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Larispem 1899 - Dans cette Cité-Etat indépendante où les bouchers constituent la caste forte d'un régime populiste, trois destins se croisent. Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l'apprentie louchébem et Nathanaël, l'orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l'ombre d'une société secrète vient planer sur la ville.
Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution ?
"Les mystères de Larispem, tome 1 : le sang jamais n'oublie" est un roman qui m'a agréablement surpris, d'autant plus que je suis une grande amatrice de l'univers steampunk que je trouve incroyable d'ingéniosité et surprenant. Ce livre propose une histoire située dans un Paris alternatif du XIXe siècle, rebaptisé Larispem, où les codes de la réalité sont bousculés par l'imaginaire.
On se plonge rapidement dans un monde riche et bien construit, où l'on retrouve des caractéristiques propres à l'univers steampunk, où la technologie du 19e siècle est combinée à des éléments futuristes imaginaires. Cela crée une ambiance rétrofuturiste captivante, où l'esthétique victorienne est mélangée à des avancées technologiques surprenantes.
L'auteur, Lucie Pierrat-Pajot, explore ingénieusement cette cité, place les premiers jalons de son intrigue, ce qui donne à l'ensemble une dimension encore plus fascinante. Larispem est une Cité-État indépendante où les bouchers constituent la caste dominante, une inversion des rôles traditionnels qui ajoute une couche de mystère à la société de Larispem. C'est d'ailleurs un fait intéressant par rapport à beaucoup d'ouvrages où on garde une hiérarchie codifiée qui se ressemble beaucoup.
Ce premier tome sert principalement d'introduction, et qui dit introduction, dit prendre le temps de placer le début des intrigues, les personnages, les lieux, les liens importants. de ce fait, quelques passages manquaient de rythme et prenaient du temps pour en comprendre les enjeux. Bien qu'il puisse y avoir quelques longueurs, j'ai apprécié de me laisser porter par l'histoire. L'auteur prend son temps, oui, ce qui m'a permis de m'immerger complètement dans cet univers alternatif.
Les personnages principaux, Liberté, Carmine et Nathanaël, se distinguent par leur originalité et leur intégration réussie dans l'univers steampunk. Chacun d'eux possède une palette de caractéristiques, d'aspirations et de failles qui les rendent exceptionnellement captivants. Ce qui les rend encore plus attachants, c'est leur complexité et leur psychologie bien développée, loin des stéréotypes parfaitement lisses. Ils exhibent des traits de caractère distincts, ce qui crée un réalisme appréciable. L'amitié entre Liberté et Carmine, mise en évidence lors de leurs expéditions nocturnes, ajoute une dimension dynamique à l'histoire, renforçant ainsi l'attachement du lecteur à ces personnages singuliers.
L'intrigue, quant à elle, s'éveille véritablement vers la conclusion du livre, lorsque la découverte fortuite d'un livre énigmatique ouvre la porte à une série d'événements mystérieux. Cette révélation marque le point de départ d'une intrigue qui promet de se dévoiler progressivement au fil des prochains tomes, stimulant ainsi la curiosité du lecteur et le maintenant en haleine.
En bref : malgré quelques longueurs, ce premier tome parvient à établir de manière solide les fondations de l'histoire, tout en maintenant un intérêt soutenu du lecteur pour la suite. L'auteur a accompli la création d'un univers steampunk fascinant et de personnages intrigants, et j'attends avec impatience de voir comment l'intrigue évoluera dans les prochains volumes. Ce livre offre une expérience immersive et prometteuse pour les amateurs du genre.
