Une liste de lecture spéciale cinéma, ça vous dit ? Nous oui, on aime !
Si l'héroïne de ce livre tarde à trouver un mari c'est qu'elle rêve de l'amour idéal. à trente ans, elle est déjà considérée comme une vieille fille dans une Sardaigne qui connaît les affres de la Seconde Guerre mondiale. Pour finir elle épouse un homme taciturne, plus âgé qu'elle, juste parce que sa famille le lui impose. L'amour n'est donc pas au rendez-vous. Elle finira par le rencontrer en 1950, lorsque elle ira sur le Continent suivre une cure thermale pour soigner son « mal de pierres », des calculs rénaux. Un Rescapé, qui souffre du même mal qu'elle, aura raison aussi de son « mal d'amour ». c'est à sa petite-fille qu'elle racontera quelques décennies plus tard ses émotions, ses cheminements, tout en laissant des zones d'ombres. La vérité se recomposera, de façon inattendue, lorsque la dernière pièce du puzzle se mettra en place entre les mains de la narratrice. Mais quelle est au juste la vérité ?
Une liste de lecture spéciale cinéma, ça vous dit ? Nous oui, on aime !
Deux femmes en marge au destin attachant
Deux histoires de femmes touchantes et cruelles.
Non seulement celle de la grand mère paternelle de la narratrice, personnage central du récit, mais aussi celle de la grand mère maternelle , personnage en creux, moins romanesque, mais tout aussi attachant car représentant d'une catégorie de femmes qui toute leur vie ont expié leur "faute" en silence et dans la dignité et dont on peut regretter le trop peu de place qui lui est accordé dans l'ouvrage .
Une petite fille raconte la vie de sa grand-mère en Sardaigne. A près la guerre, celle-ci est une jeune fille ravissante que beaucoup d'hommes approchent. Pourtant, aucun d'eux ne lui propose le mariage, s'enfuyant même en courant alors qu'elle leur écrit des poèmes d'amour. Chaque fois, elle réagit très mal, s'automutilant, et on en tarde pas à la croire folle dans le village. Un prétendant finit par l'épouser, mais c'est un mariage de raison, elle ne l'aime pas. Malade des reins, elle est envoyée en cure où elle rencontre le grand amour de sa vie. Elle ne l'oubliera jamais. Elle revient et tombe enceinte et la vie continue...
Un livre magnifique qui met en avant à la fois la force et la faiblesse de la femme. Quant aux hommes, ils ne comprennent rien. L'un offre son amitié sans penser qu'il puisse être l'objet d'un grand amour, quand à l'autre, il n'avouera jamais son amour. Elle en aurait eu tant besoin...
Grande surprise à la fin où on apprend toute la vérité....
Beaucoup de femmes se retrouveront sûrement dans ces relations hommes/femmes parfois compliquées.
Sardaigne, trois générations de femmes.
Il y a la grand-mère, née dans les années 20, considérée comme folle à l’époque, parce que trop décalée, inadaptée à la vie dans laquelle elle aurait dû trouver sa place, trop passionnée pour convaincre les candidats au mariage, effrayés, encombrés par ce tempérament aussi ardent. En réalité, une femme dépressive, parce que née trop tôt et/ou au mauvais endroit. Presque vieille fille, elle finit par se marier avec un homme plus âgé, veuf, qui en l’épousant éteint sa dette envers cette belle-famille qui l’a recueilli alors qu’il était réfugié de guerre. Un mariage sans amour romantique mais avec de l’amour charnel, qui n’aboutit pourtant à aucune grossesse, la faute sans doute à ce « mal de pierres », c’est-à-dire des calculs rénaux.
Envoyée en cure thermale, elle y rencontre le Rescapé, estropié de guerre, une rencontre qui la marque à vie.
Et neuf mois après son retour de cure, un fils naît, enfin, inespéré.
Puis il y a la petite-fille qui, une fois adulte, nous raconte l’histoire de cette grand-mère, et nous parle un peu d’elle-même.
Entre les deux, il y a la mère, qui a épousé le fils quasi-miraculeux devenu pianiste célèbre. La narratrice nous en parle un peu également, de son père aussi, avant de remonter une génération et d’évoquer la grand-mère maternelle.
Voilà une semaine que j’ai terminé ce court roman, et je m’aperçois que je n’ai presque rien retenu de ces personnages secondaires. Le début du roman est centré sur l’histoire de la grand-mère paternelle et, malgré les flash-back et le manque de repères temporels, l’ensemble tient plutôt bien la route. Mais ensuite, à mesure que d’autres personnages interviennent, la trame s’effiloche, le récit se distend, on ne comprend plus toujours qui parle de quoi et à quel moment. La construction devient brouillonne, la narration confuse et précipitée, pour ne pas dire bâclée. On sent bien l’énergie que l’auteure a voulu mettre dans son récit, mais elle est mal maîtrisée, et le thème de la femme mal dans sa vie n’est pas assez exploité, de même que les portraits des autres femmes, qui ne sont qu’ébauchés.
Autant de défauts qui m’ont gâché la lecture de ce roman, qui aurait pu être autrement puissant et touchant.
