"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« La première fois que j'ai entendu parler de Thomassin, c'était par une directrice de casting avec qui il avait travaillé à ses débuts d'acteur. Elle m'avait montré quelques-unes des lettres qu'il lui avait envoyées de prison. Quand il a été libéré, je suis allée le voir. Routard immobile, Thomassin n'aime pas bouger hors de ses bases. Il faut se déplacer. Je lui ai précisé que je n'écrivais pas sa biographie, mais un livre sur l'assassinat d'une femme dans un village de montagne, affaire dans laquelle il était impliqué. Mon travail consistait à le rencontrer, lui comme tous ceux qui accepteraient de me voir. » F. A.
Le village, c'est Montréal-la-Cluse. La victime, c'est Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau dans le bureau de poste où elle travaillait. Ce livre est donc l'histoire d'un crime. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes - tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l'enquête policière, L'Inconnu de la poste est le portrait d'une France que l'on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d'entre eux la dignité d'un destin.
Dans son nouveau livre « L’Inconnu de la Poste », Florence Aubenas s’intéresse à un fait divers ayant eu lieu à Montréal-la-Cluse en Décembre 2008. Catherine Burgod-Arduini, une quadragénaire enceinte de cinq mois, est retrouvée morte après avoir reçu vingt-huit coups de couteau dans la petite agence postale qu’elle tenait.
Alors que le meurtre s’est déroulé vers 8h30 du matin, en pleine heure de pointe dans la petite ville, personne n’a rien vu ou entendu, personne ne se souvient de quelqu’un qui serait entré ou sorti à ce moment de l’agence. Le premier suspect est l’ex-mari de Catherine, peut-être jaloux que la victime ait refait sa vie et soit enceinte de son nouveau compagnon, mais celui-ci a un alibi.
Les soupçons se tournent alors vers un marginal qui habite juste en face, un marginal au profil assez particulier puisqu’il s’agit d’un acteur de cinéma, qui a connu le succès adolescent en jouant dans « Le Petit Criminel » de Jacques Doillon pour lequel il a reçu un César, et qui a une vingtaine de films à son actif : Gérald Thomassin.
« L’Inconnu de la Poste » est typiquement le genre de livre que j’aime. C’est un true crime passionnant, sur une affaire qui, à ce jour, n’est toujours pas résolue, et qui a connu deux rebondissements assez incroyables dix ans après les faits.
L’œil humaniste de Florence Aubenas, et sa capacité à distiller les petits détails qui vont rendre le récit encore plus réaliste et incarné, donne de vraies qualités littéraires à cette non-fiction qui se déroule dans une petite ville de province. Le portrait de Gérald Thomassin est assez incroyable : un homme qui a connu les foyers de la Ddass, les mauvais traitements, qui est repéré un peu par hasard pour jouer dans un film, qui est porté aux nues, mais qui pendant vingt ans va constamment osciller entre la rue et le monde du cinéma.
L’aspect judiciaire est également très intéressant, et pose question lorsqu’un homme sans antécédent similaire, et sans véritable preuve ou témoignage, peut être incarcéré trois ans avant même qu’un procès ait eu lieu…
Un livre qui se lit comme un roman policier, et que j’ai dévoré!
Une enquête à dévorer comme un roman écrit avec beaucoup d'humanité.
J'apprécie les romans de Florence Aubenas pour leur style simple et clair et les enquêtes qu'elle élabore autour d'un fait divers. Ici le fait qu'on ne sache pas à la fin du livre si l'accusé principal est coupable ou non m'a un peu laissée sur ma faim malheureusement. On est dans un petit village de province en apparence tranquille, où tout le monde se connait et on n'imagerait pas un meurtre, surtout pour une somme d'argent aussi dérisoire. Cela bouscule les idées préconçues du lecteur quant à la tranquillité de la vie à la campagne. Les personnages sont bien représentés, on croirait assister à un film. Ce roman se lit vite et facilement.
Ennuyeux et sans grand intérêt, surtout pour une histoire non résolue... ce livre m'est tombé des mains.
J'aime beaucoup les livres de Florence Aubenas. Celui-ci est le récit d'un fait divers qui s'est déroulé dans le Haut Bugey: l'assassinat de Catherine Burgod, guichetière du bureau de poste. L'enquête sur ce crime, menée par la journaliste, est très détaillée mais surtout très bien écrite. J'adore sa plume ! Des portraits de gens ordinaires qui pourtant ne le sont pas vraiment et un mystère tenace, parfait quand on aime l'univers policier.
