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Luis Bunuel, le jeu et la loi

Couverture du livre « Luis Bunuel, le jeu et la loi » de Marie-Claude Taranger aux éditions Pu De Vincennes
Résumé:

"L'oeil tranché, d'Un chien Andalou, le scandale de l'Âge d'or? Une évidence : le projet cinématographique de Luis Buñuel se place d'emblée sous le signe de la rupture. Une question : la rupture opérée, que peut-il y avoir au-delà ? Comment poursuivre une fois passé le point extrême du refus... Voir plus

"L'oeil tranché, d'Un chien Andalou, le scandale de l'Âge d'or? Une évidence : le projet cinématographique de Luis Buñuel se place d'emblée sous le signe de la rupture. Une question : la rupture opérée, que peut-il y avoir au-delà ? Comment poursuivre une fois passé le point extrême du refus ?
Buñuel aurait pu être le Rimbaud du cinéma. Il aurait pu aussi être de ceux qui sont un jour rentrés dans le rang en abandonnant leurs révoltes de jeunesse. S'il n'a été ni l'un ni l'autre, c'est qu'il a réussi à élaborer une stratégie originale qui lui permette de ne renoncer ni à la création ni à la révolte. Cette stratégie repose sur le paradoxe et sur le jeu : loin de refuser d'abord l'ordre et la loi, les films ne cessent de s'y référer et de les mimer, mais pour les enfreindre et en renouveler indéfiniment la transgression. Cette mise en cause de l'ordre conduit à récuser les catégories fondamentales de notre pensée, de la causalité à la « réalité », de l'identité à la vérité. Ainsi peut s'articuler une parole qui refuse les cadres mêmes qui lui donnent forme. On le vérifie ici avec trois des derniers films de Buñuel : « La Voie lactée », le « Charme discret de la bourgeoisie » et le « Fantôme de la liberté »."

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