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En 2027, dans une République Dominicaine ravagée par des désastres écologiques, Acilde, adolescente de classe pauvre, tente de survivre et d'acquérir la Rainbow Bright, drogue qui lui permettrait de devenir un homme sans intervention chirurgicale.
En 2001, Argenis, artiste en perdition, rejoint une résidence à Sosùa, plage destinée à devenir un sanctuaire marin.
Par un concours de circonstances, Acilde et Argenis se retrouvent en contact avec leurs vies antérieures, à deux époques-clés de l'histoire des Caraïbes. Parviendront-ils à empêcher les catastrophes qui ont détruit leur pays ?
Une fresque historique et sociale teintée de magie et d’écologie, des personnages atypiques aux destins croisés nourris par de grandes passions. Un roman choral déroutant et original !
En savoir plus sur : https://livraisonslitteraires.wordpress.com/2020/09/20/les-tentacules/
Le voilà l'objet littéraire non identifié de la rentrée, concocté par l'auteure caribéenne Rita Indiana. Son récit est inclassable mêlant science-fiction et réalisme magique à la Garcia Marquez pour offrir une dystopie complètement dingue à la fureur punk.
Le roman démarre en 2027, dans une République dominicaine ravagée par des désastres écologiques qui ont détruit toute vie marine, au sein d'une société rongée par l'hypercapitalisme, entre lutte des classes et dictature. Cadre classique que l'on retrouve souvent dans les récits d'anticipation post-apocalyptique, sauf que le récit prend une tournure vertigineuse en se déployant autour de plusieurs arcs narratifs temporels : les deux personnages principaux, Acilde et Argenis peuvent se propulser dans leur vie antérieure, l'un en 1991, l'autre au XVIIème siècle à l'époque des flibustiers !
Suivre ce récit volontairement très diffracté n'est pas chose aisée, cela demande concentration et même en étant concentré, nécessite de fréquents sauts d'imagination pour relier toutes les informations foisonnantes qui sont délivrées. Ça déborde tellement que l'intrigue peut devenir un poil foutraque. D'autant plus que sont évoquer énormément de thématiques fortes et passionnantes ( écologie – conséquences de la colonisation – violence de la lutte des classes – questionnement sur le genre et l'identité sexuelle ) et des éléments du récit faisant intervenir une prophétie ( celle de l'arrivée d'un sauveur ) une anémone de mer magique et paganisme de la Santeria ( religion populaire aux Caraïbes dont les dieux d'origine africaine, les orishas, ont été assimilés par syncrétisme aux saints catholiques ) au parfum de vaudou.
Je ne suis pas toujours parvenue à relier toutes les facettes de ce roman pour obtenir une lecture totalement cohérente, mais peu importe, son message politique et militant porte. On suit avec une certaine fascination la course dans le temps d'Acilde pour éviter les désastres écologiques, politiques et sociétaux du futur, pour sauver l'île de la folie des hommes. Avec un dilemme fort quasi existentialiste qui fait réfléchir aussi sur la place de l'individu dans le collectif et sa capacité à se sacrifier pour mener à bien ses idéaux lorsqu'il faut sauver la société. Derrière les mots souvent crus et provocateurs, le message est clair : il est encore temps, nous avons encore la capacité à impulser des changements profonds, individuellement et collectivement.
Une fable écologiste audacieuse, sans filtre pleine de pulpe, de vitamines et de rage. Une expérience littéraire surprenante et originale porté par une plume forte et évocatrice.
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