"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En dix ans, Internet a détruit l'industrie culturelle, limité l'information aux people, ahuri les jeunes vidéo-maniaques qui naissent vieux, a désexualisé les rapports humains, bref, a accompli le même rôle eschatologique que la presse à imprimer de Gutenberg, responsable de vingt guerres civiles dites " de religion ", de massacres et vandalismes sans nom ainsi que de la dépopulation d'une partie de l'Europe.
Trente ans après Coppola, il est possible enfin de bien décrire l'Apocalypse molle et grise qui commence à inquiéter tous les idiots du village médiatique.
Depuis 1945, l’Occident est en pleine dégringolade. Il semble frappé de sénescence, d’impuissance et d’aboulie. Industriellement, il ne produit plus grand-chose. Intellectuellement, ce n’est guère mieux. Les écrans et les smartphones transforment peu à peu les gens en zombies. La sottise règne partout. Les nouvelles technologies, les réseaux sociaux et Internet ont détruit toute l’industrie culturelle, réduit l'information aux agissements ridicules des « people » et autres « influenceurs de TikTok », ont désexualisé les rapports humains et accompli la même destruction puissance 100 ou 1000 que celle de l’imprimerie qui fut responsable en son temps d’une bonne vingtaine de guerres civiles, dites « guerres de religion », de révolutions, de massacres à grande échelle et de la dépopulation d’une grande partie de l’Europe. Sommes-nous en train de vivre « une apocalypse molle et grise » comme l’annonce l’auteur ?
« Mal à droite » est un court essai (144 pages seulement) de sociologie politique sur un ton de pamphlet tonitruant et fortement désabusé. Pour Bonnal, tout est foutu. Rien ne va plus. Et nos vieilles civilisations responsables de tous les maux de la planète ne s’en sortiront pas. L’ouvrage qui se lit plus vite qu’un roman a d’ailleurs pour sous-titres « Symphonie pamphlétaire en quatre mouvements » et « Lettre ouverte à la vieille race blanche et à la droite fille de joie ». Tout est dit. Un lecteur un tantinet plus optimiste pourrait objecter que tout ce qui est excessif est insignifiant et aussi que le pire n’est pas toujours certain. Et pourtant, cette lecture le bousculera et poussera dans les derniers retranchements. L’auteur, fin lettré, moraliste et observateur perspicace en appelle aux plus grands auteurs (Virgile, Ovide, Poe, Molière, Balzac, etc) pour étayer son propos. Il multiplie aussi les citations en latin qui ne sont traduites qu’en fin d’ouvrage, histoire de nous montrer que ce que nous vivons n’a rien de vraiment nouveau sous le soleil (« Nihil novi sub soli », ouaf, ouaf !). Il ne cache pas non plus sa nostalgie pour le régime soviétique qu’il juge plus sain et moins destructeur pour l’intelligence et le moral des troupes que notre néo-libéralisme. Il se réfère beaucoup à Karl Marx, Nietzsche et Debord tout en se présentant comme « anarchiste de droite ». C’est coruscant et ça donne à réfléchir. D’autant plus que publié en 2010, l’ouvrage n’a pas vieilli du tout si on ne tient pas compte de son point de vue sur les guerres. La situation actuelle aurait même empiré avec les nouvelles crises et autres poudrières. Terrible constat.
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