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Dans Merci , un esclave, enfermé dans une cage, arrive sur une île. Il est acheté par un « Maître ». Notre héros ne sera pas particulièrement maltraité par son nouvel acquéreur. Au contraire même. Cependant, malgré le caractère bienveillant de ce dernier, l'esclave est amené à accomplir une tâche dont rien ne nous est dit directement, mais dont on sait juste qu'elle est la plus abjecte qu'il soit donné à un être humain d'accomplir. Peu à peu, notre personnage va trouver des soutiens auprès de ses condisciples pour fomenter une rébellion. Qui réussira. Une fois libérés, ils désireront porter cette révolte auprès des autres domaines de l'île. Cette tentative de libération n'ira pas sans mal, ni questionnement. Revisitation de la métaphore hégélienne du maître et de l'esclave, la question essentielle que pose ici Katchadjian est celle que devrait se poser tout tenant de velléité révolutionnaire. Que faire de cette liberté ? La liberté n'est-elle pas parfois qu'un autre pendant de la contrainte ? L'accès à la liberté ne peut-il être possible sans violence ? L'ignorance (ou la drogue, ou l'amour, ou la fidélité absolue) n'en sont-ils pas les expédients nécessaires ? La liberté peut-elle être universelle ? Peut-elle être encore nommée « liberté » si, pour qu'en soient réalisés les principes essentiels, doit en être exclu de facto tout un pan des êtres qui y aspirent ? En un court récit, il réussit magistralement à proposer à ces héros et au lecteur un panel quasi complet des questions fondamentales que soulève celle de la liberté.
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