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Ecrites par la plus célèbre poétesse allemande du XXe siècle alors âgée de dix-huit ans, ces lettres d'amour, hantées par la destruction et la mort, composent pourtant un sublime hommage à la nature et à la vie, dans leur fugacité même. Voici la toute première oeuvre littéraire de la plus célèbre poétesse allemande du XXe siècle. Ingeborg Bachmann écrit ces Lettres à Felician à l'âge de dix-huit ans, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ce sont d'émouvantes lettres d'amour s'adressant d'abord à un tu anonyme, avant d'être dédiées à Felician. Tantôt en vers, tantôt en prose, elles possèdent toutes une musicalité délicate, rendue à merveille par un traducteur d'exception. A cette époque, la destruction et la mort hantaient encore les esprits même si la guerre était finie. Ainsi ces Lettres invoquent avec force la vie tout en portant en elles l'angoisse de la mort. Celle qui écrit (les biographes se demandent encore aujourd'hui si ces lettres sont réelles ou fictives, et si Felician a existé) entre en communion avec les éléments et chante un hymne à la nature dans sa fugacité même.
Parmi les nombreuses thématiques qui apparaissent en filigrane dans ces textes à la frontière entre la correspondance et la poésie, on trouve aussi celles d'un nouveau rapport à la langue et de la dualité de l'être. La prose énigmatique et éthérée d'Ingeborg Bachmann reflète la problématique même de la langue, et son paradoxe suprême : la langue dissimule le sens tout en
le sublimant. Elle le recouvre d'un fascinant voile sombre, que le lecteur est invité à soulever délicatement.
Dans sa préface, Pierre-Emmanuel Dauzat éclaire la vie et l'oeuvre d'Ingeborg Bachmann, "l'une des rares voix poétiques à avoir conclu son oeuvre lyrique par le silence pour renouer avec la prose. A ce titre, les Lettres à Felician [...] prennent un relief particulier en nous ramenant à une époque où l'écrivain naissant n'avait pas encore choisi entre les deux registres et croyait toujours
pouvoir subsumer la totalité des genres sous la notion de musique." Il nous invite aussi à découvrir que les réflexions découlant des Lettres à Felician sont comme de lointaines résonances de la pensée de Walter Benjamin, de Kleist ou de Nietzsche, mais on pourrait tout aussi bien citer Emily Dickinson, Paul Celan, Thomas Bernhard, Goethe ou Baudelaire, tant son oeuvre semble riche en échos universels. Il est urgent de découvrir les Lettres à Felician, une oeuvre singulière et inclassable, qui offre une nouvelle perspective sur l'écriture et la biographie d'Ingeborg Bachmann.
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