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Exprimer ses intentions, c'est décrire une action présente ou future. C'est pourquoi une meilleure compréhension de l'intention exige une philosophie de l'action. Depuis la parution en 1957 de la monographie éponyme d'Elizabeth Anscombe sur l'intention, cette thèse a fait l'objet de nombreux malentendus que le présent ouvrage voudrait dissiper.
Au premier chef, il y a l'idée qu'on pourrait isoler logiquement l'intention, comme un pur état d'esprit parfaitement indépendant de l'action qu'elle vise. De ce premier écueil émerge la conviction, promue entre autres par Donald Davidson et John R. Searle, qu'on pourrait traiter l'intention comme une sorte de cause spéciale de l'action ou comme un état d'esprit auquel le monde devrait s'ajuster par la réalisation de l'action. Mais l'intention ne fait pas que coïncider avec l'action. Elle ne fait pas qu'en expliciter le sens. Elle constitue un mode de description spécifique de ce qui se passe, lorsque ce qui se passe est une action. Elle dévoile ainsi l'unité de l'action à travers le temps. Avant de pouvoir s'en distinguer, l'intention est d'abord et avant tout en action.
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