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Parce qu'elle vient d'avoir 50 ans et qu'elle est célibataire, Dorrit est devenue « superflue » et, à ce titre, doit rejoindre l'Unité. Un appartement lumineux et confortable, agrémenté de micros et de caméras de surveillance, lui a été réservé. Un écran de télévision, mais pas de téléphone ni Internet pour communiquer avec l'extérieur.... En plus d'être logés, les résidents sont nourris, bénéficient de soins médicaux et peuvent consacrer leur temps au loisir de leur choix. Les nouveaux arrivants sont chaleureusement accueillis... avant d'être affectés à des groupes d'expérimentations médicales humaines. Le corps de Dorrit ne lui appartient plus : à chaque instant on peut lui prélever un organe au bénéfice de ceux qui vivent à l'extérieur et qui sont encore « utiles ». Tout est prévu dans le moindre détail. Sauf une rencontre qui va tout changer.
Quand on ne veut plus de personnes âgées dans la société...
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Whouah! Encore un coup de coeur dans la catégorie de la SF ! Une auteure suédoise met en fiction un problème qui préoccupe le gouvernement suédois.
D'autres écrivains en ont déjà parlé, par exemple dans Les oreilles de Buster de Maria Ernestam.
La population vieillit. Passé un certain âge, l'être humain est contre-productif. Cette société où le capitalisme est poussé à l'extrême (je grossis le trait volontairement), la catégorie des "non-actifs" pose problème.
Un vrai casse-têtes politique, économique et sociétal.
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Cette dystopie glaçante et effrayante pourrait bien voir le jour. Et Ninni Holmqvist en a imaginé (voire anticipé) une histoire.
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Dorrit, une (jeune) cinquantenaire, écrivain-artiste, célibataire sans enfants, rejoint l'unité. Une EHPAD de luxe, tout confort, mise sous dôme , caméras de surveillance partout et complètement isolée du reste du monde.
Dorrit est classée "superflue" (qui ne produit plus rien, n'a plus de valeur intrinsèque) par opposition à ceux qui ont des enfants. Pour "gagner" sa vie, Dorrit doit proposer ses organes (cornée, rein, don du sang, moelle, ovules jusqu'au fatal coeur-poumon) qui iront aux "actifs". Dans cet univers "résidence à Miami", elle évoluera tant bien que mal, connaitra l'amour et une amitié indéfectible. Mais le tic-tac est lancé.
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Je pensais lire quelque chose de glauque, de malsain ou de sinistre. Mais j'ai été happée dans un tourbillon éblouissant d'amour. J'ai été touchée en plein coeur. Dorrit m'a émue. A travers elle j'ai suivi son parcours. Terrorisée, frustrée, désespérée, fragile, remplie de rage contre l'institution. Mais aussi amoureuse et bienveillante. Dorrit a mûri plus vite en 12 mois qu'en 50 ans de vie.
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Ce livre interpelle. Il amène une réflexion sur notre place dans la société. Ce roman est un lanceur d'alerte, une sonnette d'alarme. Qu'en-est-il de notre mémoire, notre expérience, notre sagesse? Au rebut? C'est terrible....
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Une lecture inoubliable car dérangeante. Mais aussi pourvoyeuse d'émotions fortes. Flûte, moi dans 5 ans, je suis cinquantenaire....
Quel est le sens de la vie ? Autrefois, Dorrit la narratrice de ce livre aurait certainement répondu : "Ma vie m'appartient et je peux en disposer à ma guise". En rejoignant l'unité, elle va réaliser qu'elle n'en est pas la détentrice et qu'elle n'a été qu'une simple intendante d'un corps dont on lui a laissé l'usufruit pour seulement cinq décennies. Cinquante ans pour les femmes et soixante ans pour les hommes : c'est l'âge légal pour rejoindre l'Unité de la banque de réserve de matériel biologique pour celui qui n'a pas fondé de famille et procréé, et qui selon une loi validée par référendum est contraint de rejoindre le rang des "superflus".
