Lise Deharme régna sur le coeur des artistes telle une dame de pique. André Breton se consuma d'amour pour elle. Louis Aragon, Jean Cocteau, Antonin Artaud, Paul Éluard, Robert Desnos et Boris Vian l'adorèrent, suspendus à son jugement lapidaire. Muse des surréalistes, féroce et fantasque, Lise Deharme cachait pourtant des fêlures. Ainsi, l'obscurité, le surnaturel et les fées lui parlèrent beaucoup plus que les convenances de son milieu d'origine. Ses textes sont tombés dans l'oubli. Cette magnifique reine-sorcière finit seule et ruinée, trop différente pour que la postérité garde sa trace. À moins qu'un livre vienne, enfin, la mettre en lumière.
« La biographie, malhabilement construite mais fort bien écrite, que lui consacre Nicolas Perge, fait revivre cette figure grandiose dont les quelques citations qui ponctuent le livre font penser qu'elle mériterait d'être rapidement rééditée. » ELLE « À découvrir en urgence, Lise Deharme, cygne noir de Nicolas Perge (Lattès) : Le portrait de cette écrivaine et muse des surréalistes, intransigeante et fantasque pour laquelle André Breton s'est consumé d'amour. » Le journal de Neuilly « Dans un livre virevoltant et documenté, Nicolas Perge rend hommage à l'écrivaine et salonnière, figure d'une incroyable modernité, muse et amie des surréalistes. » L'Humanité « Malgré une construction éclatée qui entraîne quelques redites, cette biographie rédigée de façon assez romanesque explore avec finesse les fulgurances comme les terribles failles de celle que Cocteau appelait son « bel héliotrope »envie de soleil, couleur parfois très sombre. » Le Monde des livres « Un portrait captivant, en kaléidoscope, avec un cahier photos où le lecteur la découvrira aux côtés de Jean Cocteau, Antonin Artaud ou Max Ernst. » Point du Vue « Nicolas Perge, avec une belle aisance, s'est glissé dans cette époque, ce monde, il y est comme un poisson dans l'eau, et le livre est passionnant. » Madame Figaro
Nicolas Perge met en lumière une poétesse et romancière qui marqua de sa présence étonnante le mouvement surréaliste. Lise Deharme fut une muse, une salonnière, grand train, mais aussi une créatrice, attachée dans la vie et dans ses œuvres, à la liaison du merveilleux et du réel.
Figure semble-t-il incontestable de ce mouvement qu’André Breton créa et assura comme un gardien cerbère, devenu intouchable. Breton prendra le gant bleu ciel de Lise Deharme pour confectionner en bois le symbole de son mouvement qui vise à décloisonner les frontières entre les arts et les médias en s’affranchissant des genres littéraires.
Toujours représentée par ” la femme aux gants” dans Nadja en octobre 1924, Lise Deharme avait perdu de la lisibilité à notre époque. Pourtant, Nicolas Perge propose un portrait d’une femme aux convictions très contemporaines et aux engagements très affirmés.
Mais, de cette femme, il faut retenir aussi, comme le souligne Nicolas Perge dans ce roman s’appuyant sur une documentation poussée, la capacité à jouer de l’amour des hommes. En effet, elle laissa pendant des années espérer Breton, jouant avec lui au chat et à la souris, pour épouser Paul Deharme. Avant, elle avait épousé Pierre Meyer, dont elle avait eu une fille Hyacinthe.
La manière dont Nicolas Perge gère sa biographie n’a absolument rien de classique. À l’image de la femme qu’il admire, il choisit de développer des événements ou une situation particulière dont il exploite tous les ressorts romanesques.
Par exemple, après avoir traité la façon dont Lise Deharme traite son futur second mari et André Breton, Nicolas Perge projette plus de vingt ans plus tard pour relater l’arrestation de sa mère, Victoire, par les nazis.
Du coup de chapitres en chapitres, de retours en arrière en avancées dans le temps se construit un portrait extrêmement attachant d’une personnalité hors norme et hors schéma habituel. Une grande dame très en avance sur son temps qui a retrouvé sa voix dans notre actualité !
Suite de la chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/08/15/nicolas-perge-lise-deharme/
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