"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Léonard n'est pas mon vrai prénom. C'est mon nom de code dans la police, en référence au maître De Vinci. C'est le commissaire Plaziat, le boss de Castéja à Bordeaux, qui a eu l'idée de « m'intégrer » dans l'équipe d'Anselme Viloc, le flic de papier. Il fait appel à moi et à mon don lorsqu'il est dans une impasse. D'un naturel secret je parle peu de moi, je lui ai promis de lui livrer le récit de ma première expérience d'enquêteur amateur, à savoir l'extravagante histoire de Lucia Fancini, le nom de la petite voisine qui a marqué ma vie ! Depuis le flic de papier et moi, nous nous sommes trouvés de nombreux points communs tels, la passion pour le violon jazzy, l'amour de la famille, la discrétion, l'ouverture d'esprit et la ténacité entre autres. Ne jamais rien lâcher, telle est notre devise...
Pré-adolescent, Léonard (ce n'est pas son vrai nom) vivait paisiblement avec sa famille et ses deux copains, Lucien et Ulysse, à Caudéran, dans la banlieue de Bordeaux. Jusqu'au jour où une étrange famille italienne, les Fancini et leur fille Lucia, s'installe dans le quartier.
Les trois enfants se lancent alors dans une enquête pour découvrir les secrets de cette famille. En dessinant le portrait de Lucia, Léonard découvre qu'il a des dons de médium...
Guy Rechenmann abandonne son Flic de papier pour nous plonger dans le passé de l'un se des personnages secondaires, Léonard, le dessinateur médium.
L'histoire de ces quatre pré-adolescents, parfois émoustillés par leurs hormones, pourrait n'être qu'amusante. En nous plongeant dans leur passé récent, la seconde guerre mondiale, elle nous invite à une réflexion sur le sens de la vie.
L'auteur fait revivre une époque, l'immédiat après guerre et les séquelles du conflit mondial, que nous sommes de moins en moins nombreux à avoir vécue, mais qu'il est utile de faire connaître pour éviter le pire demain ; l'actualité nous le prouve encore. Il le fait avec le regard insouciant des enfants, ce qui évite de sombrer dans la tragédie.
J'ai retrouvé dans ce roman l'écriture de Guy Rechenmann, riche et lente, enveloppante, qui a parfaitement réussi à son Flic de papier, et qui va très bien à Lucia et Léonard.
Un roman à énigme plus qu'un polar...
Je remercie Catherine Rechenmann Arrieutort et les éditions Cairn de m'avoir permis de découvrir ce livre.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/04/21/lextravagante-histoire-de-lucia-fancini-guy-rechenmann-cairn-roman-a-enigme-plus-que-polar/
Le nouveau roman de Guy Rechenmann est captivant et émouvant.
Le récit n'est pas une enquête du célèbre Anselme Viloc mais de Léonard, un personnage secondaire que les fidèles lecteurs ont découvert dans un livre précédant, A la place de l'autre.
Léonard nous plonge dans son adolescence à la fin des années 50 à Caudéran. Celui-ci va être fasciné par sa voisine Lucia Fancini. Il va très vite ressentir qu'un mystère entoure sa camarade, avec l'aide de ses amis, il va chercher à lever le voile sur les origines de la jeune fille. Léonard va également découvrir qu'il possède une particularité avec laquelle il devra vivre.
Encore une fois Guy Rechenmann fait revivre une période de l'Histoire méconnue et il n'hésite pas à aborder des thèmes qui bousculent nos certitudes scientifiques.
Ce roman est à découvrir pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur ou à dévorer pour ceux qui l'apprécient...
Bonne lecture...
« Bon dieu ! mais c’est bien sûr. »
C’est probablement ce que vous vous dites en découvrant Léonard, le personnage principal de ce roman, le médium, découvert, dans A la place de l’autre, acolyte insolite du Flic de papier, Anselme Viloc.
Dans cet opus, vous allez découvrir ce jeune garçon, collégien rêveur et doué pour le dessin. Il a douze ans en 1956, quand débute l’histoire, et sa vie est bouleversée par l’arrivée de nouveaux voisins, plus particulièrement par Lucia, petite fille de son âge, le bas du visage cachée dans une écharpe.
Léonard est ami avec Lucien et côté amitiés le duo va vite se transformer en trio avec Ulysse dont les origines grecques sont importantes pour la résolution de l’énigme.
Nous sommes dans les années de l’après-guerre, dans le quartier de Caudéran, alors petit village, avant d’être annexé à Bordeaux en 1965.
