Peut-on vivre à deux quand on ne sait pas vivre avec soi ?
Ulysse et Aimée, un couple dans la trentaine, voyagent vers le sud de l'Espagne dans leur van aménagé, pour faire de la plongée au Cabo de Gata. Plan idéal pour l'été ? Pas vraiment... car le couple traverse une mauvaise passe. Après une année difficile, Ulysse a besoin de vivre de nouvelles aventures, mais aussi de se redécouvrir lui-même, notamment à travers la plongée qu'il voit comme une thérapie. De son côté, Aimée, qui a travaillé d'arrache-pied sur sa thèse toute l'année, culpabilise de ne pas avoir été assez présente pour son compagnon. Elle accepte alors ce voyage en van, taisant ses phobies et appréhensions. Mais plus le couple se rapproche de Cabo de Gata, plus les tensions et les angoisses l'emportent.
Un road-movie intimiste qui parle de la peur de sortir de sa zone de confort et de l'inertie d'une longue relation de couple qui ne sait plus où elle va...
Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
Après "Celle qui parle", l'autrice nous embarque dans un road-trip en compagnie d'un couple qui bat de l'aile
Ce voyage vers Cabo de Gata, Aimée et Ulysse en ont besoin, rêvé même.
Lui qui veut voir enfin un poisson-lune de ses propres yeux et elle qui a tant bossé sur sa thèse...
Le van est aménagé, les valises sont prêtes, et Aimée a, comme à son habitude, refait la check-list 5 fois ! Mais c'est comme ça, elle ne supporte pas d'être prise au dépourvu alors que lui, partirait bien à l'aventure totale !
Ils sont ensemble depuis l'adolescence, ils s'aiment. Ils sont comme ils sont.
Ensemble, différents.
Mais ce qui les a sûrement équilibré si longtemps fait maintenant osciller la balance, le temps des efforts et des concessions inavouées est venu.
Mais si, ces vacances vont leur faire du bien ! Mais si...
~
Aïe... Bon, je vous l'avoue, c'est un peu dur pour moi de parler de cet album.
Les histoires de séparation à force d'usure, les différences autrefois force devienues gouffres de non-dits, les efforts déséquilibrant et les choix douloureux, ça me parle pas mal en ce moment...
Alicia Jaraba, avec ce jeune couple, montre bien la douleur du silence, la peur de l'amour perdu et les chemins différents que l'on peut prendre lorsque l'on grandit ensemble.
Les métaphores sont nombreuses et vraiment réussies : le van du quotidien qu'on emporte quoi qu'il advienne avec soi. La plongée sous-marine, milieu où on est maître de rien, où on avance sans voir où on va, mais aussi synonyme de bulle dans laquelle se retrouver, à deux, une dernière fois...
Aimée et Ulysse, qui portent là encore des prénoms lourds de sens, s'aiment, se respectent, s'éloignent, essaient.
~
Alors invoquez ce que vous voudrez : persévérance, force de l'habitude, peur de l'inconnu, envie d'essayer encore, affection débordante. Rien n'y fera.
Se faire violence, voir ses propres travers sur la durée chez un autre qui lui a déjà perdu.
Loin de soi ? De l'autre ? S'éloigner pour se retrouver, y emmener avec soi ce que l'on est de toutes façons...
Une histoire douloureuse, mais aussi pleine d'amour, de respect, de compréhension, portée par un dessin tendre et lumineux.
Une histoire de vie. Pas si loin que ça...
Alicia Jaraba livre ici un ouvrage abouti sur les relations amoureuses et les difficiles choix professionnels et personnels qu'il faut parfois prendre. Les couleurs et dessins sont bien choisis afin de retranscrire sobrement les émotions des personnages, apportant une lecture agréable et fluide au récit. La métaphore avec la plongée est le fil conducteur de cette histoire et apporte une belle touche d'originalité à l'album.
Un récit touchant sur un couple en crise qui tente un tour de force en se lançant dans un voyage en van malgré les tensions, les hésitations et l'inconnu. Ulysse est perdu dans son parcours professionnel tandis qu'Aimée a trouvé sa voie et attend une réponse pour un poste important dans un laboratoire de recherche. Cabo de Gata dans le Sud de l'Espagne devient le point culminant de leur voyage, le lieu de tous les possibles, et peut-être des solutions.
Mais rien ne se passe comme prévu et les reproches pleuvent. Erreur de réservation, envie de nature et d'imprévu pour l'un, désir de confort pour l'autre... S'adapter pour faire plaisir à l'autre : est-ce de la bienveillance ou de l'abandon ? Que faire de son propre désir face à celui de l'autre ? Surtout lorsqu'ils ne semblent plus compatibles. Lorsque leur van tombe en panne, le destin met le vieux Paco sur leur route. Un drôle de bonhomme bien mystérieux. Cette bande dessinée nous embarque dans un voyage de la dernière chance avec ses hauts et ses bas.