L’inconnu de la Poste de Florence Aubenas
Florence Aubenas est avant tout une journaliste. Je l’avais déjà constaté lorsque j’ai lu son livre le quai de Ouistreham. Alors quand j’ai vu dans le rayonnage de ma petite bibliothèque l’inconnu de la poste, je me suis précipité pour le réserver et en quelques heures le dévorer. J’ai eu plaisir à retrouver cette belle écriture fluide de Florence Aubenas et son sens de l’investigation journalistique. Ce livre, relate un fait divers comme l’on dit et que l’on lit comme un roman policier. L’inconnu de la Poste à tout les codes d’un bon thriller, je vous en parlerai plus tard. L’intrigue, à Montréal-la-Cluse ou le miracle économique vient d’une usine de fabrication de plastique ou de générations en générations les familles se succèdent, une agence postale près de l’église est tenue par une jeune femme Catherine Burgod âgée de 41 ans. Le 19 décembre 2008 9h05, son corps est retrouvé dans l’arrière salle de la poste où se tient le coffre-fort ouvert, dans une mare de sang. L’autopsie révélera la trace de 28 coups de couteau et que cette femme était enceinte de 5 mois. La piste criminelle ne fait aucun doute pour les gendarmes chargés de l’enquête, d’autant plus qu’une somme de 2490 € a été dérobée dans le coffre-fort de cette agence. Dans ce village proche de Lyon et de frontière avec la Suisse, axe de passage en montagne de tous les trafics dont celui de la drogue, un petit groupe de marginaux éclusant les bières les unes, derrières les autres, entre deux pétards attirent l’attention des gens du village. Ceux-ci ne voient dans le crime de leur gentille postière, fille d’un notable du village leur main, que la main d’un étranger, d’autant plus que juste en face la poste existe un appartement en sous-sol, La Grotte, repère d’un certain Gérard Thomassin, acteur vu dans le petit criminel de Jacques Doillon qui cultive sa marginalité en fréquentant une bande de jeunes locaux désœuvrés ou l’on verra se mouvoir Tintin et Rambouille. Les investigations conduites ne donnent rien de probant, l’arme du crime n’est pas retrouvée. Des indices semés çà et là orientent les soupçons dans un premier temps vers Gérard Thomassin qui avait un jour exhibé son couteau, un cadeau, faisant une démonstration de ce qu’il faisait dans le film en se servant d’un couteau pour une personne… A la suite de ces premiers indices, celui-ci sera d’ailleurs incarcéré après sa mise en examen en 2013 pour vol avec arme et meurtre sur une personne chargée d’un service public puis remis en liberté trois ans plus tard ? Florence Aubenas se rend alors sur place, enquête avec une minutie et au fur et à mesure de ce livre dessine le portrait de toutes ces personnes ayant peu ou prou avoir à cette affaire. Son travail d’investigation sera même un des éléments mis en avant par Me Sylvie Noachovitch qui défendra une personne soupçonnée dans ce crime et dont la présence fut accréditée dans cette agence postale par ses traces Adn retrouvées, alertant la cour et la presse sur le risque d’une erreur judiciaire. Dans ce roman de Florence Aubenas, je vous le disais en amont de ce propos, vous avez tous les ingrédients d’un thriller, vindicte populaire, fausses pistes, rebondissements, mise en examen, disparition mystérieuse d’un suspect en 2019 peu avant une confrontation importante puis non-lieu… Ce livre je vous engage à lire pour tout ce que je vous ai écrit précédemment. En suivant Florence Aubenas faites-vous votre propre opinion sur cette triste affaire qui a défrayé la chronique judiciaire avec le concours de ténors du barreau. Avant que la cour d'assises ne se retire, le président donne lecture de l'instruction suivante, affichée en gros caractères dans la chambre des délibérations :" Sous réserve de l'exigence de motivation de la décision, la loi ne demande pas compte à chacun des juges et jurés composant la cour d'assises des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : " Avez-vous une intime conviction ? ". " article 353 du code de procédure pénale. Au vu des éléments de l’enquête menée par Florence Aubenas, je vous laisse à vos réflexions qui inévitablement porteront sur les enquêteurs, les suspects, l’instruction, la personnalité des uns et des autres. L’inconnu de la poste de Florence Aubenas est un livre que je vous invite à découvrir ! Bien à vous.
C'est une minutieuse enquête comme sait les mener une journaliste de talent mais c'est écrit comme un roman.
Un écorché vif, un enfant de la Dass qui eu son heure de gloire, un César du plus jeune espoir masculin mais cela ne suffit pas à réparer, à rassurer et à apaiser.
De films en hôpitaux psychiatriques, de tentatives de suicide en addictions, Gerald Thomassin a du mal à vivre.
Alors quand une postière est sauvagement assassinée, il a une tête de coupable idéal mais ce n'est pas si simple.
Florence Aubenas raconte cette histoire en se mettant dans la tête des protagonistes. C'est triste et émouvant. Que d'enfances fracassées qui engendrent des adultes vulnérables et bousillés.
Une lecture non fictionnelle poignante malgré quelques petites longueurs
Un peu des longueurs, mais lu très rapidement.
Cela reste une enquête journalistique et non un roman
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