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Le titre de ce court ouvrage est suffisamment clair et explicite pour qu'il m'épargne un résumé.
Malgré le soin apporté aux repas, malgré les livres de Kafka, Pessoa (Le banquier anarchiste) ou Brecht et les siens laissés au banquier séquestré, celui-ci ne supporte pas son enfermement : "C'est à peine si vous relevez la tête lorsque je dépose le plateau repas sur la petite table que j'ai installée dans cette cave pour vous offrir un semblant de confort ; vous ne répondez pas plus à mes salutations qu'à mes questions ; rien sur votre visage hermétique ne trahit que vous entendez ou comprenez ce que je vous raconte." (p.3)
Alors le ravisseur-écrivain écrit cette lettre. Il y raconte sa fatigue de devoir sans cesse se battre pour obtenir un prêt, pour trouver un appartement pour sa fille, pour supporter l'état du monde qu'il lit dans les quotidiens, pour avaler le fait que 84 milliardaires possèdent autant que 3 milliards d'êtres humains... Et les riches de se pavaner, de continuer à polluer encore et encore sans vergogne, sans scrupules, de prendre des airs de supériorité insupportables, de mépriser les petits...
C'est lassant, minant et révoltant et nous nous sentons impuissants à changer le cours des choses : "Je ne sais plus comment agir pour entraver l'avancée vers un monde qui me répugne un peu plus chaque jour. J'écris des textes qui ne sont lus que par ceux qui pensent comme moi, je les écris quand même car, dans toute dictature, le silence est complice." (p.16/17) Eric Pessan est en colère contre les puissants qui nous enjoignent de faire des efforts, de se serrer un peu la ceinture pendant qu'eux se gavent toujours et encore, et encore une fois, je partage l'ensemble de ses mots, je suis de ceux qui lisent ses livres régulièrement -même si j'ai choisi celui-ci sur le titre et découvert le nom de l'auteur après l'achat, car il n'apparaît pas sur la couverture. Je suis tellement dégoûté que je ne lis plus la presse -sauf Le Canard Enchaîné, et l'application France Info, que je viens de désinstaller pour cause de phagocytage footballistique-, ne regarde plus la télévision et n'écoute plus la radio. J'ai besoin de me protéger. Malgré cela, je ressens cette fatigue, cette colère, la même que celle de l'auteur et j'ai envie parfois de faire un texte violent pour évacuer, mais mon talent est plutôt de les lire... Comment voulez-vous que je puisse écrire mieux que ce qui suit :
"La ligne de partage passe entre ceux qui collaborent -même de façon microscopique- au verrouillage du monde et ceux qui ne peuvent plus respirer, dormir ou espérer." (p.15)
Texte court, dans une collection Lettre ouverte chez Le Réalgar, dont pas mal de titres m'ont donné envie. Texte indispensable, ne serait-ce que pour partager la colère...
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