Je n'ai pas particulièrement aimé la longue métaphore sur la plongée, en parallèle du récit principal, en revanche le couple est parfaitement dépeint et réaliste. Alicia Jaraba avait frappé fort avec sa première bd et revient avec une histoire mélancolique d'un couple en quête de sens.
LOIN … comme Cabo de Gata en Andalousie où les deux protagonistes s’apprêtent à partir en vacances.
LOIN comme le fossé qui se creuse entre le fana de plongée fantaisiste et bordélique qui rêve de poissons lunes et son Aimée, Pénélope un peu psychorigide, phobique de l’eau qui préférerait attendre son Ulysse avec un bon bouquin plutôt que de s’aventurer dans les fonds marins.
LOIN comme la rencontre improbable de ces deux héros avec Paco un vieux monsieur apparemment si différent d’eux.
LOIN comme la plongée intérieure que devra effectuer Aimée pour affronter ses peurs…
LOIN … et pourtant si proche ! Ce road bd en effet, comme le roman éponyme d’Alexis Michalik -dont ce n’est nullement l’adaptation - ou la BD « Ivo a mis les voiles » de Nicolai Pinheiro nous fait découvrir paysages et contrées « exotiques » au gré des pérégrinations des héros ( et je compte dans les terres inconnues en ce qui me concerne l’univers de la plongée que je ne connaissais pas du tout) . Mais davantage qu’un récit de voyage, il devient roman d’exploration intérieure et cela ne manque pas d’avoir des résonances en chacun de nous.
Moins exotique que « Celle qui parle » bio-graphique sur la Malinche, le nouvel album d’Alicia Jaraba présente, comme le précédent, un portrait tout en finesse de son héroïne. Aimée est une femme ordinaire aux défauts et fragilités évidents qui, devant sortir de sa zone de confort, se dépasse, grandit, et devient diablement attachante. La caractérisation des personnages masculins est toute aussi subtile Ulysse extraverti et solaire n’est tout de même pas lisse tandis que le personnage tragi-comique de Paco miroir déformant d’Aimée semblant tout droit sorti d’une comédie italienne nous balade entre rires et larmes…
L’autrice porte beaucoup d’attention aux expressions et regards de ses personnages et un grand nombre de pages sont muettes, les sentiments et émotions passant davantage par le dessin que la narration. Jaraba joue aussi avec beaucoup d’intelligence du huis clos qu’est le van aménagé et s’en sert comme d’une métaphore pour montrer comment l’habitude et la routine dans un couple peuvent devenir prison et créer un sentiment de claustrophobie chez Ulysse. Afin de « représenter » concrètement les angoisses d’Aimée, elle met également en place des « flashs » intrigants qui viennent interrompre le récit à certains moments clés (lors d’une dispute par exemple) dans lesquels Aimée plonge au fil des cases dans une grotte sous-marine obscure et de plus en plus étroite. On ne saura qu’à la fin du récit si ces cases représentent une situation réelle, fantasmée, ou bien seulement une métaphore filée mais, comme le huis clos, ces passages récurrents permettent de dramatiser le récit et évitent une narration trop linéaire. Le découpage innovant aux cases parfois libérées du gaufrier illustre également à sa manière cette histoire d’émancipation.
On peut se retrouver dans l’un des personnages et se livrer à une réflexion introspective sur le couple, ses fondements, les dangers de l’inertie, la nécessité d’être fidèle à soi-même et à ses aspirations ou l’on peut simplement se laisser porter par l’histoire et le voyage en couleurs pastel aux dominantes bleu et jaune (comme la mer et le sable ) d'd’Ulysse, Aimée et Paco. Dans tous les cas « Loin » est une jolie surprise de la rentrée !
Merci à Alice Jaraba, lecteurs.com et à Grand Angle de m’avoir permis de la découvrir !
Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Bamboo pour cet envoi qui fut une belle découverte.
Deux ans après l’excellent premier roman graphique « Celle qui parle », Alicia Jaraba avec « Loin » nous embarque dans un road trip, direction le sud de l’Espagne en compagnie d’Aimée et d’Ulysse, un couple en crise qui va devoir cohabiter dans l’espace exigu d’un van. Ils ne vont pas avoir d’autre choix que de faire face à tous les conflits accumulés entre eux sans pour autant pouvoir se retrancher dans leur zone de confort.
