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Aux XIIème et XIIIème siècles, la cour des comtes de Toulouse est en effervescence d'idées, d'écrits et de chants. Autour de Raimon VI se côtoient des poètes-musiciens renommés qui chantent de maintes couleurs les liens qui les unissent dans l'Art de Trobar e Cortezia. Parmi eux, le troubadour Folquet de Marselha devenu évêque-inquisiteur.
À Toulouse où, depuis le Lauragais viennent prêcher les Bons Crestians, Boulgres, Bons Hommes, le destin du trobar et l'avenir de la culture occitane se jouent sur le plan politique et poétique. En témoignent biographes, historiographes et les chansons de Peire Vidal, Aimeric de Peguilhan, Raimon de Miraval, Peire Cardenal ou Guilhem Figueira... qui espèrent pouvoir retrouver le Joi e Trobar qu'ils ont perdus.
Guilhem de Tudela et l'Anonyme, auteurs de la Gesta letrada de plus de 9500 vers, Canso de la Crozada contr'els eretges d'Albiges, dénoncent la terrible invasion militaire menée par Simon de Montfort et le roi de France avec l'appui du Pape et de l'Église de Rome.
À Toulouse, en 1323, la Sobregaya Companhia dels VII Trobadors de Tolosa institue le Consistòri del Gai Saber dans le but de continuer l'art lyrique des troubadours.
Toulouse, centre de l'invention lyrique occitane :
« Parmi les cours méridionales il n'y en eut guère de plus puissante, de plus fastueuse et de plus accueillante que celle des comtes de Toulouse. » écrit le médiéviste Joseph Anglade.
Les troubadours qui y séjournent sont salués bien loin des terres languedociennes :
« ... il y avait là tous ceux qu'Amour saisit si légèrement..., tous ceux, pour qui la langue servit toujours de lance, d'épée, de bouclier et de casque... et deux bons troubadours de Toulouse Peire Vidal et Aimeric de Peguilhan... » témoigne Francesco Pétrarca dans ses Trionfi
Nommé Grand chant courtois par le philologue et critique littéraire Roger Dragonetti, cette lyrique d'oc est avant tout un art poétique vivant, avec ses codes, ses exigences, ses références, sa verve et ses publics.
Mots, Sons et Razos, mots à polir, sons à composer et solides arguments thématiques, ainsi est l'Art de Trobar, selon l'expression d'Arnaut Daniel. C'est un art de vivre, de créer et d'aimer.
Cet art qui rime art d'aimer et art de chanter s'imposa dans les cours de Toulouse à travers les oeuvres des troubadours qui séjournèrent auprès des comtes Raimon(d). Et, qu'il fût lèu e clar, léger et clair, ric ou clus avec mots coberts, riche ou fermé avec des mots couverts... ou amoureux, grivois, satyrique ou politique, chanté ou récité devant un public restreint ou dans les rues de Toulouse, le Trobar, à la fois miroir et transgression d'une réalité agitée par les affaires politiques et spirituelles, écrivait en chansons une grande page de l'histoire occitane et de ses turbulences en pointant la complexité des liens sociaux qui pouvaient réunir ou désunir, tant dans les relations amoureuses, amicales ou politiques que dans les croyances dissidentes condamnées par
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