Quelles sont les premières révélations littéraires de l'année ?
Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d'une portée de fouines. Son père a été tué par l'homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au coeur de l'hiver. Très vite, Archy comprend qu'il doit lui aussi chasser s'il veut garder sa place dans la famille. Mais à peine s'est-il essayé à piller un nid qu'il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour : devenu inutile à sa mère, il est vendu à un vieux renard cruel, Solomon le prêteur sur gages, qui en fait son esclave puis son apprenti avant de lui révéler son secret : il connaît l'existence de l'écriture, de Dieu et de la mort... Solomon lègue à Archy ce testament qui l'accompagnera toute sa vie dans son exploration de la forêt. Mais est-ce un trésor ou un fardeau que ce secret de l'homme ? À mi-chemin entre fable et roman d'initiation, Mes désirs futiles mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs.
Quelles sont les premières révélations littéraires de l'année ?
Telle une fouine, de suite embarquée dans ce conte, j'ai filé dans mon trou pour dévorer les pages. Comme si, a contrario du livre, nous avions tout à apprendre des animaux ou l'inverse. La vie a t-elle réellement un sens quand on connait déjà la fin inéluctable? Mon ado de fils me posait récemment la question. Est ce bénéfique de mesurer cela ou couler des jours heureux, binaires, sans se questionner au fond de sa tanière. La vie d'une fouine n'est pas si douce et s'apparente à quelques faits de nos sociétés. Un livre pour tous, un livre que j'ai déjà transmis, comme le renard à la fouine. Pour tous.
De la naissance au crépuscule de l'existence, voici la longue et tumultueuse vie d'Archie, la fouine boiteuse, racontée de sa propre main.
A l’instant où sa mère le vend contre une poule et demi à Solomon, un vieux renard prêteur sur gage, le destin d’Archie semble scellé. Mais il va découvrir l’écriture, Dieu et prendre conscience de sa propre finitude. Des doutes et des questions surgissent en lui, la raison commence à dominer son instinct animal même s’il reste tapi, prêt à émerger dans des situations difficiles.
J’ai abordé ce texte comme une fable, attendant avec impatience la morale. Mais il n’y a pas de morale. « Mes désirs futiles » est à mon sens un conte philosophique. L'auteur utilise l’anthropomorphisme pour aborder les grandes questions que tôt ou tard nous nous posons tous : le sens de la vie, le mystère de la mort, Dieu, la dureté de l'existence qui exige tant et rend si peu.
C’est aussi un moyen pour lui de réfléchir à ce qui sépare l'être humain de l’animal : la connaissance, la capacité de réflexion, la curiosité d'apprendre, la volonté de laisser une empreinte avec la force de l'écrit.
Si les questionnements sont profonds et complexes, l’écriture, elle, reste dans la fluidité et la simplicité. On prend donc un vrai plaisir à suivre Archie mais le récit n’en est pas moins cruel.
NB : ce livre a connu un grand succès en Italie et Bernardo Zannoni, qui n’a pas 30 ans, a décroché le Prix Campiello pour ce premier roman.
Un coup de cœur pour ce roman extraordinaire qui met en scène la vie d'une jeune fouine prénommée Archy. J'ai adoré l'atmosphère de ce conte s'adressant à des adultes. Les souvenirs des contes que l'on me racontait étant enfant me sont revenus avec eux les jeux comme les « Sylvanians » ou encore « Les copains de la forêt ». Mais plus sérieusement ce qui m'a soufflée c'est la profondeur des réflexions philosophiques et même mystiques qui sont développées. Tout début dans la tanière d'une famille de fouine, un jour le père ne revient pas et la mère se trouve seule pour élever sa portée. On ne peut pas dire qu'elle soit très maternelle cette maman fouine et Archy et ses frères et sœurs vont vivres bien des épreuves. Lorsque Archy devenu boiteux sera échangé et que Solomon le renard deviendra son maître, un tournant décisif s'effectue pour le meilleur et pour le pire. Les personnages de ce livre sont des animaux et la parole leur est donnée. L'enjeu de ce récit tourne autour des mots, de la transmission, du livre en tant qu'objet magique et convoité. Un fabuleux récit initiatique se dévoile au fil des pages. Solomon apparaît comme le maître, celui qui pourvoit à tous les besoins physiques et plus important encore il apportera à Archy une éducation, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture au travers du seul livre en sa possession. Un livre des hommes où l'on parle de Dieu, de la vie et de la mort. Cette prise de conscience donnera à la vie et au temps qui passe une autre valeur. Est-ce une bonne chose ou au contraire un poids à porter, c'est ce que nous découvrirons. Mention spéciale pour la couverture du livre qui m'a attirée dès le départ ainsi que son titre qui donne envie d'en savoir plus. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2023/01/13/39778712.html
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