Tout d'abord, un immense merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour l'envoi spontané de ce livre. C'est un grand honneur qu'on ait ainsi pensé à moi. Et, comme si la surprise n'était pas assez belle comme ça, j'ai non seulement reçu ce tome un dans sa toute nouvelle version en poche mais aussi le tome trois, qui met le point final à la trilogie, qui vient juste de paraître en grand format. Qui plus est, les deux livres sont absolument magnifiques. Je pourrais passer des heures à contempler tous les détails de leurs couvertures, qui illustrent à merveille l'univers extrêmement riche de la saga (du moins, pour ce que le tome un m'en a laissé voir). Ni une, ni deux, j'ai tout simplement dé-vo-ré ce premier tome et ça m'a fait un bien fou. Je pense savoir pourquoi Gallimard Jeunesse m'a envoyé ces deux ouvrages alors que je ne leur avais jamais parlé de mon désir de lire cette trilogie. En effet, grâce à eux, j'avais eu l'opportunité de lire le tome trois de l'excellentissime saga qu'est La Passe-Miroir de l'exceptionnelle Christelle Dabos et, leur ayant envoyé mes chroniques des deux premiers tomes à cette visée, ils avaient bien dû comprendre à quel point le bébé littéraire de l'imagination sans limites de Christelle Dabos me tenait à cœur. Eh bien, j'aime désormais à voir les deux sagas, La Passe-Miroir et Les Mystères de Larispem donc, comme deux âmes sœurs, deux vraies âmes connectées. Si chaque univers a son identité propre, les deux partagent cette même atmosphère steampunk qui a le don de me charmer à tous les coups et sont extrêmement fournis et bien construits. Leurs autrices aussi sont comme deux sœurs jumelles : leur plume à chacune est truculente et délicieuse, et a de quoi nous couper le sifflet. Pas étonnant que Christelle et Lucie aient chacune leur tour gagné le concours du Premier roman jeunesse, elles l'ont toutes les deux amplement mérité ! Sans compter que la première a encensé l'oeuvre de la seconde : d'après la queen Christelle elle-même, Les mystères de Larispem est « à lire labsolumentem ». Comment voulez-vous que je résiste face à une telle injonction ? Lire Larispem n'était dès lors plus seulement une envie, mais une obligation. Je me suis acquittée de ma tâche avec beaucoup de zèle et je ne le regrette pas !
L'histoire se passe à Paris, à l'aube du vingtième siècle. Sauf que Paris n'est plus vraiment la Ville-Lumière que l'on connaît. Dans le monde inventé par Lucie Pierrat-Pajot, elle se prénomme désormais Larispem et... disons que l'Histoire de notre pays telle qu'elle s'est déroulée a été singulièrement modifiée. Cela m'a permis de redécouvrir le terme d'uchronie, à savoir une intrigue où l'auteur modifie un élément du passé, ce qui lui permet de modifier tout ce qui en a découlé ensuite en matière d'histoire. Je trouve cela extrêmement enrichissant et fascinant, dans le sens où cela nous permet de nous pencher sur un événement historique qu'on connaît peu ou quasiment pas et d'en découvrir les conséquences si ce dit-événement s'était passé tout autrement. Cela laisse la belle part à l'imagination de l'autrice ici, qui s'en donne à cœur joie et qui use de ses excellentes influences que sont Eugène Sue et le formidable Jules Verne (qui est lui aussi un personnage indispensable de l'histoire !) pour recréer Paris et l'Histoire de France à sa sauce. Je ne sais pas vous mais, pour ma part, tout ce que je connaissais de la Commune, qui est l'élément-déclencheur de l'intrigue palpitante des Mystères de Larispem, c'était « Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire. » (paix à ton âme, Gavroche). Je ne plaisante même pas. Dans mes souvenirs, on a très peu abordé cette période importante au collège, à peine une double-page dans notre livre d'histoire en somme. Soit réduite à rien du tout aux yeux de l'Éducation nationale. Je suis bien heureuse que Lucie Pierrat-Pajot en ait fait sa source principale d'inspiration car, en dehors du fait que Victor Hugo, profondément marqué par l'épisode des barricades, y ait consacré une large partie dans son roman-monstre qu'est Les Misérables (un chef-d'œuvre à l'état pur qui vaut d'être lu dans son intégralité), ce pour quoi les fameux Communards se sont battus mériterait d'être plus mis en lumière, et d'être connu. Une fois cette chronique rédigée, j'irai de ce pas faire mes petites recherches, en lectrice avide de connaissances que je suis.
