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En 1977, Jean-Patrick Manchette commence d'archiver méthodiquement son courrier, dont émergent plus de deux cents lettres inédites ici réunies. Tapées à la machine ou manuscrites, elles dessinent le cercle de ses relations en même temps que l'évolution de ses réflexions, politiques, artistiques, stylistiques. Une correspondance de longue haleine, entretenue avec un soin extrême, parfois avec humour et toujours dans la langue dont il a le secret, capable de la plus subtile nuance comme du pire uppercut. Avec ses amis ou ses ennemis, il parle polar, traduction, économie du livre, cinéma, politique, art et marchandise... Jusque dans ses parties d'échecs avec Pierre Siniac et lesmots doux adressés à la banque, à son éditeur ou aux voisins, chacune de ses missives est un travail d'écrivain, tantôt éprouvant, tantôt récréatif.On y devine, entre les lignes, les réponses que lui ont faites Jean Echenoz, Donald Westlake, James Ellroy, Robin Cook ou Ross Thomas.On y devine, aussi, l'homme souvent intransigeant, mais jamais indifférent, que fut Jean-Patrick Manchette, jusqu'à ses dernières heures.
Auteur de polar, traducteur, critique littéraire et de cinéma, scénariste et dialoguiste de films, Jean-Patrick Manchette a plus d’une corde à son arc.
Dans cette correspondance qui démarre en 1977 et se termine à sa mort, on découvre toutes ces facettes et le caractère si particulier de cet auteur. Ses missives à Jean Echenoz, Philippe Labro, Antoine Gallimard, Robin Cook, Pierre Siniac ou encore Donald Westlake permettent de dresser le portrait d’un homme d’une profonde intelligence et possédant un grand sens de l'humour. Un homme aussi très habité par la littérature, quasiment obsédé au point d’écrire de longues pages aux écrivains qu’il traduit pour être sûr d’avoir saisi toutes les subtilités d’un texte et de ne pas le dénaturer.
Bien sûr, on peut regretter de ne pas avoir en regard de ses lettres les réponses des destinataires, mais on retire un véritable plaisir de cette lecture et cela même si on n’est pas familier de l’œuvre de l’auteur.
Par la qualité de l’écriture, par la liberté de ton, par toutes les petites touches d’ironie, par ce qu’elles montrent de l’engagement de l’homme, par les théories qu’elles exposent sur le travail de romancier et notamment sur celui de l’auteur de polars mais aussi par les failles qu’elles peuvent montrer de l’homme (agoraphobe, sujet à des crises d’angoisse, parfois susceptible) ces lettres sont un précieux témoignages et donnent très envie de se (re)plonger dans l’œuvre de cet écrivain à la lumière de ce qu’on a appris dans ces correspondances.
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