C’est cette vie que vous raconte Guy Rechenmann, avec moult détails qui vous permettent de vous immerger dans ces années-là. Cette renaissance est très réussie et fait la saveur de l’histoire, en effet rien n’est fortuit, les descriptions mais surtout les expressions usitées et ce mode de vie nous plongent dans le quotidien de ces familles et des progrès technologiques qui l’accompagnent.
Léonard est un élève rêveur à la Prévert mais néanmoins sympathique aux yeux de ses professeurs comme des adultes qui l’entourent.
Il a l’âge de ces amitiés qui se nouent solidement, et la curiosité qui va avec l’adolescence.
L’énigme à résoudre c’est Lucia, qui est-elle ? D’où vient-elle ? Pour cela nos comparses vont commettre une indiscrétion et aller consulter son dossier scolaire. Quelques éléments plus tard, Léonard est intrigué par un numéro de téléphone dans les personnes à contacter, qui n’est pas commun.
Le duo en déduit que c’est un numéro en Grèce, d’où la greffe du troisième larron Ulysse.
Léonard a un autre précieux allier, le docteur Maximilien Berthon, qui lui sert de confident et l’aide à grandir en acceptant son don, s’il est doué pour le dessin il y a des prémices qui se signalent par des fourmis au bout des doigts et des pressentiments qui lui échappent.
« Une sorte d’intuition voire de prémonition avait l’air de naître de mes fourmillements. Etrange.
Une sensation de vide m’a aspiré à ce moment précis. Une peur mentale, une sorte d’angoisse de l’occulte. Fini de jouer. Une prise de conscience d’une différence invisible, menaçante. »
Le docteur Berthon, lui a confié que si Lucia souffre d’une difformité, appelée bec de lièvre, celle-ci peut être réparée par chirurgie et accompagnée d’une orthodontie.
Traitement qu’il a recommandé aux parents de Lucia.
Alors, Léonard est taraudé par une idée fixe, pourquoi les parents n’agissent pas ?
Visiblement, leur train de vie montre qu’ils en ont les moyens.
L’enquête va se révéler ardue et pleine de rebondissements, car les ramifications vont se faire dans la douleur.
Vous allez voyager en Italie et en Grèce avec beaucoup d’émotions.
Mais c’est à vous à le découvrir.
L’écriture est aussi poétique que cinématographique. L’adolescence a de la gouaille, de l’imagination, de la tendresse et encore une candeur rafraîchissante.
Les portraits de ces trois adolescents qui oscillent entre enfance et âge adulte, montrent bien que la germination ne concerne pas seulement les plantes.
Une éducation qui était stricte mais ne négligeait pas la liberté.
A chacun sa singularité dans le respect si l’on est respectable.
Ce livre est également la quintessence de l’humour de l’auteur.
Dans ce livre, il y a des clefs pour décrypter le personnage Anselme Viloc, avec des thèmes récurrents, l’enfance et ses cicatrices, peu de procédures policières mais de l’instinct et de la nostalgie, un regard, des états d’âme et une passion pour Bordeaux et le Bassin.
Des rapports à la vie qui insistent sur les nuances et l’importance des coïncidences.
En conclusion, vous retiendrez que Léonard est le nom de code du personnage dans la police mais que ce roman vous révèle ses jeunes années sans dévoiler qui il est.
Donc le mystère reste entier.
Une lecture qui vous fera passer du rire aux larmes et pour terminer avec humour, n’oubliez pas lecteurs quand vous pensez à la vie que :
« Le dinosaure a disparu alors que la fourmi se porte toujours bien. »
©Chantal Lafon
C’est toujours un bonheur de retrouver la série du Flic de papier de Guy Rechenmann. Avec ce dernier opus qui est un spin off ( mise en lumière d’un personnage secondaire) nous allons enfin connaître l’histoire de Léonard , le dessinateur médium qui a apporté son aide à Anselme Viloc pour certaines enquêtes particulièrement compliquées . Et quelle histoire ! Plongée dans les années 60 où tout était envisageable , surtout le progrès! immersion en Grèce pendant la guerre sans oublier l’Italie d’après guerre
Une petite fille perdue et oubliée , laissée à son triste sort … on ressort de cette lecture humaniste revigoré et comme le dit Didier Daeninckx dans sa préface « Comme si les adultes, les grandes personnes, réparaient enfin le malheur imposé à leurs enfants. »
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