Milena Agus retrace la vie d’une famille sarde émigrée à Milan, suite à la réforme agraire. Elle quitte une île rude mais belle pour une ville sale, brumeuse et anonyme. La grand-mère, point de départ de l’histoire est une femme qui est atteinte du mal de pierre, c’est-à-dire de calculs rénaux mais dont le mal se situe également ailleurs, dans la tête. Personne ne la comprend vraiment : elle est perçue comme dérangée, une folle qui débarque de la lune (p 103) que sa mère tente de faire interner, une sorcière qui fait peur à ses prétendants parce qu’elle est malade de « folie amoureuse » (p 118).
Il faudrait un cœur de pierre pour ne pas être touché par cette histoire qui semble avoir rencontré un large public majoritairement enthousiaste. Suis-je, pour autant, comme la critique de Télérama, « Abasourdi. Ravi d’être piégé par tant de finesse, de prise de risques, de liberté » ? A vrai dire, pas vraiment. Bien sûr, ce roman a ses mérites : sa taille tout d’abord, cent-cinquante pages en assez gros caractères dans un format idéal pour le sac à main ou la poche revolver ; son sujet ensuite, l’histoire d’amour vécue (ou pas) par la grand-mère chérie de la narratrice, et l’exotisme de la Sardaigne de l’après-guerre pour finir. Le style est minimaliste, ce qui n’est pas déplaisant au contraire, et doit correspondre à la finesse qui ravit la critique de Télérama. L’intrigue est tout aussi minuscule, ce qui est plus ennuyeux, et là, si je me sens effectivement « piégé », je n’en suis pas vraiment « ravi ». Reste la « prise de risques » qui concerne peut-être les «prestations de la maison close » que notre héroïne décide d’assurer auprès de son mari qu’elle n’aime pas et qui le lui rend bien. Je conviens qu’il s’agit d’une remarquable ode à l’épargne populaire, dans le style faites le à la maison, ça vous coûtera bien moins cher. Cela a le mérite d’offrir, en ces temps de gilets jaunes désespérément à la recherche de leur pouvoir d’achat perdu, une piste très intéressante. S’il demeurait des lectrices hésitantes ou inexpérimentées, la liste des prestations semble suffisamment longue et variée (« la proie, l’esclave, la geisha, le déjeuner, la petite fille, la femme chienne, la servante, la paresseuse ») pour leur permettre de franchir le pas, d’autant plus que, comme tout un chacun le sait, il n’y a que le premier pas qui coûte.
Trêve de plaisanteries. Même si je me suis un peu ennuyé, je conçois que ce Mal de Pierres ait rencontré son public, passionné par la vie de cette grand-mère, malheureuse comme des pierres.
La post-face, intitulée Comme une funambule, est intéressante et donne envie de faire une seconde incursion dans l’univers de Milena Agus.
Tous les livres de Milena Agus nous transportent, au propre et au figuré, dans son monde onirique, nostalgique, douloureux comme les souvenirs qui pèsent trop lourd.
Cette histoire qui navigue entre passé et présent nous entraîne aux côtés d'une femme en devenir et de son entourage qu'elle secoue pour enfin se trouver elle-même.
L’héroïne qui semble débarquer de la lune, toujours à côté de la plaque, à contre-courant et nous transportent dans un monde prenant et poignant où menteries et boniments se côtoient ou avec violence ou avec mélancolie pour nous conter une histoire d’amour, de sexe et de folie, tous unis.
Le mal comme la douleur engendre de la beauté en toute chose. Il suffit de creuser. Mal de pierres est dans cette optique. Une belle écriture qui respire des odeurs, des bruits, de la musique, l'Italie, l'amour et la douleur. Un roman qui nous transporte, nous dépayse, nous bouleverse et nous révolte. Il devient notre mal de pierres mais celui qui nous guide vers un certain bonheur autant que vers une déchirure. Déchiré de ne pas continuer encore cette histoire d'amour et pire de voir qu'elle n'a pas vraiment eu lieu si ce n'est dans un esprit torturé et en quête. La quête d'un bonheur difficile à atteindre...
On reprochera peut-être la venue d'une nouvelle à la fin qui bouleverse nos repères et cette intrusion surprenante de l'illustration de Pef qui pourtant donne un sens à la suite et marque encore une rupture mais on comprend mieux pourtant. La pierre a craqué comme ce mal de pierres qui ronge l'héroïne, éclatant soudain pour mieux reconstituer le puzzle jusqu'à sa totalité.
Milena Agus aura réussit à nous couper le souffle comme un frisson lors d'une caresse charnelle, à nous surprendre, à nous laisser choir sur les sentiers de l'imagination là où l'histoire d'amour a bien eu lieu et s'est même épanouie et qui sait si le fruit de la chair n'a pas engendrer un talentueux pianiste !
Quand à l'éditrice, elle nous offre la beauté, l'envie de toucher, une nudité à découvrir comme un parfum d'amour et de bonheur troublant de son écrin de couverture réalisée par D.Hoch (couverture) et Rob Goldman / Corbis (photographie), un peu floutée.
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