Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Un fils apprend au téléphone le décès de son père. Ils s'étaient éloignés : un malentendu, des drames puis des non-dits, et la distance désormais infranchissable.
Maintenant que l'absence a remplacé le silence, le fils revient à Trappes, le quartier de son enfance, pour veiller avec ses soeurs la dépouille du défunt et trier ses affaires. Tandis qu'il débarrasse l'appartement, il découvre une enveloppe épaisse contenant quantité de cassettes audio, chacune datée et portant un nom de lieu. Il en écoute une et entend la voix de son père qui s'adresse à son propre père resté au Maroc. Il y raconte sa vie en France, année après année. Notre narrateur décide alors de partir sur les traces de ce taiseux dont la voix semble comme resurgir du passé. Le nord de la France, les mines de charbon des Trente Glorieuses, les usines d'Aubervilliers et de Besançon, les maraîchages et les camps de harkis en Camargue : le fils entend l'histoire de son père et le sens de ses silences.
Si j’avais déjà entendu parler de Rachid Benzine, je n’avais encore rien lu de lui. C’est grâce à une membre de mon club de lecture qui a présenté ce roman que j’ai eu envie de le découvrir.
Amine, né au sein d’une famille d’immigrés marocains, a grandi à Trappes. Devenu un pianiste de renommée mondiale, il a rompu toute relation avec son père depuis vingt ans. Au décès de celui-ci, Amine revient pour l’enterrement et aider ses soeurs à vider l’appartement.
Par hasard, il va découvrir, cachées dans la salle de bains, une grande quantité de cassettes audio. Ces cassettes ont été enregistrées par le père d’Amine comme des lettres orales et envoyées à son propre père au Maroc.
A leur écoute, Amine va découvrir la vie de son père de 1965, année de son arrivée à Lens, jusqu’à la dernière en 1991. La voix de son père, à qui Amine reprochait ses silences, va lui révéler ses souffrances de l’exil, l’exploitation au travail, le poids de la famille qui, même à des milliers de kilomètres, interdit un mariage avec une Française, la construction d’une vie de famille avec une Marocaine, les enfants, les drames et les chagrins.
Bien plus touché qu’il ne veut l’admettre au début, Amine décide de partir à la rencontre de ceux qui ont côtoyé son père. L’homme qu’il va ainsi découvrir est bien plus complexe et riche que l’image qu’il s’en faisait.
» Les silences des pères » est un roman touchant qui soulève la question des choses tues, cachées, des sentiments non exprimés générant des malentendus et des souffrances qui pourraient être évitées.
Encore un court roman bourré d'émotions!
J'ai la chance de faire parti d'un club de lecture qui selectionne des petites pépites que je n'aurais certainement jamais lu sinon..
Celui-ci en fait parti. L'écriture est sobre mais touchante et bouleversante. Le thème n'est pas facile à aborder mais il m'a permis de prendre du recul sur des situations de mon quotidien et rien que pour ça, j'ai adoré!
Vingt-deux ans que Amine n’a pas revu son père, ce père qui vient de décéder en cette mi-avril 2022, à l’âge de quatre-vingt quatre ans.
« Il a fallu qu’il meure pour que je revienne », c’est ainsi qu’il s’exprime de retour à Trappes pour assister aux funérailles. Il s’agit pour lui à la fois de son père et d’un étranger.
Mais en débarrassant l’appartement, il découvre par accident, une lourde enveloppe cachée sous la baignoire contenant une quarantaine de cassettes audio avec sur chacune, mention d’une année et d’un lieu. L’enregistrement le plus ancien date de 1965 et le plus récent de 2006. Il extrait également un magnétophone enregistreur.
Dès la première écoute il se rend compte qu’il s’agit de cassettes enregistrées par son père et adressées à son propre père resté au pays, au Maroc. Cette première cassette fait référence à un ami d’enfance. Il recherche et trouve une adresse d’un foyer de Lille et décide de s’y rendre.