Mais surtout, en dehors du fait que Lucie Pierrat-Pajot a éveillé un véritable intérêt pour la Commune en moi, j'ai été émerveillée par son écriture si riche et exaltante qui nous embarque jusque dans les tréfonds de ce Paris réinventé et bien en avance sur son temps. J'aurai décidément appris bien des choses en commençant cette trilogie extrêmement addictive, notamment en ce qui concerne l'argot des bouchers. J'ignorais même jusqu'à son existence, et pourtant il est bel et bien employé par les personnes actives dans cette noble profession. On en vient presque à être contaminés par cette manie de mettre des "l" au début de chaque mot, à mettre la première lettre du mot à la dernière place, et à ajouter un "em" ou un "uche" à tout bout de champ ! Moi, je lui ai trouvé son petit charme, à ce langage. On en comprend vite les règles et on s'y habitue tout aussi rapidement. L'écriture de Lucie Pierrat-Pajot a définitivement son véritable style, très reconnaissable, elle a su trouver son identité qui lui était propre, et elle saura à mon sens enchanter tous les lecteurs. Une fois qu'elle vous prend par la main, impossible de vous défaire de cette poigne de fer qui sait parfaitement ce qu'elle veut, et on n'en a pas vraiment envie dans le même temps tant la balade qu'elle nous propose est excitante et captivante, tout autant que périlleuse. En effet, sous couvert de modernisme qui fait briller nos petits yeux tels des enfants devant des jouets dernier cri, Larispem recèle bien des dangers. Alors que la ville se fait le parangon de l'égalité, peu importe le sexe ou la couleur de peau (ce que je ne peux qu'approuver), où tout le monde se doit de gagner sa pitance et n'a pas intérêt à être né avec une cuillère en argent dans la bouche et à se la couler douce, elle a aussi le droit à des réfractaires et à de nombreux ennemis, que ce soit en son sein ou à l'extérieur. Si le premier tome, en guise d'introduction, nous offre des apparences plutôt paisibles et une atmosphère propice à la grande fête qui se prépare en vue du nouveau siècle, l'autrice sème suffisamment de graines d'inquiétude pour que le lecteur se sente fortement titillé de lire la suite et de voir toute cette noirceur et cette amertume exploser au grand jour, ainsi que de voir éclater cette bulle de tranquillité instaurée par les hautes autorités de la nouvelle cité indépendante. En tout cas, une chose est sûre, Lucie Pierrat-Pajot nous livre dans ce premier tome toutes les clés nécessaires à la bonne compréhension de cet univers novateur et très étranger au nôtre, sans pour autant tomber dans une introduction purement descriptive qui manquerait de nous assommer. Elle nous en dit suffisamment pour qu'on assimile pleinement toutes les données et qu'on se sente presque comme chez soi au sein de la cité-état de Larispem (et j'avais effectivement ce sentiment très plaisant d'être moi aussi une Citoyenne), mais il reste néanmoins des parts d'ombre concernant le déroulement même de la Commune et ses conséquences directes, aussi bien que concernant la façon de gouverner de la Présidente (oui, vous avez bien lu ! Une femme au pouvoir, cela fait du bien !) et j'ai juste hâte qu'on m'apporte des éclaircissements à tout ça dans les prochains tomes.
