Cette semaine MaLibrairie vous emmène à Nantes rencontrer Charlotte et sa librairie "La vie devant soi"
Dans les années 80, un jeune homme désoeuvré hante les bars autour de la gare Saint-Lazare. Il y fait des rencontres, dont celle d'un mystérieux Égyptien avec lequel il noue une relation ambiguë et forte, et celle d'une bande d'amis qui se retrouvent pour faire la fête dans une grande maison à Sèvres, chez Mathilde. Convié aux soirées de cette femme qui le fascine, le jeune homme navigue dans un monde à l'opposé du sien, un monde où on boit, on bavarde, on flirte, on danse (surtout le slow).
L'atmosphère de ces soirées plonge le jeune homme dans une torpeur délicieuse qui l'éloigne peu à peu de l'existence solitaire et étriquée qu'il mène à Paris. Il tombe amoureux, ébauche des projets, sait déjà que cette période restera à jamais inscrite en lui.
L'émotion est là, à fleur de peau, fugitive, capturée par l'écriture sensible de Dominique Fabre.
Par petites touches, celui-ci poursuit la peinture d'une époque à jamais disparue, Ronde de nuit dans laquelle les personnages finissent par se confondre avec le décor en clair-obscur de la mémoire.
Cette semaine MaLibrairie vous emmène à Nantes rencontrer Charlotte et sa librairie "La vie devant soi"
Les soirées chez Mathilde, le dernier roman de Dominique Fabre, nous font faire un voyage dans le temps et nous voilà de retour dans les années 80 à Sèvres. Nous allons suivre le parcours quasi initiatique d’un jeune étudiant. Nous allons aller de troquet en café, et rencontrer de nombreux personnages comme une galerie de portraits, un ingénieur qui boit beaucoup, trop peut-être, l’Egyptien sans papiers. Des personnages qui nous semblent si familiers que pour un peu on dirait les connaître. Le narrateur un étudiant qui n’étudie pas mais va être au fil de ses errances invité à Sèvres. Il se sentira accueilli dans ce nouveau milieu si différent du sien, où la réalité semble s’éloigner pour laisser place à une certaine douceur de vivre. Entouré de gens plus âgés que lui, plus à l’aise financièrement, il n’arrive pas cependant à se laisser complètement aller avec eux, il se sent différent et il ne dépassera pas ce mur invisible et pourtant bien présent. Il apprendra beaucoup à leur contact. Il rencontrera aussi l’amour en la personne de Mathilde qui est malade, sans que nous sachions réellement ce qu’elle a. Le narrateur se souviendra longtemps de ces moments comme d’un tournant essentiel à sa vie. Pas mal de nostalgie dans ce roman, un retour sur la jeunesse qui passe si vite comme on regarderait une vielle photographie sépia avec toute la tendresse que l’on peut éprouver en faisant remonter les souvenirs. Le temps qui passe et qui transforme parfois le souvenir qu’on avait de telle personne ou de tel événement. Ce qui est apparu comme une rencontre anodine au final est encore dans notre mémoire des années plus tard. La mémoire est une chose étrange et elle fait remonter en nous des conversations depuis longtemps passées et qui sont en nous depuis lors. Les quartiers de la ville de Paris évoqués dans le livre n’existent plus forcément mais les lieux évoqués sont quasi éternels. Prendre conscience de ce temps qui passe, ne pas le laisser s’échapper et le vivre pleinement c’est ce que je retiens ce beau roman.
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