nouvelle collection. Le concept est simple : redécouvrir ces récits que l’on connaît tous, mais racontés par les monstres eux-mêmes. En bref, une façon originale d’aborder la mythologie !
Je remercie donc la maison d’édition pour l’envoi de ce roman et de son tome compagnon, Moi, Ligia, Sirène.
--- Un si bel écrin ! ---
Outre sa magnifique couverture, le livre réserve quelques surprises qui plairont certainement aux enfants. Au début, se trouve une présentation illustrée des personnages, ce qui permet d’appréhender leur filiation et leurs particularités. Mais le plus intéressant se situe probablement à la fin, puisque l’auteure prend le temps de relater les origines du mythe, images à l’appui. Bien sûr, elle ne rentre pas dans des explications complexes, mais répond à quelques questions fondamentales et revient sur les flous dont elle s’est servie pour construire son scénario.
Enfin, un cahier de jeux attend le lecteur en toute dernière partie. Il pourra ainsi vérifier ses connaissances nouvellement acquises de façon ludique. L’ensemble est donc aussi instructif que divertissant !
Mais parlons un peu de l’histoire…
--- De prince à Minotaure ---
Les enfants (à partir de 10 ans) étant le public ciblé, l’auteure privilégie un format relativement court. Chaque volume comprend donc une petite histoire d’environ 75 pages. Dès lors, comme vous pouvez l’imaginer, l’intrigue se met rapidement en place, et c’est mieux comme ça. Seul bémol : la manière dont Astérios découvre son vrai visage m’a paru un chouia précipitée. Pour le reste, l’équilibre entre descriptions, action et révélations est parfait !
En outre, Sylvie Baussier n’atténue en rien les souffrances de son héros, ni même les atrocités que celui-ci sera contraint de commettre. On parle tout de même du mythe du Minotaure ! Bien évidemment, elle ne s’attarde pas sur les détails sanglants, mais j’ai apprécié qu’elle n’essaie pas de préserver le lecteur.
Le plus important cependant, c’est bien la leçon que l’on peut tirer d’une telle histoire…
--- Différent ne veut pas dire mauvais ---
Comme l’indique l’auteure dans la préface, l’idée est de rappeler que nous habitons tous une part d’ombre en nous. Que les monstres, à proprement parler, n’existent pas. Chacun est en effet capable du pire et du meilleur.
Dans Moi, le Minotaure, Sylvie Baussier met en avant l’innocence d’Astérios, ce prince rejeté de tous à cause de son apparence effrayante. Or, s’il revêt le visage d’un monstre, il n’en est pas un à l’intérieur, du moins pas pendant les premières années de sa vie. Mais n’est-ce pas les hommes, et leur bêtise, qui l’ont poussé à devenir ce qu’il n’est pas, au fond de lui ? La réponse se trouve dans le livre !
Bref, il s’agit là d’un très beau message adressé à la jeunesse !
--- À la croisée de plusieurs mythes ---
Impossible d’aborder le mythe du Minotaure sans parler d’Ariane, sa sœur, de Dédale, le créateur du labyrinthe, ou encore d’Icare, le fils de ce dernier. Je dois avouer que j’ai adoré retrouver ces personnages ou, tout du moins, de connaître leur rôle dans le destin tragique du prince Astérios.
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