80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
La principale originalité de ce livre est de réintroduire une dimension stratégique dans la crise générale de l'Occident. Celui-ci, structurellement endetté, ne contrôle plus le temps, les rythmes, la financialisation débridée, la virtualisation ; il n'est plus dans le monde le seul maître des innovations et de la fabrication des normes internationales. Quant au politique, puni de sa naïveté, il surnage pathétiquement et tente de faire diversion. On paraît loin, dans ce tableau sans concession, de l'art de la guerre mais, pour Caroline GALACTEROS-LUCHTENBERG, le lien est évident : cette déshumanisation progressive des rapports professionnels et sociaux déstructure nos sociétés et ruine la légitimité résiduelle de leurs projections de puissance et d'influence. C'est le coeur de sa thèse.
A ce titre elle estime que la guerre que mène l'Occident depuis la fin de la Guerre froide constitue une matrice précieuse pour identifier les tendances des sociétés ultra-développées, sociétés paradoxales où se mêlent et se contredisent technologisme béat et appauvrissement éthique, connexion et solitude, transparence et opacité, tolérance et moralisme vindicatif, etc. Ce n'est pas la première fois que le caractère insensé de nos sociétés - à proprement parler en perte de sens - est décrit et déploré, mais il l'est, dans cet essai, de façon particulière, tout au long de sa seconde partie, à partir du monde militaire et de celui de la guerre. » (Extrait de la Préface de Hubert VEDRINE)
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