Il apprend alors comment son père, alors jeune homme de dix-neuf ans et son ami Driss dont les familles respectives peinaient à survivre, avertis de la venue de l’« Homme de la mine », avaient parcouru depuis leur village, une centaine de kilomètres à pied et attendu plusieurs heures sous un soleil de plomb avant d’être admis au bagne des houillères : une sélection rappelant le marché aux esclaves.
« Un voile pudique et silencieux recouvrirait par la suite la souffrance de leur exil. »
Ils arrivèrent donc dans le nord de la France à Lens, dans les mines de charbon, sans savoir que leur premier travail allait consister à prendre la place de grévistes.
Au hasard des témoignages recueillis auprès d’autres amis de son père, il apprend comment celui-ci, après avoir été une gueule noire est devenu une gueule grise lorsqu’il est parti travailler dans une cimenterie d’Aubervilliers en région parisienne, comment il a fait connaissance ensuite avec un producteur et éditeur de musique, puis s’est retrouvé chez Lip à Besançon ou encore à travailler la terre dans le sud de la France avec des Algériens et des Harkis.
Lui qui est devenu un pianiste classique de renommée internationale finira-t-il par comprendre comment une cassette de l’enregistrement du concert donné à Cologne par Keith Jarrett avait pu atterrir chez son père et pourquoi tous deux étaient accros à cette mélopée?
À mesure qu’il découvre l’histoire de son père, il comprend mieux le temps des silences de cet homme duquel il s’était éloigné. Boualem, un autre de ses amis encore en vie lui a d’ailleurs fait comprendre que si les jeunes ne connaissaient plus ces histoires, c’est parce que les vieux comme son père ont voulu que toutes les souffrances, tout ce qu’ils ont subi, s’arrêtent avec eux.
Autant de rencontres et de découvertes qui font qu’Amine a le sentiment d’avoir été trompé, que son père était différent, que c’était un autre homme.
Son trouble sera à son apogée lorsque dans une cassette, il entend son père amoureux demander à son propre père l’autorisation d’épouser une Française qu’il aime...
En entendant l’histoire de son père, il entend le sens de ses silences.
170 pages seulement et pourtant que d’enseignements à retirer de ce roman !
En prenant comme héros de son roman, cet immigré marocain, Rachid Benzine permet de remettre en mémoire ce pan historique que nous avons un peu trop vite oublié, cette convention bilatérale sur la main d’œuvre signée entre la France et le Maroc, juste après l’indépendance. Les Charbonnages de France ayant obtenu un permis de recruter à grande échelle opéraient une multitude de sélections dans les villages et les souks, puis embarquaient cette main-d’œuvre docile et précarisée, un élément de gestion de la production du charbon :
« Avec du ciment et des immigrés, voilà comment on a tout reconstruit. Des milliers de forçats affamés. »
C’est aussi l’entrée en nombre des femmes dans le milieu du travail, le développement du cinéma militant mais aussi ces camps de Harkis, ces Algériens qui se sont battus aux côtés de la France, ont perdu la guerre, leur terre et vivent maintenant comme des exilés, qui sont abordés lorsque l’homme arrive chez Lip en 1973.
Ce roman, s’il transcrit avec beaucoup de pudeur, ces silences, ces non-dits entre le père et son fils, ces silences souvent mal interprétés, ce sont aussi ceux de la société française au sujet de l’immigration depuis le début des Trente Glorieuses.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/01/rachid-benzine-les-silences-des-peres.html
Un livre empreint d'émotion.
Amine, pianiste international, vient de perdre son père avec lequel il était en froid depuis des années. En vidant l'appartement le fils découvre des cassettes enregistrées par son père qui envoyait ainsi des nouvelles à son propre père resté "au pays". Le fils alors va tout comprendre des silences de son père ou du moins une grande partie.