Au niveau des personnages, je peux vous dire que nous ne sommes pas en reste ! Je me suis très vite attachée au duo de choc formé par Liberté et Carmine, les deux grandes héroïnes de cette histoire improbable et pourtant vraie, deux jeunes filles qui ne s'en laissent pas conter et que j'admire beaucoup. Je serais très curieuse de savoir comment ces deux incroyables adolescentes si différentes en apparence se sont rencontrées, mais en tout cas, elles constituent un Ying et un Yang impeccable. Entre Carmine la sanguine, l'apprentie-bouchère déterminée et honorable qui ne tourne pas sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, et Liberté, la jeune fille timide, réservée, qui ne s'intéresse pas du tout aux superficialités des autres filles et qui préférera toujours la compagnie d'un bon livre à la leur (ça, c'est ma fi-fille ♥), l'équilibre est parfaitement maintenu. Toutes les deux ont su me toucher car elles doivent toutes les deux constamment prouver leur valeur dans un monde qui, s'il a pour principe d'être égalitaire et de laisser sa chance à chacun, peu importe son origine et sa différence, sait encore très bien juger et critiquer sous cape. Nos deux adolescentes si fortes et si combattantes en font toutes les deux les frais : Carmine est caractérisée par sa couleur de peau, elle la fille d'un ancien esclave, et Liberté sent toujours le regard des autres s'attarder sur ses formes généreuses et sur ses vêtements démodés de campagnarde, elle qui vient de la campagne française. Car oui, j'avais oublié un petit détail : Paris n'est plus la belle capitale de la France, elle s'est complètement coupée de notre pays et se débrouille comme une grande ! Larispem, cité-état qui a vécu non pas une Révolution mais deux, a son propre système bien rodé et, à côté, le reste de la France fait office de contrée arriéré. C'est ainsi que Carmine peut se balader en bleu de travail à l'air libre, sans avoir à se soucier de porter des fanfreluches et de longues jupes encombrantes, et sans se soucier de devoir enlever les perles argentées hyper stylées de ses tresses. Pourtant, si Larispem impressionne au vu de sa façon de penser visionnaire pour l'époque, il y a pourtant bien un problème dans cet engrenage soit-disant parfaitement huilé. A commencer par ce culte de la viande qui a été instauré à Larispem. Non seulement les bouchers sont extrêmement bien vus et respectés pour le dur travail qu'ils abattent chaque jour (ça encore, je ne le conteste pas). En revanche, manger de la viande à chaque repas... C'est un peu limite. Le gouvernement de Larispem nous fait bien comprendre que la cité s'est reconstruite et réorganisée dans le sang et la sueur, le message est bien passé. Surtout, si Larispem a sa présidente attitrée avec laquelle on fait connaissance dès le premier tome, la redoutable et énigmatique Michelle Lancien qui m'a complètement subjuguée, le peuple de la ville fait aussi constamment référence au "Taureau". Plus que le nom de la monnaie de la cité, le "Taureau" constitue pour moi LE véritable mystère de Larispem, indiqué au pluriel dans le titre de la saga. J'en suis intimement convaincue. Plus que la confrérie des Frères de sang, ces aristocrates matés ou bannis qui ont le système communiste de Larispem en horreur et qui comptent bien se venger, c'est le "Taureau" qui occupe actuellement toutes mes pensées. Bien sûr, les Frères de sang m'ont glacé le sang de par leur projet presque satanique, qui relève du mysticisme et de la pure sorcellerie, et j'ai adoré que cette noirceur du wicca soit introduite dans un monde très jules vernien qui en est totalement à l'opposé (encore une preuve du grand talent de l'auteure !). Cependant, je sens que ce ne sont pas eux qui nous réservent la plus grande des surprises. Je suis obsédée par la question du "Taureau", c'est ainsi. Qui est-il donc ? Dans un monde où le clergé a également été rayé de la carte, étant l'autre grande caste dominant l'Ancien Régime avec la noblesse, la religion n'y a plus sa place. Et pourtant, le "Taureau" semble relayé au rang de divinité absolue. Cependant, j'ai l'impression qu'un quelqu'un se cache derrière ce qui nous est présenté comme un simple "concept", et je compte bien découvrir qui c'est. Qui tient les rênes de ce théâtre automatique vivant ? Ma curiosité est insatiable et je compte bien me jeter sur le tome deux au plus vite pour le savoir, ainsi que pour suivre l'avancée du plan diabolique et effarant des Frères de sang (je n'aimerais pas me les mettre à dos, je vous le dis moi !). Le dernier chapitre du tome un nous a bien fait comprendre qu'ils sont près à tout pour arriver à leurs fins, et cela promet de ne pas être joli-joli. Le pire reste à venir...
Et pourtant, Liberté et Carmine ne manquent toutes les deux pas de courage et d'audace. Elles arriveront toujours à me surprendre, ça, c'est certain ! Leur monde ne les mérite tout simplement pas, car elles valent bien mieux que ce qu'on daigne leur accorder. Je les plains d'avance pour tout ce que l'avenir leur réserve, elles risquent de ne pas en revenir... Avant de conclure, il ne faut pas que j'oublie de parler de Nathanaël, le troisième personnage important de cette aventure. Au début, je dois bien vous avouer que je trouvais les parties qui lui étaient consacrées moins intéressantes et trépidantes que celles qui mettaient en scène mes deux fi-filles d'amour. Je m'en suis vite voulue car, en tant qu'orphelin pupille de la Cité-état, Nathanaël est loin d'avoir eu la vie facile. Très chétif et se sentant complètement perdu dans sa tête, je me suis beaucoup identifiée à lui et à son sentiment d'être transparent, toujours invisible aux yeux des autres et de n'avoir rien de spécial. C'est une sensation qui m'étreint et me noie bien trop souvent, je dois l'avouer... Cela m'en a fait ressentir une grande tendresse pour ce garçon où sa particularité, ce qui le rend unique, ne se trouve pas où il le pense : à mes yeux, ce qui rend Nathanaël (prénom masculin favori de mon papa au passage. Ça a failli être le mien donc ça a de l'importance. Et puis je trouve ça très joli, fin de la parenthèse.) spécial, c'est son humanité et sa clémence. Ce qu'il voit comme une faiblesse va, je l'espère, vite lui apparaître comme sa plus grande force : Nathanaël est quelqu'un d'intègre et de juste, je le sens au plus profond de moi, et c'est une denrée rare, que ce soit au dix-neuvième siècle ou au vingt-et-unième... Je suis d'ores et déjà impatiente qu'on découvre le secret de son passé et qu'il soit réuni avec les irremplaçables Carmine et Liberté, ça va promettre, je vous le garantis ! ♥
Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous plonger dans la saga des Mystères de Larispem, vous ne le regretterez pas. Personnellement, j'ai adoré cette sensation de temps qui me file entre les doigts que j'ai ressentie en lisant ce roman. Je ne voyais pas les heures passer, j'étais tout simplement immergée dans cet univers tout bonnement de malade qui s'offrait à moi. Je suis bien trop rapidement arrivée à la fin du roman et, tout en étant dans un état de désarroi total (« Quoooooi ?! C'est déjà fini ?!!! »), j'en ai ressenti également une grande fierté d'avoir vécu un tel instant de grâce en compagnie de ma petite Liberté chérie, de la revêche mais aussi très attachante et sensible Carmine, de l'adorable Nathanaël, du séduisant Cinabre, grand frère de ma tout feu tout flammes louchébem, et de tant d'autres personnages plus complexes et intrigants les uns que les autres. Alors, je vous invite à arpenter les rues de Larispem avec moi, à faire un saut au Cochon volant pour écouter le père Couteau raconter une énième fois comment il a été promu à la tête de sa boucherie, boire un coup au Café variable ou encore explorer la merveille architecturale qu'est la Tour Verne (à défaut de monter dans la Tour Eiffel, vu qu'elle n'existe plus). En tout cas, dépêchez-vous, car les Jeux du Siècle vont bientôt commencer ! Ou comment Jules Verne nous invite à prendre part à la réalisation dans la vie réelle de son nouveau roman Le Testament d'un excentrique, œuvre qui m'était jusqu'alors totalement inconnue (encore une découverte, merci Lucie Pierrat-Pajot !) et que j'ai bien l'intention de me procurer et de lire. En attendant, c'est sur le tome deux des Mystères de Larispem que je vais me jeter, avec un plaisir non dissimulé !
Un livre qui nous plonge dans un ancien Paris alternatif steampunk où les louchébem règnent sur la ville. Nous suivons l'histoire de Liberté, Carmine et Nathanaël qui nous offrent bon nombre de rebondissements grâce à une histoire rythmée et pleine de suspens. Un livre que j'ai personnellement dévoré et qui m'a laissé voyager au coeur de Larispem, une ville pleine de curiosité et fascinante.
Un univers étonnant qui nous embarque dans une histoire hors du commun…
Nous suivons Carmine, Liberté et Nathanaël dans un monde bourré d’inventivité. Alors que Carmine la bouchère et Liberté l’ingénieure pillent les maisons abandonnées des nobles, Nathanaël est, lui, un orphelin rêvant de trouver un emploi pour quitter l’orphelinat.
Dans ce récit, nous les suivons alternativement ce qui nous permet de découvrir un à un les mystères de Larispem.
J’ai été totalement conquise par cette histoire dès le premier chapitre. J’ai beaucoup aimé le fait que les chapitres soient ornés d’illustrations. C’était une très surprise ! De plus, avant le début d’un chapitre, on trouve une citation d’un des dirigeants de l’univers. C’est très bien trouvé !
Les personnages sont surprenants et attachants. Ils évoluent dans un univers steampunk qui est en fait présenté comme une réalité alternative à la notre. C’est aussi un point que j’ai beaucoup aimé. Lucie Pierrat-Pajot nous montre ce qui aurait pu arriver si l’autre camp avait gagné une bataille réelle.
Il faut savoir que ce livre a gagné le prix du premier roman jeunesse chez Gallimard après La passe-miroir. Il allait donc de soit que je le lirai un jour ou l’autre ! Je suis d’ailleurs passée très près du coup de coeur !
L’univers est très intéressant, je l’ai vraiment beaucoup apprécié. Le langage particulier aux bouchers ajoute une touche notable au développement de cet univers. J’ai beaucoup aimé le côté fantastique de l’histoire.
Cette histoire est pleine de révélations. Il s’agit là d’un très bon tome d’introduction et j’ai vraiment vraiment hâte de savoir la suite ! Il me semble que le second tome est annoncé pour mai 2017… !
Je vous conseille vraiment ce premier tome qui est assez court (moins de 300 pages) mais qui amène déjà un univers fascinant, mettant en scène des personnages tous plus attachants les uns que les autres. Les mystères s’enchaînent, les quelques révélations disséminées nous donnent envie d’en savoir toujours plus… Bref, vivement la suite !
Le concours du premier roman jeunesse organisé par Gallimard Jeunesse, Télérama et RTL avait révélé la brillante Christelle Dabos avec la saga du Passe-Miroir, j'attendais donc avec impatience de découvrir la nouvelle étoile de ce concours et je ne suis as déçue : voilà un nouveau talent prometteur dans le monde de la littérature jeunesse française !
Tout d'abord je tiens à féliciter les éditions Gallimard pour le travail de mise en avant de ces jeunes talents et notamment au travers des couvertures originales et attrayantes. C'est un point crucial pour attiré le public et je ne peux que saluer cet aspect graphique.
Maintenant parlons du contenu : Lucie Pierrat-Pajot instaure un monde vraiment unique en son genre, dès les premières pages nous sommes plongés dans cet univers complètement hors du commun où les bouchers sont la classe forte du populisme. J'aime vraiment tout ce travail et toute cette imagination pour faire de cet ensemble quelque chose d'aussi spectaculaire, construit et particulier. C'est un roman qui s'imprègne du fantastique/fantasy, du steampunk et même parfois de l'Histoire en général.
Au niveau des personnages, il y en a trois principaux : ils sont tous complémentaires, ils ont leur propre personnalité et leur propre leitmotiv. J'ai une préférence pour Nathanaël qui est très touchant du fait de son passé mystérieux. J'ai aussi adoré Liberté et Carmine qui sont des héroïnes à la hauteur de l'univers crée par l'auteure.
L'écriture est vraiment poétique même dans la simplicité. J'ai toujours trouvé que Gallimard Jeunesse arrivait à trouver des auteurs dans le genre jeunesse qui avait un style vraiment beau et dont l'histoire pouvait être prise sous différentes échelles de compréhension, une certaine philosophie. La preuve avec des auteurs comme Christelle Dabos ou Timothée de Fombelle. A côté de cela ce livre est le premier tome, celui de l'introduction et j'ai trouvé le début un peu lent au démarrage mais j'ai vraiment hâte de lire la suite !
En définitive, la deuxième éditions du Concours Gallimard-Télérama-RTL a encore révélé un talent à l'état brut !
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