Petit Eden en façade, l'Unité se présente sous la forme d'un village vacances sous bulle, dont l'hiver et le froid ont été bannis. Jardin d'hiver tropical fleuri et odorant, complexe sportif, loisirs à profusion... Tout est prévu pour faciliter l'intégration des nouveaux arrivants. Du rêve sous cloche, qui cependant ne parvient pas à leur faire oublier l'effroyable réalité qui les attend. Une cage dorée où des êtres humains doués de raison et d'intelligence savent qu'ils n'ont tout au plus que quelques saisons à vivre, obligés de participer à des expériences pour servir la science ou de céder des tissus ou des parties d'organes jusqu'au "don final". A son arrivée, Dorrit va vivre l'effroi, l'incompréhension, la révolte et la tristesse tout comme ses prédécesseurs, avant de se résoudre à accepter l'inéluctable, épaulée par les anciens. Résignée, elle va s’intégrer au groupe et continuer à vivre, rencontrant son lot de joies et de déceptions... Jusqu'au jour où l'improbable va se produire. Mais aura-t-elle la chance de retrouver le monde des "nécessaires" ? Une "superflue" peut-elle vraiment échapper à sa condition ?
Voilà un roman d'hypothèse qui va très loin dans l'horreur, son auteure imaginant une société où la vie est considérée comme du capital et où l'être humain ne s'appartient plus. Celui qui ne participe pas à la reproduction et à la croissance est légalement reconnu comme non possesseur de ses organes, ces derniers pouvant donc être redistribués à ceux qui contribuent à faire augmenter le PIB. On pourrait comparer l'Unité à une casse humaine, où les organes sont des pièces détachées que l'on vient prélever sur des hommes pour lesquels on n'a pas plus de considération que pour une vieille guimbarde à désosser, et qui assistent impuissants à leur progressive et inéluctable dégradation, sans pouvoir se défendre contre leurs bourreaux.
L'unité ? Une vision futuriste d'un monde totalement déshumanisé et privé d'éthique, où rien n'est gratuit et où la logique économique prime sur l'homme !
http://leslecturesdisabello.blogspot.fr/search/label/Holmqvist%20Ninni
Une histoire dérangeante sur la place de chacun dans la société. Sommes-nous utiles ou non à la société ? Quelle valeur avons nous ? La communauté doit-elle passer avant l'individualité ? L'auteur a imaginé ici une "solution" aux problèmes des retraites qui fait froid dans le dos ! Malgré quelques longueurs et quelques passages un peu tirés par les cheveux, c'est un bon livre qui flirte avec la SF.
Attention ! Chef d’œuvre !
En Suède, dans un futur indéterminé.
Vous êtes une femme de 50 ans, vous êtes un homme de 60 ans, vous n’avez ni conjoint, ni enfant.
Que voulez-vous que l’on fasse de vous ? Vous coûtez cher à la société, vous êtes devenus des « superflus ».
L’unité est une structure prête à accueillir les personnes comme vous. Vous y serez heureux, de beaux jardins, des salles de sport, des restaurants des salons de massage, de coiffure. Des pédicures et autres manucures sont à votre disposition.
Le bonheur pour passer tranquillement les quelques dizaines d’années que vous pouvez encore raisonnablement espérer.
Pas si simple !
Dans un roman éblouissant Ninni Holmqvist donne la parole à Dorrit, son héroïne qui a dû quitter sa vie, sa maison, son chien, tout ce qu’elle aimait. Désormais elle, comme les autres pensionnaires de l’unité, vont servir à quelques expériences et dons d’organes en faveur de « ceux de l’extérieur » qui sont encore utiles.
A travers ces êtres vont se nouer de belles histoires d’amour ou d’amitié.
Ce livre m’a bouleversée, il m’a emmenée jusqu’au bout de l’émotion, jusqu’aux larmes libératrices.
Je le referme, mais il fait désormais parti de la poignée de livres que je n’oublierai jamais.
Il faut savoir en ouvrant ce livre que vous allez faire une lecture éprouvante, qui peut être perturbante pour des personnes très sensibles.
Un premier roman magistral.