Un bien joli roman: on a tous envie que les défunts nous aient laissé des messages posthumes. Bravo à l'auteur d'avoir si bien saisi ces envies! La mienne en tout cas!
Je découvre l'auteur grâce à ce roman. Un livre qui m'a littéralement chamboulée, une histoire poignante, bouleversante,émouvante, touchante, pas assez de mots pour décrire mon ressenti,
Amine, reçoit un appel téléphonique lui apprenant la mort de son père, cet homme qu'il n'a pas vu depuis une vingtaine d'année . IL doit vider son appartement , et là il découvre une série de K7, qui sont datées , enregistrées par son père. Il entend sa voix, ce qu'il apprend est loin de l'image qu’il avait de lui. L'histoire de débute en 1965, suite au départ du Maroc vers la France. Ses parents ne sachant pas lire, il choisit de s'enregistrer, et raconter son quotidien, sa vie, ses amours, ses amitiés, Il a un grand respecter , pour sa mère et son père. Amine découvre une histoire qui le touche en plein cœur , un véritable uppercut. Il part en quête des personnes qu'ils ont connu, il réalise , qu'il ne connaissait pas cet homme qui a ouvré toute sa vie pour le bien être de sa femme et de ses enfants, leur assurer une vie resplendissante, et un avenir prometteur . Amine est déstabilisé, il découvre cet homme qui a tu son passé, qui a avancé son parcours en France, mais son cœur reste toujours au Maroc. L'auteur signe un roman époustouflant, intense en émotion. La plume est sensible subtile , tout est écrit avec une grande pudeur. " Les silences des pères" où plutôt "Le silence du père", prend tout son sens au fur et à mesure de la lecture. Un roman court puissant , qui m'a hypnotisée jusqu’au final,
Connais t'on vraiment nos parents? C'est ce que nous montre l'auteur de ce court roman.
c'est en vidant l'appartement de son père décédé, que ce pianiste découvre des cassettes. C'est la voix de son père qu'il entend, s'adressant à son propre père, resté au pays...Ces enregistrements retracent le passé de ce vieil homme, le recrutement de ces ouvriers étrangers pour venir travailler en France dans les bassins miniers...
Leur volonté, leur force ,la façon d'accepter les travaux durs, pendant de longues heures, malgré le faible salaire et le risque encouru...
Cet homme enfermé dans son silence, sans preuve d'amour pour ses enfants, ne correspond pas à la personne admirée par son ami, pour ses valeurs humaines....
L'amitié ,l'amour, les sentiments sont présents dans ce récit...
Un fils a perdu son père, ils n’étaient pas proches et le fils lui en voulait, à son père, de son silence. Après avoir vidé l’appartement, presque par hasard, il découvre une enveloppe avec un magnétophone et des cassettes, ce sont les messages que le père envoyait à son propre père resté au Maroc.
Les silences des pères de Rachid Benzine raconte la quête d’un fils pour retrouver le parcours de son père. Dans les années 1970, alors jeune homme de dix-neuf ans, il est venu travailler en France, pour soutenir sa famille.
Pas vraiment un thème de tourne page, et pourtant ! Je n’ai eu de cesse d’avancer dans le livre. Ce qui a dominé ma lecture a été l’émotion, la tristesse pour ce fils qui n’a pas connu son père, l’indignation et enfin la révolte. Comment a-t-on pu traiter des êtres humains d’une telle façon ? Et enfin du soulagement quand j’ai compris que le fils avait, par-delà la mort, retrouvé son père.
Mais faut-il attendre la mort de ses parents pour les découvrir ?
Une quatrième de couverture qui me donne envie, un titre accrocheur, voilà ce qui m'a donné envie de me plonger dans ce roman.
On y découvre la quête d'un fils vers son père récemment disparu.
Un fils qui a ne connait pas son père, distant, réservé.
Un chemin vers un deuil, vers la découverte d'une riche vie passée.
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...