"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Né Emmanuel Bobovnikoff d'un père russe exilé, il grandit dans une misère relative auprès d'une mère et d'un frère qui n'auront de cesse leur vie entière de l'obliger à les entretenir.C'est sa belle-mère Emily Overweg qui aura cependant le plus d'influence sur lui, très tôt décidé à ne vivre que de sa plume. D'abord Marié à Suzanne Vallois avec qui il vit en Autriche, il se lance dans la production d'écrits populaires sous le nom de Jean Vallois. Revenu à Paris, il s'essaie au journalisme. C'est grâce à l'une de ses nouvelles qu'il est remarqué par Colette qui, subjuguée, va lui permettre d'éditer son premier roman en 1924. La sortie de Mes Amis le propulse immédiatement avec les honneurs dans le monde des Lettres. Il reçoit en 1928 le très fourni Prix Figuière. Vont se succéder à un rythme impressionnant une vingtaine de romans et recueils de nouvelles qui vont asseoir sa notoriété sans lui valoir la gloire ni la fortune. La guerre survenant, il refuse de se compromettre en publiant le moindre livre et fuit à Alger en 1942 où il écrira ses derniers textes : Le Piège, Départ dans la nuit et Non-lieu. Affaibli par le surmenage et une santé fragile il meurt à 47 ans le 13 juillet 1945. Après quoi il rejoint un terrible purgatoire de 30 ans. Parmi ses grands livres, Armand, Bécon-les-Bruyères ou Le Pressentiment (adapté par J.P.Daroussin).
Victor Bâton est pauvre. Il est pensionné de guerre, ne travaille pas et vit dans une chambre de bonne. Ses voisins ne l'apprécient pas car il ne travaille pas. Il est amoureux de sa voisine mais lorsqu'il lui a fait sa déclaration elle a ri. Il était ridicule. Il est seul, très seul. Il lui manque des amis. Il cherche désespérément des amis à qui parler. Mais Victor Bâton ne sait pas se faire des amis. Il prête volontiers de l'argent mais ne comprend pas que l'amitié ne s'achète pas et que ce n'est pas parce qu'on prête de l'argent à quelqu'un que cette personne devient votre ami. Il est jaloux du bonheur des autres. Il aimerait être riche, avoir des maîtresses ou tout simplement une vie de famille mais il ne fait absolument rien pour s'en sortir. Qu'une très belle femme le regarde ou lui sourit et ça y est, il pense qu'il lui plaît et s'imagine déjà main dans la main avec elle. Il ne pense pas une seule seconde qu'une belle femme d'un milieu social aisé ne va pas s'intéresser à un homme qui ne travaille pas, vit dans une chambre de bonne et a une hygiène douteuse. Il ne comprend pas qu'elle lui sourit par pitié pas par amitié et encore moins par amour. Bref il rêve et passe son temps à se plaindre qu'il n'a pas d'ami et que personne ne s'intéresse à lui. Parce que Victor, il est comme ça, il ne s'intéresse pas du tout aux autres mais apprécie être le centre de l'attention. Ce sont ses propres défauts qu'il reproche aux autres mais il est trop fier pour le reconnaître. L'histoire est triste même si Victor a bien cherché ce qui lui arrive. Il porte bien son nom car par moment il tend vraiment le bâton pour se faire battre. Il fait pitié mais a t'on envie d'être son ami ? Il est celui dont on dirait "quel boulet !" C'est ça, sortir avec Victor c'est trainer un boulet. On a envie de le secouer. Ecriture simple mais efficace.
Pensionné de guerre, Victor Bâton vit seul dans une chambre de bonne miteuse. Sa seule obsession est de trouver un ami qui le sortirait de la solitude et il arpente les rues de Paris dans cet espoir.
Dans ce livre, il narre cinq des rencontres importantes qu'il a faites et sur lesquelles il a à chaque fois projeté sa propre petitesse, les conduisant à l'échec.
Le style de cet auteur est exactement celui que j'apprécie: simple mais extrêmement précis. Les personnages transmettent à la perfection ce que l'humanité a d'absurde. Jusqu'à la chute du dernier chapitre.
A lire un soir de pluie.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !