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«Se barrer à vingt ans d'un pays qui sort d'une dictature atroce et ouvre ses frontières, rien d'étonnant là-dedans. Franchement ça a été la première chose réellement bandante qu'elle ait faite depuis sa naissance. Ou presque.» Mars Violet est un roman total, un roman monstre. Oana Lohan, met tout ce qui fait sa vie, son éducation, la révolution, les blessures et les deuils, la fuite, l'exil ou le retour, les amours et les errances dans ce texte furieusement intime et complètement rock.
Poignant, crucial, « Mars Violet » est le livre d’une vie. Le lire c’est comprendre, apprendre et grandir grâce à la force intrinsèque et à la ténacité d’Oana Lohan. Ce récit dont le titre symbolique serait comme l’effacement, le Carpe diem anéanti avant la première lettre. Ce livre socle est avant tout la plus belle étreinte avec Oana Lohan. « Mars Violet » est une aurore boréale malgré les cris, le sang, les oppressions, la dictature, la parabole des résistances est souveraine. L-Lucia, B-Bucarest, Lo-Londres, P-Paris, S-Strasbourg. Voici le kaléidoscope, la croisée des chemins, l’Histoire d’un pays, d’êtres en dépourvu soudainement éveillés au lever du soleil qui survient subrepticement. Oana Lohan délivre ses déambulations dans le maintenant, l’après, lors du passage des oiseaux migrateurs. Lorsque tout devient plausible. La pluie frappe les ruelles d’une Roumanie qui cherche son souffle. Décembre 1989, la Révolution, les enfants pris en tenailles, Les Ceausescu démons agonisants (enfin). Oana Lohan délivre le parchemin, l’idiosyncrasie de la Roumanie, les images vives encore qui heurtent sa mémoire. On aime l’intériorité de ce pays meurtri. La gestuelle d’un peuple qui se touche du bout des doigts, les forces altières, les combats pour vaincre les interdits.
« Ma tête tourne. On sort dans la rue et cueille quelques bouts de papier. C’est des tracts imprimés qui présentent dans la langue officielle comme une intervention des forces maléfiques occidentales qui veulent la fin de la République socialiste. - T’as vu la baleine blanche ? tu sais, l’hélico de Ceausescu ! Grand et blanc comme Moby Dick. Il a la l’air tout confort l’oiseau… »
L’évènementiel sonne le glas. La Roumanie prend feu, braises étudiantes, branches carbonisées, la jeunesse prend vigueur et s’élance dans la bataille, rédemption. Oana Lohan œuvre au rassemblement. La trame parcellaire est un labyrinthe où le peuple cherche les disparus, Dan et tant d’autres, enfants tombés dans le puits de la haine. Oana ne s’épanche pas, ni ne cherche la compassion. Ici, c’est la page déchirée qui prend l’eau. Celle d’une Roumanie noyée sous le rude d’un contemporain aux abois. Elle est là, engagée, au libre-arbitre, la belle homosexuelle qu’on aime de toutes nos forces. Elle dévoile les grands-mères en hymne national. Les fragments sont percutants et tremblent encore frigorifiés par la contemporanéité trop près encore d’elle, des siens, des exilés en devenir et de nous-mêmes. Ici tout est vrai. La fiction est en déroute. « Mars Violet » est l’étendard de la Roumanie. On ressent l’amertume d’un pays qui a trop souffert et qui craint encore pour longtemps encore les affres qui peuvent se retourner de nouveau immanquablement. La noblesse sera pour demain lorsque les cicatrices seront des jachères fleuries. « Mars Violet » est bleu-nuit, grave. C’est plus qu’une page d’Histoire, c’est le mémoriel qui transcende ici. Le livre n’est plus. Oana Lohan est douée. Nous sommes en plongée dans une littérature marquante et mature. « Mars Violet » est la preuve formelle d’une réalité et le témoignage d’hommes et de femmes, de frères, de sœurs et d’amis. Regardez attentivement les illustrations, lisez l’après point final. Vous saurez où sont enfin les hôtes des pages, et là l’émotion vous fera pleurer. N’oubliez jamais que l’hospitalité est la pierre angulaire de la fraternité. Il y a des hommes et des femmes près de nous qui portent sur leur dos l’histoire du monde. En lice pour le prix Hors Concours 2021 et c’est une immense fierté. Publié par les majeures Éditions du Chemin de fer.
"Mars Violet est un roman total, un roman monstre. Oana Lohan, dont c’est le premier texte, met tout ce qui fait sa vie, son éducation, la révolution, les blessures et les deuils, la fuite, l’exil ou le retour, les amours et les errances dans ce texte empreint de vivant et pulsant comme un pogo endiablé. Furieusement intime et complètement rock Le pivot du livre, c’est une nuit de décembre 89 aujourd’hui entrée dans l’histoire, le soir où les Ceausescu vont tomber, le jour où la Roumanie communiste va finir, pour entrer tout à trac dans le magma du capitalisme sauvage. Mais cette Histoire avec un H majuscule a une tout autre saveur quand elle est vécue au ras des événements, quand elle est racontée à chaud par une jeune fille un peu bizarre et son groupe d’amis, partis à la recherche d’un des leurs disparu, eux-mêmes égarés dans les circonvolutions d’une nuit de révolution qui mêle la panique a l’exaltation, l’incompréhension à l’inquiétude. Oana Lohan tisse à partir de ce récit haletant de la recherche de Dan une toile narrative complexe où se mêlent et se croisent des souvenirs d’enfance, ceux de la Roumanie communiste dans laquelle elle a grandi, des souvenirs plus intimes ou formateurs, ceux de l’Europe post communiste où elle a poursuivi sa voie et sa soif d’expérience de la fin des années 80 à nos jours. On y croise des personnages rocambolesques, une mère psychiatre, un père doux rêveur, des amis un peu barré quelques personnages borderline, et une grand-mère adorée. Toute cette foule de personnages décrits en touches de couleurs vives dresse, au-delà du portrait autobiographique, celui intime et déjanté d’un pays aujourd’hui disparu, la Roumanie d’avant 89. Ce roman est un alcool fort que l’on déguste en gorgées avides."
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