L’histoire contée à la première personne se déroule en Suède, dans un temps futur : Dorrit, comme toute femme célibataire et sans enfant de 50 ans, se voit forcée de quitter sa maison et son chien pour rejoindre l’Unité, où elle servira de « banque d’organes » vivante, entourée de femmes et d’hommes (de plus de 60 ans pour eux) dans la même situation. L’Unité, c’est une sorte de maison de retraite où les caméras de surveillance jonchent les murs, mais où tout le monde peut pratiquer les activités de son choix à longueur de journée. Jugée superflue, Dorrit devra alors y subir un tas d’expérimentations médicales pour servir les « nécessaires », ceux qui contribuent au bon fonctionnement de la société. Evidemment, notre protagoniste ne tarde pas à se faire des amis, dont un certain Johannes.
Vous l’aurez compris, cette dystopie n’est pas banale, elle est même dérangeante et nous pose un réel problème moral : peut-on distinguer des personnes nécessaires et des personnes superflues sur le simple critère de la maternité ? A la lecture, j’ai ressenti un véritable malaise, et pas seulement parce que je me questionnais sur le plan éthique : la description de toutes ces interventions, de toutes ces expérimentations, la comparaison des cicatrices par exemple… Les mots avaient une portée qui résonnaient dans mon imagination. Le contraste est saisissant entre le peu de considération que l’on a pour les superflus, traités comme de la chair expérimentale, et le confort dont ils jouissent. « Je sais comment agit le système, comment on s’assure que vous ne trouviez pas la motivation pour vous échapper. Mais si vous la trouvez, si vous voulez vraiment survivre, vous découvrirez ces issues. Je sais que ça paraît fou, mais c’est tout simplement comme ça que la psyché fonctionne : on ne voit généralement que ce qu’on est préparé à voir, ce qu’on s’attend à voir. » L’utilitarisme suffit à justifier la mort des improductifs. Tout est orchestré pour que les superflus acceptent d’eux-mêmes leur condition, tout cela dans une optique démocratique qui répond à la logique imposée.
J’ai été beaucoup touchée par le leitmotiv de la relation que Dorrit entretient avec son chien, car je m’y suis pleinement retrouvée : « Pour celui qui n’a jamais fait l’expérience de la proximité d’un animal ou n’y a jamais attaché grande importance, il est peut-être difficile de comprendre qu’un chien puisse vous manquer au point que son absence soit littéralement douloureuse. Toutefois, la relation avec un animal est bien plus physique que celle qui vous lie à une personne. On n’apprend pas à connaître un chien en lui demandant d’exprimer ce qu’il éprouve ou ce qu’il pense, mais en l’observant et en apprenant à interpréter son langage corporel. Par ailleurs, toutes les choses importantes que vous souhaitez lui communiquer, vous devez les lui montrer à travers vos actions, votre attitude, vos gestes et des sons.« … J’ai également beaucoup aimé que l’histoire soit présentée comme étant écrite de la main de la protagoniste. Ce tour de passe-passe qui insiste sur le vraisemblable a toujours son petit effet sur moi.
Les chapitres courts permettent une lecture fluide, et une progression très rapide. Je soulignerai en revanche un rythme un peu confus : l’enchaînement temporel est parfois difficile à cerner. La narratrice s’arrête sur des scènes courtes, puis intercale des ellipses dont on ne connaît pas la durée exacte… A la réflexion, je pense que cette confusion est volontaire : dans l’Unité, les superflus subissent un éternel printemps, et ne disposent d’aucun moyen pour mesurer les jours qui passent. Pour une histoire contée à la première personne, l’auteur a selon moi tenu à ce que le lecteur se perde pour mieux s’immerger dans l’univers de l’Unité. Cependant, tout est à mon goût un peu trop prévisible. L’histoire d’amour, on la sent venir à des kilomètres – je n’en dirai pas davantage pour ne pas gâcher votre éventuelle lecture. Tout, sauf la fin. J’avais tellement envie de secouer Dorrit ! Le roman nous la présente comme celle qui connaît un destin différent des autres, celle qui serait en mesure de tout changer dans cette société injuste, de faire basculer les normes entre superflus et nécessaires. La facilité avec laquelle elle renonce à cette possibilité est déconcertante, et totalement insatisfaisante.
