"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le totalitarisme, mode d'asservissement des individus et des peuples, a le culte de l'Un et s'emploie à réduire à néant les différences et les singularités : un chef - ou un parti unique -, une pensée, un langage officiel et imposé. Mais ce même recours à l'indivis est à la source ou à l'horizon de l'amitié (La Boétie-Montaigne), de l'amour, de l'art même. La poésie est retour à ce qui est, antérieur aux divisions de tout langage, en souffrance de dire. La peinture, retour à la sensation pure, que viennent mortifier la désignation des objets, la cartographie de l'espace, la vectorisation du temps.
Ce livre tente d'explorer ce paradoxe, en particulier dans l'entreprise d'émancipation qu'est la psychanalyse, entre le totalitarisme de l'inconscient et celui de la langue : présence et " vivance " de le la pulsion totalitaire dans l'actualité du transfert, recours à la parole qui à la fois rétablit dans ses droits un sujet, mais aussi le renvoie au " fascisme de la langue " (Barthes).
La proposition d'un dépassement possible est affirmée dans le recours à cette fonction trop méconnue de l'âme humaine (ici distincte de " l'appareil psychique ") qu'est la sensualité.
Ce livre soutient une thèse : c'est une capacité trop méconnue, trop peu explorée de l'âme, goûtant en elle-même le mouvement des sensations qui surmonte ce paradoxe et permet d'en éviter les écueils : la sensualité.
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