Après une année difficile pour chacun, entre besoin de se retrouver pour Ulysse et culpabilité d’avoir délaissé son compagnon afin de se consacrer à sa thèse pour Aimée, leur couple traverse un passage à vide. Ils vont alors entreprendre un long voyage en van vers le sud de l’Espagne où Ulysse rêve de faire de la plongée. Avant même de démarrer, Aimée sent son angoisse monter, le gaz et l’eau sont-ils coupés ? les volets restés entrouverts afin de tromper d’éventuels voleurs ? Ulysse est agacé par les angoisses continuelles d’Aimée qui imagine des scénarios catastrophe pour la moindre petite chose. Voyant la réaction de son compagnon, elle tente de faire bonne figure et fait mine de se réjouir des vacances qu’ils vont passer ensemble dans le van qu’Ulysse a restauré. Mais l’angoisse revient au galop, Ulysse a-t-il bien réservé l’emplacement au camping ? Excédé, Ulysse se fâche et Aimée se renferme sur elle-même et ses angoisses. La discussion s’oriente alors vers les vacances et la plongée, si Ulysse est impatient de plonger pour enfin voir un poisson-lune, Aimée quant à elle est terrorisée à l’idée de se mettre à l’eau. La première nuit dans le van est difficile mais quand le lendemain matin ce dernier tombe en panne, c’est une véritable catastrophe pour elle, que le moindre imprévu plonge dans l’insécurité. Face à ce comportement qu’Ulysse ne parvient pas à comprendre, il va se jeter à corps perdu dans la plongée tandis qu’Aimée reste tétanisée par sa peur de l’eau. S’ils veulent se retrouver, il va falloir qu’Aimée affronte ses peurs, peut-être deviendra-t-elle alors consciente du pouvoir qu’elle a sur sa vie et par là même sur le monde qui l’entoure.
Après son premier roman graphique historique , Alicia Jaraba nous livre ici un huis clos contemporain avec des personnages réalistes et humains. L’auteur y aborde les thèmes de l’aventure, de la liberté mais aussi, avec une grande finesse psychologique, l’angoisse profonde, l’insécurité, la quête de soi et la repise du contrôle de sa vie afin de trouver sa place dans le monde en même temps que la sécurité en soi-même.
Ce voyage est aussi un voyage intérieur riche d’enseignement sur soi où il faudra faire face à ses peurs afin de grandir et de devenir véritablement soi-même.
J’ai véritablement adoré ce roman auquel il est extrêmement facile de s’identifier aux personnages ainsi qu’aux situations très réalistes qu’ils vivent. Qui n’est jamais parti en vacances sans vérifier quatre fois que l’eau, le gaz et l’électricité étaient bien coupés ? Et une fois en route, toujours pas tranquille, se demander si on a bien fermé la porte à clé. Pas moi en tout cas !
"C'est un drôle de milieu l'eau. Ça change toutes les règles."
Partir en vacances dans un van aménagé alors que son couple est en difficulté, c’est plutôt audacieux. Dans ce petit espace, les tensions montent, et les projets de chacun s’opposent. Existe-t-il encore un moyen de réparer les choses ? Jusqu’où peut-on aller pour donner une chance à l’amour ?
Aimée veut sauver son couple, pendant les vacances, elle va essayer de faire le maximum pour renouer avec Ulysse, et l’aider à réaliser ce qu’il désire, quitte à en perdre ses propres rêves.
Que d’émotions dans ce road-trip. J’ai trouvé qu’Aimée était une femme à laquelle je parvenais totalement à m’identifier sous bien des aspects, du coup cela a créé une véritable empathie, mais aussi une source d’énervement quand je la voyais éteindre ses propres envies.
L’arrivée de Paco, un vieil homme attachant chez qui on retrouve quelques aspects d’Aimée, permet de sortir un peu de cette relation duelle, et de faire évoluer les personnages en les confrontant à ses propres défauts. Dans cette histoire, il n’y a pas de méchants, ni de gentils, juste des humains qui cherchent à vivre ensemble malgré leurs différences.
Aimée, est dans un point clé de sa vie, il est temps pour elle de faire des choix et d’oser prendre des risques. Ses incertitudes vont être mises en images par sa peur de plonger, et de s’enfoncer dans des eaux inconnues. Je dois d’ailleurs dire que les dessins d’Aimée nageant sous l’eau dans les galeries d’une grotte n’étaient pas loin de me donner de véritables crises d’angoisse.
C’est une histoire de couple en crise, mais aussi une histoire sur l’importance de trouver sa place, et de ne pas s’effacer face à l’autre afin de ne pas se perdre soi-même.
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