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Je rejoins totalement l'avis de Dominique Léger sur la virtuosité du style dans ce roman qui nous raconte une histoire d'amour tragique avec une économie de mots qui pourtant en 156 pages nous fait vivre moulte émotions contradictoires. Une réussite.
C’est le retour de Braine, il revient de la guerre, blessé, meurtri. Sur le quai de la gare l’attendent sa femme Lily, leur fils âgé de trois ans et la chienne Lucie. Lily est douce, patiente, elle découvre un homme différent, peu bavard mais elle est là avec tout son amour pour l’aider à se relever. Il est embauché par son beau-père dans la concession automobile, il est employé aux dépannages. C’est ainsi qu’il rencontre Rose, la gérante d’un club de la ville. Il est musicien, passionné de jazz, il va reprendre son instrument. Mais Lily a trouvé le revolver et va le cacher par peur de ce qui pourrait arriver…
Du même auteur, j'avais bien aimé l'écriture un peu jazzy entendue dans "Be-Bop" et "Un soir au club"...comme la bande-son d'un film nouvelle vague...
Alors voilà. Si vous n'avez pas lu l'histoire de Lily et Braine, écoutez bien. Lily a un petit ami. Il est beau et son prénom c'est Braine. A eux deux ils forment le couple Lily et Braine. Lily attend Braine. Braine revient "grand maigre flottant dans sa tenue d'été militaire". Après 2 ans d'absence, ils se retrouvent sur le quai d'une gare. Braine aime bien la coiffure et la robe de Lily ce jour là. Mais entre la blanche première note brûlante d'été "avec des fleurs bleu Lobélia" et la noire note finale d'hiver qui tombe comme un silence, y'aura les improvisations de la vie, de l'amour et de la mort qui emballeront le lecteur sur une partition magistralement maîtrisée de Christain Gailly.
Braine, le soliste de l'histoire ne sait rien faire, à part dépanner les voitures conduites par des blondes, à part jouer du bugle dans un quintette de jazz, à part aimer...trop de femmes à la fois !
Alors de quoi faut-il avoir peur ? D'un pistolet automatique ou d'une sorte de clairon à pistons ?
La passé vous le dira...
Que faut-il le plus admirer dans ce livre : la forme ou le fond ? Suivons l’intrigue : simple, ouverte par la concision de l’écriture à l’imagination du lecteur. Braine relève d’une grave commotion qu’ont soignée trois mois de séjour en hôpital militaire ; il s’était engagé. Il retrouve Lily sa femme, Louis son jeune fils, la chienne Lucie. Apparemment il revit, à l’ombre de cette famille aimante et de son beau-père président - la plus grande concession automobile de la région - qui procure, à lui des petits boulots, au ménage son aisance. Mais une blonde fatale de jaune vêtue, vient rappeler à Braine qu’il a été un bon musicien de jazz (« improvisateur exceptionnel ») et le convainc de réunir le quintet qu’il formait jadis, lui et quatre autres musiciens amateurs, aujourd’hui dispersés… Le récit enfle, qui conduit le couple au plus grand désordre : la réalité est que Braine, revenant de la guerre « ne ressemble à rien, d’ailleurs il n’est plus rien ».
La forme - exigeante - tient de la virtuosité : phrases courtes et syncopées, dialogues lapidaires relevant de leurs stridences le tempo serré du récit, descriptions fulgurantes (« […] allumait son cigare, avec soin, lenteur, le bout tournant dans la flamme jaune de l’allumette qui produisait à chaque bouffée une poussée d’incandescences », annotations piquantes (« Un pré, pas un champ »), assonances éclatantes (« […] et c’est en pensant à Lily et à Louis, à ce que Lily allait penser de lui, que Louis et lui avaient le même âge mental […] ») … Et ces tâches de couleurs vives (robes, chevelures, voitures, meubles…) qui illuminent une histoire que l’on se projette en noir et blanc… Les notes, le jazz !
Il semble qu'il y ait plus hors le livre que dans le livre. Tout se joue davantage dans la tête du lecteur qui doit relier les informations, imaginer le passé de Braine qu'ila voulu fuir en s'engageant dans une armée qui n'était pas la sienne. La tension dramatique est hors le livre simplement exprimée par la phrase légère de Gailly. On adhère ou pas. Mais ce roman, si ténu en apparence, reste longtemps en tête après l'avoir refermé, ce qui est assez rare, le signe des grands livres ou des romans très agaçants.
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