Masahisa Fukase est un artiste du monde moderne, de l'urgence de vivre et de vivre pleinement.
MASAHISA FUKASE
Masahisa Fukase est un photographe majeur de l'âge d'or de la photographie japonaise. Né à Hokkaido en 1934, il devient vite directeur de la photographie des éditions Kawade, à Tokyo où il publie, expose et collabore à l'école de photographie Workshop, haut lieu de la création artistique japonaise des années 1970.
Son oeuvre est autobiographique, intimiste et ses sujets de prédilection sont Yoko - sa femme et sa muse -, ses chats, ses parents, sa famille, et lui-même. Son divorce d'avec Yoko engendre la période la plus sombre de son existence et sa célèbre série de corbeaux. Victime d'une chute en 1992, il sera maintenu dans le coma pendant vingt ans. Yoko lui rendra visite jusqu'à sa mort en 2012.
Méconnu du grand public, même au Japon, ses tirages et ses albums comptent parmi les plus chers sur le marché de la photographie contemporaine. Certains musiciens, comme le guitariste du groupe U2, lui vouent une admiration éperdue. En 1987, Fukase a réalisé la pochette de l'album " 7000 danses " du groupe Indochine.
Le film
Ravens du réalisateur britannique Mark Gill, tourné à l'automne dernier au Japon, sortira en fin d'année ou début 2025 sur grand écran, en France et dans plusieurs pays.
LE ROMAN
Masahisa Fukase se confie à un corbeau. Lui qui a tant aimé se mettre en scène et se photographier, lui qui de manière obsessionnelle, grave sur le papier la vie de ses proches, dans une course éperdue contre le temps et contre la mort, est aussi un homme loufoque, tendre, et un grand romantique. Témoin d'un Japon d'après-guerre, qui connaît trois décennies de croissance économique fulgurante, Masahisa Fukase est un artiste du monde moderne, de l'urgence de vivre et de vivre pleinement.
Le narrateur de ce court roman n'est autre que Masahisa Fukase. Un photographe japonais né le 25 février 1934 et mort le 9 juin 2012. Tout au long de cette biographie romancée, il s'adresse à un corbeau, un parmi tant de ceux qu'il a photographié inlassablement presque toute sa vie.
Il nous parle de sa jeunesse, son adolescence, sa famille. Le père est photographe de studio et la tradition veut que le fils reprenne le métier après lui.
Pourtant, Masahisa part faire des études, puis choisi d'aller à Tokyo et décide qu'il sera artiste photographe.
Un tout autre métier qui implique de ne pas revenir dans la famille et de ne jamais suivre ces traces toutes écrites que l'on voudrait le faire suivre.
Toute sa vie, il a été attiré par les corbeaux, les chats, les humains.
Il réalise d'abord des photos essentiellement en noir et blanc, puis passe à la couleur. Il fait poser ses proches dans des scènes tout à fait inhabituelles, comme ces portraits où tous sont de dos par exemple.
Il nous parle de ses amours malheureuses, avec Yoko. La rupture et son retour dans le Tokyo des étudiants contestataires de l’année 68, de la vie communautaire et des soirées unpderground. Puis il reviendra auprès de Yoko.
Dix ans après en être parti, le voilà de retour dans son village, auprès de ses parents.
Et tant d'autres moments de sa vie à découvrir.
Car c'est sa vie qui défile sous nos yeux et ce court roman est une grande et belle surprise.
J'ai aimé découvrir cet artiste que je ne connaissais pas du tout, imaginer que j'étais en train de l'écouter me parler de lui.Le ton est direct, intime, vif, pas dénué d'humour malgré tout, et parfois dans un langage parlé qui rend le récit très vivant.
https://domiclire.wordpress.com/2025/01/10/lhomme-au-corbeau-sophie-galle-soas/
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