"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Née en 1926, Patricia Cowan finit ses jours dans une maison de retraite.
Très âgée, très confuse, elle se souvient de ses deux vies. Dans l'une de ces existences, elle a épousé Mark, avec qui elle avait partagé une liaison épistolaire et platonique, un homme qui n'a pas tardé à montrer son véritable visage. Dans son autre vie, elle a enchaîné les succès professionnels, a rencontré Béatrice et a vécu heureuse avec cette dernière pendant plusieurs décennies. Dans chacune de ces vies, elle a eu des enfants. Elle les aime tous... Mais lesquels sont ses vrais enfants : ceux de l'âge nucléaire ou ceux de l'âge du progrès ? Car Patricia ne se souvient pas seulement de ses vies distinctes, elle se souvient de deux mondes où l'Histoire a bifurqué en même temps que son histoire personnelle.
Gros coup de coeur pour cette lecture.
Patricia est une femme très âgée qui perd la tête donc vit dans une maison de retraite. Elle est persuadée qu’elle vit en alternance dans deux maisons de retraite tout comme elle garde le souvenir d’avoir vécu deux vies différentes. Sa jeunesse, la réussite de ces études à Havard et la rencontre avec Mark sont communes aux deux vies mais la suite diffère. A la fin de ces études, à la veille de prendre un poste de professeur, elle rencontre Mark et ils décident de se marier quand il aura fini ces études. Quelques années plus tard, il accélère sa demande en mariage.
Dans sa première vie, Patricia accepte d’arrêter d’enseigner et va se marier avec cet homme qui semblait merveilleux mais ne l’est probablement pas. On se doute bien que si on veut une histoire intéressante, ce mariage ne sera pas un conte de fées.
Dans sa seconde vie, à la dernière minute, Patricia refuse le mariage. Elle continue à mener sa vie et sa carrière et ne va pas rencontrer un homme mais une femme. Dans ces deux vies, elle sera maman. Toute le concept du roman va être de voir l’évolution de ces deux vies parallèles qui mèneront à la maison de retraite.
On est au coeur des quotidiens de Patricia. On suit sa vie avec ses enfants, son mari ou sa compagne, tout ce qui se passent bien ou mal dans ses vies. On découvre les deux façons dont elle évolue dans ce monde post-seconde guerre mondiale qui est source de grands changements. On traverse à travers ces yeux le vécu de grandes avancées, de la place du droit des femmes dans le quotidien en passant par les luttes lgbt… On a les différentes luttes et évolutions de la société, qu’elle va vivre dans ses deux vies mais de manières différentes en fonction du choix qu’elle a fait d’épouser Mark ou non.
C’est magnifique, c’est hyper bien écrit, c’est intelligent, c’est à la fois dur et plein de douceur. C’est une histoire dans laquelle on se sent bien, un beau cocon où on oublie vite qu’on a commencé la lecture avec une personnes âgée donc que la fin risque d’être triste. On se plonge dans ces deux vies, on prend partie pour une des deux vies mais on s’aperçoit vite que même si les deux ne sont pas parfaites, Patricia tient aux deux malgré tout.
C’est d’une finesse impressionnante, on a tout dans ce roman. Il est très difficile à lâcher.
C’est rafraichissant d’avoir un roman SF sur de la vie quotidienne d’une personne qui pourrait être n’importe qui, avec les joies et les peines du quotidien surtout quand c’est très bien fait et ici le résultat est magnifique.
Coup de coeur pour cette magnifique double histoire de femme(s), de familles, d'enfants, d'amour.
Mais surtout de choix. Car nous suivons en parallèle, le destin d'une héroïne sur deux chemins différents de l'existence, selon un choix qu'elle a fait à un moment clé de sa vie.
Les chemins avancent dans le temps en se séparant franchement, puis on découvre des similitudes dans les engagements, les goûts, le rapport aux autres et aux arts.
D'un côté du miroir la vie est douce mais le monde est en quasi guerre nucléaire ; de l'autre côté la vie est particulièrement rude, mais dans un monde plus paisible. La double uchronie est bien menée, fluide et crédible.
Sur le principe narratif, on retrouve la Part de l'autre de Eric Emmanuel Schmitt et un côté Forrest Gump tant dans le rythme de traversée des années que l'équilibre entre l'individuel et l'actualité collective.
C'est très beau. J'ai vraiment été enchantée par ce roman.
Certains pourraient le taxer de manichéisme à outrance, mais finalement non.
J'avais lu Morwenna de Jo Walton il y a plusieurs mois et j'avais été nettement moins enthousiaste.
Alors faut-il le lire ? Oui. Grand oui. Parce que comme l'héroïne, je ne sais toujours pas de quel côté du miroir choisir où est la vraie réalité...
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