La lecture de L’Unité ne vous laissera pas indemne : c’est ce que j’avais lu dans plusieurs critiques, et c’est ce que je vous annonce à mon tour. A la frontière entre The Island et Never let me go, ce roman est incontestablement à découvrir !
https://carnetparisien.wordpress.com/2014/02/18/lunite-ninni-holmqvist/
Ce livre est une dystopie pour adulte, narrée à la première personne du singulier. On suit donc ce que vit le personnage principal, Dorrit, une femme de 50 ans.
Dans son monde, les femmes de 50 ans et les hommes de 60 ans sans enfants sont appelés des « superflus ». Ils ne sont pas « nécessaires » aux autres car ils n'ont pas procréé et n'ont aucun humain a élever. Ils sont donc emmener dans des Unités, des centres fermés où chacun à son petit studio et bénéficie d'un confort extrême : tout est gratuit, complexe sportif, spa, sauna, centres de massages, théâtre, cinéma, restaurants,.. Et j'en passe. Seulement, tout cela n'est forcément pas gratuit. En effet, en contrepartie, les superflus se doivent de participer à des expériences physiques, psychiques et/ou chimiques selon leur profil, mais aussi faire dons d'organes aux nécessaires : des organes non-vitaux au départ pour arriver au « don final », des organes vitaux, lorsque le sujet n'est plus utilisable pour une quelconque expérience.
C'est avec impatience que j'ai commencé ce livre car je le voulais depuis plusieurs semaines. Quelle fût ma joie lorsque je le vis dans le colis du « Livre de Poche » ! De plus, une dystopie « adulte » qui concoure pour le grand prix, ça me plaisait.
Après lecture, je suis moins enthousiaste.
L'univers dépeins ressemble grandement au notre. Rien de très futuriste n'est présenté dans le monde extérieur. L'Unité représente le seul lieu hors-norme. Ce dôme est en fait une micro-société coupée du monde extérieur où les nécessaires se servent des superflus.
Au début, tout nous est présenté de manière belle et joyeuse : les superflus sont traités comme des rois et ont accès à tout ( ou presque ). Dorrit, qui est nouvelle, voit tout d'un oeil nouveau et profite de ce luxe. Mais, petit-à-petit, elle se rend compte du revers de la médaille : l'espérance de vie est très faible et les expériences sont pour la plupart dangereuses avec des effets secondaires. D'un conte de fée, on passe au cauchemar. D'un paisible habitacle, on se retrouve dans une boucherie.
Car oui, ce livre nous montre jusqu'où l'homme peut aller pour sauver une partie de l'humanité qu'il aura choisie comme étant prioritaire. Et c'est ici que le livre en devient dérangeant, de par ces idées qui verront peut-être le jour.
Le personnage de Dorrit est bien construit. Elle n'a pas eu d'enfant mais a vécu sa vie comme elle l'entendait : indépendante, mais aussi au niveau des lois. Car tout le système tend à la course à la procréation pour la survie de soi et non plus pour celle de l'espèce.
Tout au long du livre, on apprend à la connaître : femme, mère, amante.
Les personnages secondaire sont tous différents mais réalistes et attachants. L'auteur a réussi, grâce à eux, à nous dépeindre toutes les émotions que l'on pourrait ressentir si l'on était enfermé dans cette Unité.
La fin est quant à elle surprenante et choquante. Oui, jusqu'au bout on pense que la fin sera comme telle.. Et non. On se prend une grosse claque. Elle est vraiment négative, morbide et ne laisse place à aucune échappatoire. C'est dommage d'ailleurs, car l'auteur nous laisse un goût aigre dans la bouche, comme si elle était pessimiste quant à notre avenir.
En conclusion, un livre sympathique à lire mais un peu en deçà de mes attentes. L'auteur a tout de même réussi à dépeindre un monde futuriste mais loin de toute considération humaine.
Un livre à lire pour tous les amoureux de dystopie adulte ou ceux qui voudraient découvrir ce genre avec une histoire pas trop futuriste ni étrangère à notre monde d'aujourd'hui.
( http://lectrice-lambda.skyrock.com/3209646423-L-Unite-Ninni-HOLMQVIST-Selection-Prix-des-Lecteurs-2014-Litterature.html )
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